Chronique | Aosoth - IV (EP, 2015)



Aosoth – IV (EP, 2015)

Tracklist :

1. Broken Dialogue

2. Appendix C



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IV est le troisième volet concluant une trilogie entamée depuis le split-EP avec le groupe américain Kommandant et continuée avec le split-EP partagé avec la formation australienne Order of Orias. A travers cet EP le groupe parachève seul son œuvre, sans partage aucun, concluant de la plus belle des manières ce voyage entamé plus tôt. Chacun de ces « Appendix » n’est autre qu’un pont servant de transition entre « An Arrow in Heart » et le prochain album à paraitre courant 2016. Il s’agit de savoir si cet EP est du niveau des efforts précédents, s’il offrira à cette passerelle toute la stabilité nécessaire.



Le premier « morceau » est en fait un remix de ‘Broken Dialogue’ déjà présent sur « An Arrow in Heart ». Pour rappel, c’était les deux fameuses interludes qui apportait à l’album cette atmosphère lugubre, comme un rituel funèbre. La bonne nouvelle avec ce remix, c’est qu’il produira le même effet, d’autant plus qu’il fusionnera les deux en une seule piste cette fois afin d’offrir une dimension supérieure grâce à quelques arrangements. ‘Broken Dialogue’ est une introduction à l’univers d’Aosoth vous permettant de vous conduire lentement vers la folie d’Appendix C’. Cette piste dégage  une ambiance lourde et hermétique, vous piégeant dans un monde dont il sera difficile de vous débarrasser tant la crasse qui s’en dégage restera accrochée à vous. Et ces quelques extraits tirés de « The Devils » délivrent toujours cette sensation de malaise, rendant cette musique totalement oppressante.  

Il faut savoir que ce ‘Broken Dialogue’ n’est pas qu’un ressassé des deux pistes sus mentionnées, il y va aussi de son petit plus, en guise de conclusion une musique « dronesque » est présente sur laquelle vient se greffer des voix venues d’outre-tombe, comme lorsque l’on passe un vinyl à l’envers. La perception de ce qui découle de cette « musique » n’est autre qu’un profond sentiment de tension inexplicable, laissant l’auditeur face à des maux indescriptibles. Et ceci n’est que le début…

‘Appendix C’ débute par une courte mise en bouche à travers laquelle les guitares nous offrent des riffs « hantés » et répétitifs nous menant doucement mais surement vers les ténèbres, le chant de MKM émerge des tréfonds des mondes oubliés. D’emblée ce chant nous glace le sang, toujours aussi froid et inhumain, il va sans dire qu’il reste la marque de fabrique du groupe. Mais il ne serait rien s’il n’était accompagné par les riffs fantomatiques de BST, ils accompagnent les vocaux démoniaques jusqu’au moment où la machine s’emballe. Finis les riffs lancinants, place maintenant à la rudesse et à la violence des sons émergeant de ces guitares, qui, combinés au chant, offrent une aura mystique à l’atmosphère que peut dégager ce titre. Car Aosoth c’est ça, c’est la combinaison de tous ces éléments servant à créer un univers qui lui est propre. L’alternance des rythmes nous permet au fur et à mesure de l’écoute de se sentir attiré comme dans un vortex, on se laisse entrainer lentement dans l’univers de ce dernier « appendice », ne laissant transparaitre aucun temps mort. Le rythme hypnotique de la musique nous transporte dans une autre sphère dimensionnelle, nous faisant quitter l’espace de quelques minutes notre condition de simple humain.


Mais au-delà de la musique, le point le plus marquant de ce titre reste le chant de MKM, ses vocaux  ont atteint une dimension supérieure, ils se veulent plus âpres, plus profonds, plus agressifs qu’à l’accoutumée. Et que dire de ce break à 5’25, typique au groupe, s’imbriquant parfaitement bien et nous permettant ainsi de repartir de plus belle sur un rythme plus soutenu nous conduisant ainsi vers des sphères obscures comme peu de groupes arrivent à réellement atteindre.
Tout ça pour se laisser entrainer vers une fin guidée par ses riffs qui ne nous aurons pas quitté le temps du titre, toujours aussi marquants et captivants ils n’auront de cesse de doucement nous laisser glisser vers une conclusion emprunte de folie méphitique.


Un final en apothéose pour le groupe, qui tout du long de ces trois  appendices aura su nous offrir une musique envoûtante, captivante, sale et ténébreuse.

Mais ce titre a ma préférence, car il dégage une intensité supplémentaire, une aura inhumaine .Tout en continuant sa marche en avant, le groupe aura su nous offrir ce petit plus qui fait que le groupe ne cesse de progresser dans ce monde dépourvu de lumière.

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KhxS





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