Live Report | Fall Of Summer Festival - Jour 2



Un lourd programme s'annonçait le samedi 6 septembre, deuxième jour du Fall Of Summer 2014; les hostilités commencent dès midi, avec encore une fois un line-up très conséquent, ce qui est étonnant pour une première édition.

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La journée a débuté sur du Modern Thrash Metal servi par quatre musiciens bayonnais. Le style du combo se situe entre un Thrash Metal plutôt orthodoxe et des ajouts de Death Metal et d' Industrial Metal qui lui apportent une touche moderne. Can Of Worms a réussi à nous faire accrocher dès le départ: on sentait de la motivation et de l'énergie dans ce groupe qui souffrait cependant de quelques imperfections par moment, notamment au niveau du rythme qu'on n'arrivait pas à saisir tout le temps. Mais peu importe, les musiciens nous transmettaient bien leur envie de jouer et de s'éclater sur scène, instaurant une ambiance joyeuse et festive, ce qui est idéal lorsque l'on vient de se lever.








Servi par un son idéal, le groupe de Satanic Black Metal parisien Vorkreist, notamment composé des deux guitaristes de Merrimack et de Saint Vincent de Blacklodge au chant, continue les hostilités. C'est un savant mélange de Brutal Black Metal et de mélodies morbides qui nous est proposé, avec toutefois quelques morceaux qui lorgnent davantage du côté du Death. À noter, la finesse des compos qui comportent des mélodies variées et des solos de guitare exécutés avec talent. Ce jour-là, les musiciens ont mis l'accent sur leur dernier album en date, "Sigil Whore Christ", paru en 2012.







N'ayant pas pu assister au concert des norvégiens, je ne peux que donner quelques renseignements sur le groupe qui voit la participation d'ex-membres de 1349, Dødheimsgard ou encore Shining. C'est surtout le cas de son leader, Mikael Sykelig.








Je les attendais, les aristos british de Code, et ces derniers ne tardent pas à pointer le bout de leur nez, apaisant les esprits de leur Progressive Black Metal vraiment recherché et qui vaut autant le détour en studio qu'en live, même si Code ne donne rien à voir de particulier sur scène car dépourvu de jeu scénique. On a donc le temps de se concentrer pleinement sur leur musique diversifiée, qui alterne passages énervés et moments planants, notamment grâce à l'utilisation d'une guitare claire et des passages chantés. On a donc passé un bon moment avec Code, bien que plus de présence scénique eût été un bénéfice pour l'intérêt dont le groupe est l'objet.







Le décor nous en dit déjà assez sur la nature du show de ce groupe de Death'n'Roll dont l'originalité très limitée ne nuit en rien à son efficacité, du moins en concert. Si vous cherchez une machine à pogo, ce sont ces gars qu'il faut aller voir, point de doute là-dessus. Tout sanguinolant, le frontman ne cesse d'haranguer ses fidèles venus le soutenir dans sa quête d'agressivité. Les circule-pits se multiplient, sous un soleil radieux, rien de tel pour bien digérer le sandwich jambon/emmental… 











Pour continuer dans une telle lancée, quoi de mieux que du Thrash bien comme il faut pour se tenir en haleine? Les Allemands d' Assassin entendaient bien infliger à un public plutôt nombreux une première claque sur le sol français, puisqu'il s'agissait de leur première date en France. Par ailleurs, c'était leur première prestation live avec leur nouveau vocaliste, Ingo Bajonczak, dont la voix au style plutôt moderne a surpris étant donné les racines old school de la formation, plutôt orientée vers un Teutonic Thrash Metal classique. Cela donne un résultat assez convaincant et une musique mélodique qui donne la pêche. Cependant, le tout m'a paru légèrement plat, peut-être en raison du symptôme Debauchery, passé juste avant.








Les deathsters israéliens de Salem ont eu l'honneur d'être les premiers de la journée à se produire sur la scène principale, la Blackwater Stage. Les pionniers du Death au Moyen-Orient ont déballé leurs riffs acérés mais, contrairement à ce que je pensais a1 l'écoute de leur discographie, la musique des artistes, qui malgré tout font du bon boulot, manque de singularité. Peu d'éléments sont mis en valeur, on a juste l'impression d'assister à un concert de Death Metal ordinaire, ce qui est dommage étant donnée la renommée du groupe.









Un cri puissant inaugure le début du show des légendes danoises du Thrash danois, Artillery, accompagné de leur jeune chanteur qui impressionne par sa fougue, sa vitalité sur scène, et même si sa voix lorgne un peu trop à mon goût vers le Power. Le groupe a défendu son dernier-né, l'album "Legions", mais le son avec lequel les musiciens ont du évoluer était très moyen, avec des guitares qui s'entendaient à peine. Pourtant, les soli et les lignes mélodiques d' Artillery sont fameux. Cependant, le public ne s'est pas laissé abattre par ces détails techniques et a su profiter de ce show jusqu'au bout.







Pour être un festival éclectique, le Fall of Summer l'est, pas de doute là-dessus. C'est encore en plein jour - on aurait préféré un tel spectacle de nuit - qu'on se dirige vers la grande scène où le groupe de 'Nautic' Death Metal Ahab nous attend pour entrer dans un voyage au gré des vagues meurtrières de l'océan. L'atmosphère nous rapproche d'un Funeral Doom Metal aux relents épiques, vu le thème défendu par les musiciens, qui ne pouvaient rêver d'un meilleur cadre - le bord d'un lac - pour leur performance scénique. Extrêmement surprenant et ne ressemblant qu'à lui-même, Ahab était LE groupe à découvrir dans la journée, et on ne regrette pas d'avoir pris part à leur périple imaginaire, surtout avec une maitrise pareille.







C'était une boucherie, ce concert de Cancer. Du Death bien poilu, bien dodu, bien rentre-dedans et agressif, et c'est reparti pour une autre partie d'hostilités entre les festivaliers, très heureux d'accueillir un groupe de cette trempe, et dont l'énergie n'est pas passé inaperçue. Pourtant, les spectateurs ne se sont pas beaucoup dépensés durant ce concert, mais ils se sont montrés extrêmement heureux d'assister au show des Britanniques, manifestant tout de même leur enthousiasme aux musiciens venus les divertir, et qui ont même achevé leur set sur du Celtic Frost, avec le titre 'Deathroned Emperor'.







Les pionniers du Doom Metal emmenés par leur charismatique chanteur Bobby Liebling étaient les doyens du festival. Et c'est simple, on a a-do-ré et ressenti leur bonheur de se produire encore et toujours après quarante ans, à croire que leur carrière est éternelle. Actif depuis 1971, Pentagram sortira son prochain album en 2015, préparons-nous! Les morceaux joués s'étalaient sur toutes les périodes, le set démarrant sur le dernier album (2011) et continuant sur des morceaux légendaires tels que '20 Buck Spin', issu du premier opus de la formation. Malgré quelques problèmes de son, la voix de Bobby était encore assez puissante pour son âge avancé, et les musiciens qui l'accompagnaient ont très bien interprété chaque titre. Tout était soigné et nous ne pouvons que nous réjouir d'avoir pu voir de tels musiciens lors d'un festival plutôt orienté musique extrême.







Contrastant avec la prestation précédente, les black metalleux d'Ascension ne font pas dans la dentelle, nous emportant dans leur univers démoniaque, leurs riffs acérés et agressifs nous lacérant les tympans. C'était efficace, ça prenait aux tripes, il fallait bien un peu de Black Metal énervé pour nous préparer au plat de résistance. Mention spéciale à la scénique, qui, avec toutes ses bougies et son jeu de lumières, et bien qu'elle ne vaille pas celle de Watain, a au moins eu le mérite de nous plonger dans l'univers du combo avec brillo.








Sodom a dès le départ donné aux thrasheux du festoch' l'occasion de se dépenser, avec des morceaux classiques, commençant directement par 'Agent Orange' avec un Tom Angelripper extrêmement motivé, qui avait visiblement envie d'en découdre avec son public. Extrêmement impliqué, le trio allemand a livré un show professionnel, bien agencé, direct et agressif. C'était du lourd, du puissant, du sanguinaire, le tout les pieds dans le sable avec une ambiance de feu. Toutefois, le concert a été raccourci de dix minutes par rapport à sa durée initiale, décevant certains fans s'attendant à voir surgir quelques hymnes supplémentaires tels que 'Bombenhagel', morceau que j'affectionne tout particulièrement.









Le show de Sodom n'a pas été très aidant pour les poètes d' Enslaved qui ont quand même fait un beau concert, même si je n'étais clairement pas impliqué, très fatigué par une bonne heure sur la plage de la Blackwaters Stage. Le set d' Enslaved, agréable à regarder, était une aubaine pour se reposer allongé sur la colline surplombant la Sanctuary où se produisait la formation. Quelques bons morceaux m'ont quand même sorti de ma langueur, mais pour moi les Norvégiens sont un peu passé inaperçus lors de ce festival. 






Bon, cette fois-ci, les choses deviennent sérieuses. C'est la première fois que je vais voir l'un des groupes de Metal extrême les plus reconnus se produire devant moi, avec leur scénique connue pour sa somptuosité. Les musiciens sont en forme, heureux de jouer, mais on relève un énorme problème de son qui empêche d'entendre les petites subtilités mélodiques qui font le charme de la formation suédoise. Mais le spectacle est là, avec ses flammes gigantesques et la cérémonie satanique qui va avec. Ces musiciens sont vraiment forts, c'est évident. Ils ont marqué leur génération et ne feront que réitérer leur exploit à chaque prestation scénique ! L'un des meilleurs set de la soirée. 








Quoi de mieux que du bon Motörhead pour finir la soirée sur une note de Rock'n'Roll? Oui, mais pas n'importe quel Motörhead : du Motörhead norvégien, de Bergen! Car voilà Abbath d'Immortal  dans la peau de Lemmy avec ses deux compères, Tore à la guitare et Pez à la batterie. La meilleure ambiance de tout le festival, sans aucun doute. On a eu le droit à des classiques, comme des raretés, avec un punch supplémentaire par rapport aux prestations récentes du "vrai" Motörhead. Et puis, 'Iron Fist' avec Tom Angelripper de Sodom, qui a été invité pour l'évènement sur un titre, ça poutre sévère! 


Une formidable conclusion pour cette première saison du Fall Of Summer Festival, qui aura brillé par son affiche exceptionnelle!

Auteur : Thomas
Photographe : François de Pics'N'Heavy



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