Chronique | Noctem Cursis - "Nocturnal Frost", 2014

Noctem Cursis - "Nocturnal Frost" (album, 2014)

Tracklist

1. Prelude of an Era

2. From Space

3. Scars of the Past

4. Le Guerrier Noir (extrait en écoute)

5. Ov Immobile Energy

6. World to Ashes

7. Secrets of the Elders

8. Les Rivages de la Mort

9. Crossing the Everlasting

Streaming intégral

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Ulver l'affirmaient encore récemment: "Le Black Metal est mort." Vraiment? Ce n'est pas l'avis de formations telles que Noctem Cursis, qui viennent de sortir cette année leur premier album, "Nocturnal Frost", chez Mortis Humanae Productions. En tout cas, les musiciens savoyards ont manifestement essayé d'ignorer l'évolution du genre et de nous proposer un concentré de Black Metal Old-School qui aurait pu sortir il y a quinze ans, facilement. Glacial et épique. Pas original pour un sou, mais voyons quand même ce que ça donne. Si c'est pour se prendre la même claque que sur les deux premiers Darkenhöld, je dis oui tout de suite. 

Déjà, l'omniprésence des claviers rappelle les sonorités du grand "Stormblåst" de Dimmu Borgir, monument paru en 1996 et qui a sûrement eu une influence importante sur le travail de la jeune formation. On a ici affaire à du Black épique, mélodique, mais aussi agressif, sans quoi les musiciens tomberaient dans le Black sympho, ce qui n'est absolument pas le cas sur ce premier opus. Les nappes de claviers accompagnent les autres instruments, sans en faire trop, ce qui donne un résultat mélodique, certes, mais pas grandiloquent, comme sur les premiers albums de Gehenna. Tout cela est très sympathique et séduira sans problème les vieilles branches râleuses, nostalgiques de la "grande époque" et réactionnaires dès qu'on leur prononce le mot "Post Black", "Blackgaze"… Du Pure kvlte Black Metal, en veux-tu, en voilà. C'est, semble-t-il, le message de Noctem Cursis. Très bien. Le problème? une production chaude et aseptisée qui ne va pas vraiment avec l'esprit que l'on ressent à l'écoute de "Nocturnal Frost"… Le Pagan fait évidemment son apparition sur quelques passages, comme prévu. Loïc Cellier de Belenos prête d'ailleurs sa voix sur le morceau, 'Les Rivages de la Mort'. 

Cependant, on sent que le groupe a vraiment beaucoup (trop?) pompé sur les mastodontes des années 1990 pour que "Nocturnal Frost" regorge de surprises. A vrai dire, il y en a très peu. Même cette chronique, censée se focaliser sur les six compositions proposées par le groupe, parle presque davantage de ses influences, du moins celles que l'on peut facilement recenser à l'écoute de cet album. Cet album sent un peu le "réchauffé": tout cela semble un peu plat et peu surprenant, ce qui est dommage au vu des outils que les musiciens ont en main, outils qui pourraient leur servir à faire quelque chose d'infiniment plus ambitieux. Mais c'est vrai que le défi est là: c'est très dur de sortir quelque chose d'innovant lorsqu'on souhaite imiter les pères fondateurs. Un petit parricide ne leur ferait pas de mal. 

En bref, un très bon début pour un si jeune combo. Mais leur jeunesse se lit sur leur manière de composer: pas assez sûrs d'eux, les 'zicos devraient acquérir dans les prochaines années un peu plus d'originalité, pour nous sortir un son unique, celui de Noctem Cursis. 

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Tom

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