Chronique | MAG - Mag II - Pod Krwawym Ksi​ę​ż​ycem (Album, 2022)


MAG - Mag II - Pod Krwawym Ksi​ę​ż​ycem (Album, 2022)

Tracklist :

01. Pod Krwawym Ksi​ę​ż​ycem - 02:02
02. W tym domu wszystko było stare - 04:27
03. Nekromanta - 10:36
04. Alchemik - 09:13
05. Tryktrak - 07:01
06. Akuszerkx Cthulhucenu - 06:34

Streaming intégral :

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À vrai dire, je n’avais pas connaissance de MAG il y a encore 2 semaines, avant que la pochette rougeoyante et sombre de leur seconde galette MAG II -  Pod Krwawym Księżycem ne m’ait tapé littéralement dans l’œil. Un tour sur Google traduction et le titre d’album, Sous La Lune de Sang (oui, rien que ça !) achève de me convaincre de laisser traîner une oreille sur leur musique et ce fut la meilleure décision que j’ai prise en cette fin d’année ! Quel album ! Nom de Zeus !

Tout, tout dans ce groupe me fait vibrer, d’abord par cette déclaration laconique sur leur Bandcamp, qui statue que « magic is everything ». De fait, leur musique, c'est de la magie, et ça fait tout ! 

Le premier morceau de l’album, éponyme, est un long et magnifique prélude, sorte de magie sonore offerte sur un plateau d’argent par les doigts virtuoses de Bartozs Filipczyk. C’est une plage de synthé fantasmagorique, sombre et éthérée, qui nous rappelle les ambiances mystérieuses et sombres des films d’un Dario Argento au meilleur de sa forme.

W Tym Domu Wszystko Było Stare arrive sur les roues rugueuses d’un stoner doom des plus gras, depuis le chant rocailleux de Konstansty Mierzejewski jusqu’à la basse puissante et lourde de M., en passant par les riffs hypnotiques de Hubert Nadrowski et la batterie mouvante d’Emil Marciniak, qui épouse parfaitement les contours progressifs du morceau pour finir dans un doom lent et bourbeux, à l’image de cette maison où tout sent le vieux et la poussière, comme si le temps même lui pesait sur le toit. 

Continuons dans l’occulte et la noirceur du doom doté de ses 3 L (long, lent et lourd), Nekromanta débarque sur ses riffs de basse pachydermiques, où chaque note est comme un coup de cloche mortuaire qui tombe sur la surface des marbres funèbres, le tout accompagné de cette batterie accablante qui nappe l’atmosphère et qui fait ressortir une incantation à réveiller les morts. La guitare aux riffs épais et menaçants ne fait que renforcer cette ambiance sombre et menaçante, sans parler du clavier qui ne cesse d’envelopper le fond, pour assurer une aura surnaturelle et sombre à l’ensemble. Nous voilà en pleine messe noire, une nuit où la lune fait saigner le ciel.

Et la magie ne nous quitte plus avec l’arrivé d’Alchemik, toujours d’une lenteur incroyable et d'une lourdeur colossale, à force de riffs tranchants et traînants comme le bout d’une lame qu’on laisse traîner sur le sol, d'une basse tour à tour puissante et mélancolique, d'une batterie péremptoire, et toujours cet air de clavier mystérieux qui ponctue le morceau. L’ensemble est aussi beau et grand que les secrets que renferme cet art occulte et millénaire. Et c’est aussi là qu’on saisit toute la beauté de la capacité vocale de Konstansty Mierzejewski, qui manie ses cordes vocales de manière aussi habile qu’un tisseur de toile faisant apparaître dans l’espace des tapisseries vocales variées et riches toutes en relief.

Tryktrak nous ramène vers des cieux plus légers, vers les notes les plus aériennes et planantes du stoner. Mais ce n’est pas pour autant que le chant incantatoire nous relâche, il nous ramène rapidement vers les écueils du doom, qui nous attendent, tapis au tournant d’une batterie mouvante comme le sable des marais. Le morceau est ponctué de lignes de guitare sauvages et lancinantes qui ajoutent une couche de solennité à ce morceau qui pèse déjà comme Saturne.

Cthulhu, vous avez dit Cthulhu ? Oui, c’est parfaitement ça, Akuszerkx Cthulhucenu arrive tout en agressivité avec une batterie qui s’affole et des vociférations qui viennent directement de l’enfer. Il faut dire qu’on ne peut que devenir folle, quand on a aidé à l’accouchement de Cthulhu ! Et s’en suivent des mélodies froides, menaçantes et rampantes d’un sludge aussi noir qu'une poix de résidus d'âmes damnées. Tout, la musique en progressivité, le chant tour à tour plaintif, tour à tour menaçant, les arpèges tortueux, tout vous colle à la peau, vous secoue et vous met à terre, jusqu’à la fin, impénétrable, tout en mystère et en magie. 

Parfait opus d’une jeune formation (2018) qui recèle une mine de richesse de composition et de créativité. L’adepte des "occulteries" et des mélodies à la fois mystiques et estampées 3L que je suis ne peut qu’être séduite par cette sortie sous la lune de sang, et mon âme s’ennuie déjà dans l'attente de la prochaine sortie du groupe.

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Dee Cooper

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