Live report | WATAIN + ABBATH + TRIBULATION + BÖLZER, Transbordeur Villeurbanne (25.09.2022)


Le Transbordeur a tremblé en ce premier week-end d'automne. Watain a littéralement mis le feu à la scène après le passage d'Abbath, Tribulation et Bölzer. Retour sur cette soirée au plateau exceptionnel que nous ont offerts Sounds Like Hell Productions et Garmonbozia Inc.

18h30, sans autre forme de procès, le duo Bölzer entre sur scène aussi furtivement que l'ombre. On aurait presque pu croire que deux techniciens venaient pour terminer leurs réglages, s'ils n'avaient pas arboré avec eux leurs instruments. Et vous avez bien lu, vous qui ne connaissiez pas le projet. Bölzer, c'est seulement deux personnes. Pas d'encombrement inutiles de musiciens de sessions, HzR assure la frappe des fûts, tandis que KzR joue le multi-instrumentiste, avec sa guitare douze cordes reliée à la fois sur un ampli basse et un ampli guitare. De son chant atypique, tantôt rauque, tantôt mélancolique, il envoûte le Transbordeur, baigné dans un jeu de lumière minimaliste. 
L'espace vide de la grande scène du Transbordeur est vite comblé par la lourdeur de leurs riffs, qui à eux seuls assènent de grosses mandales à un public déjà assez fourni. Durant près de trois quart d'heure, la litanie obscure du projet helvétique nous est servie brute de décoffrage, dans une sincérité pure et sans distraction : Bölzer est là pour nous offrir sa musique, pas pour une pièce de théâtre.





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Après la prestation très brute de Bölzer, Tribulation entre sur scène avec une musique d'un tout autre genre, basée sur des thèmes mélancoliques, glissés sur une base Black Metal. Le combo évolue sur scène avec grâce et volupté. Centrés autour du bassiste-chanteur Johannes Andersson, les deux guitaristes discutent et se répondent au moyen de mélodies envoûtasntes qui font la force de leur musique. Déjà excellente en studio, leur musique résonne à merveille dans les murs de la salle, baignée dans une atmosphère verte que le groupe choisit depuis plusieurs année déjà pour se mettre en lumière. 
Tout naturellement, la setlist fait la part belle aux dernières œuvres des suédois, réunis sur l'album Where the Gloom Becomes Sound. La découverte des nouveaux titres se panache avec leurs plus grandes réussites d'antan, dont l'incontournable "Nightbound", qui est toujours un régal en live.

Setlist :
In Remembrance
Leviathans
Nightbound
Melancholia
Hamartia
Funeral Pyre
Strange Gateways Beckon





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Après un rapide changement de plateau, décoré pour l'occasion d'une énorme plaque en métal à l'effigie du logo du groupe, nous nous retrouvons face à une autre forme de spectacle. Car Abbath a une vision bien à lui du Black Metal. Très à cheval sur les codes visuels, le frontman fait cependant figure de clown déjanté lorsqu'il exagère à outrance les mimiques et postures du genre. Pour autant, la musique délivrée est tout ce qu'il y a de plus sérieux. L'expérience des musiciens et notamment des précédents avec Immortal leur permet de nous servir des compositions riches et taillées pour le live, qui ont propulsé le projet vers une notoriété au-delà même du simple fan-club du frontman. 
Ici, on est aussi là pour la musique, bien que le classique masque de panda se remarque dans le public, ici aussi indispensable qu'un drapeau breton. Abbath se veut sur scène comme une autobiographie. Car si avec deux album il y aurait matière à tenir tout le set, on jongle ce soir sur les différents projets qui ont bercé sa carrière. Mi-Abbath, mi-Immortal avec un petit écart pour nous rappeler l'existence de I, la prestation de ce soir fait office de reconstitution historique des palmarès de la carrière fournie de son créateur. 


Setlist :
Winterbane
The Artifex
Dread Reaver
Hecate
Beyond the North Waves (Immortal cover)
Dream Cull
One by One (Immortal cover)
Bridge of Spasms
Warriors (I cover)
In My Kingdom Cold (Immortal cover)
Tyrants (Immortal cover)
Withstand the Fall of Time (Immortal cover)





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En guise d'apothéose à une soirée déjà bien fournie, Watain prend place pour asséner le coup final à un public très chaud. Et de la chaleur il va en avoir, car le groupe nous installe toutun panel de décors près à s'enflammer dès les premières notes. Et Erik Danielsson sera celui qui met le feu aux poudres dès son entrée sur scène. Muni d'une torche, il se charge immédiatement de faire flamber tout ce qui se trouve à portée de bras. 
La chaleur monte, la musique rugit : avec un nouvel opus qui renoue avec la brutalité originelle de Watain, le ton est donné dès "Ecstasies in Night Infinite" qui ouvre aussi bien le live que l'album. D'ailleurs Erik l'avait évoqué, au Hellfest notamment : The Agony & Ecstasy Of Watain marque un nouveau tournant dans l'histoire du groupe, où parler d'un retour aux sources n'est pas seulement un argument commercial, souvent brandi à tort par d'autres. Après The Wild Hunt, OVNI dans la carrière du groupe, et le plutôt moyen Trident Wolf Eclipse, Watain redresse la barre et revient en force avec un album qui sera probablement dans beaucoup de tops de fin d'année. Scéniquement, le groupe reste fidèle à une recette qui fonctionne : scène rougeoyante, le plus de flammes possibles et des musiciens qui tirent la gueule en déroulant des riffs malsains, c'est le Watain qu'on aime et qui s'impose comme la tête d'affiche logique. 
D'ailleurs on en parlait plus tôt, mais on ressent une envie du groupe d'offrir une musique plus crue et "rentre dedans". "Nuclear Alchemy" et "Black Flames March" sont jouées pour la forme (et restent de bonne références, surtout en live), mais le reste de la setlist se concentre sur le dernier né, accompagné de Lawless Darkness (2010) et Casus Luciferi (2003).
Clôturant son set sur "Malfeitor", Watain laisse derrière lui un public conquis et qui aura surement choppé la crève avec le choc thermique qui l'attends en sortant de l'étuve qui nous a servi de salle ce soir. 

Setlist : 
Ecstasies in Night Infinite
Black Salvation
The Howling
Black Flames MarchReaping Death
Devil's Blood
Serimosa
Not Sun nor Man nor God
Before the Cataclysm
Nuclear Alchemy
Malfeitor





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Textes et photos : G. Live Pics

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