Chronique | DAWOHL - Leviathan (Album, 2022)

Dawohl - "Leviathan" (Album, 2022)

Tracklist :

01. Canticum Belli
02. Statolatria
03. Institutionalized Hatred
04. Voluntary Servitude
05. Subjugation
06. Telos - Immanent Orthogenesis
07. Macro Apoptosis
08. I Vomit This World (Mercyless Cover)

Streaming intégral :


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Fondé en 2009 par Maxime Guillemain (chant) Dawohl pratique un Death Metal brutal aux effluves Black lorgnant tant du côté de l'Amérique de Hate Eternal que de la Pologne de Behemoth (période Demigod/Evangelion) et consorts... C'est en 2014 via Trendkill Records qu'il sort son premier EP Potestas.Ratio.Iustitia qui lui vaudra une certaine notoriété au sein de la scène Death Metal hexagonale. Il aura néanmoins fallut attendre huit ans et de nombreux changements de line-up avec l'arrivée, entre autre, de Eloi Nicod (The Scallar Process) à la guitare et de Thomas Hennequin (Merrimack, Ritualization...) à la batterie avant de voir sortir ce premier album Leviathan chez Dolorem Records.

Premier gros point fort pour l'album, celui-ci bénéficie d'une superbe illustration de Business For Satan en guise d'artwork, qui renvoie à une imagerie martiale de l'Empire Romain, avec ce temple antique et ces éclairs caractéristiques, lui conférant une imagerie pour le moins guerrière. Un sérieux atout donc, pour convaincre l'auditeur.

C'est au son de cuivres grandiloquents et épiques que s'ouvre l'album avec l'intro "Canticum Belli", précédant le premier véritable morceau "Statolatria", qui oscille entre des passages explosifs et d'autres, un poil plus mous, la faute peut-être à des longueurs sur ce premier titre... Toutefois si ce premier morceau s'avère un peu inégal, l'album va monter crescendo en puissance, avec des titres comme "Voluntary Servitude", ou "Subjugation" - et son break à s'en dévisser les cervicales - et ce, jusqu'à une fin d'album explosive, avec les titres "Telos - Immanent Orthogenesis" et "Macro Apoptosis".

Si l'on peut noter les influences du groupe à l'écoute de ce premier album (la Pologne rôde), force est de constater que Dawohl arrive aussi à se forger sa propre identité sonore. À ce maelström de blastbeats supersoniques et de riffs de guitare assassins, viennent se greffer quelques dissonances et « mélodies » permettant au groupe de développer une atmosphère plus personnelle, ajoutant à son Death Metal de petites effluves "blackisantes". L'ensemble des compositions s'avère bien équilibré, les morceaux, au tempo plus que soutenu, ne traînent pas en longueur (exception faite au premier titre, la faute à quelques parties mid-tempos). Les compositions sont bien construites et vont à l'essentiel, sans se perdre en divergences ou techniques superflues... Par ailleurs, l'album se clôt par une reprise assez surprenante du titre "I Vomit This World", de Mercyless, qui, si elle surprend quelques peu, ne s'imbrique pas si mal au reste de l'album.

Autre point fort, en plus d'un superbe artwork, l'album est également doté d'une production en béton armé, claire et massive, signée Frederic Gervais du Henosis Studio, à qui l'on doit également celle de l'excellent dernier album de Creeping Fear. Cette production offre assez d'espace pour chaque instrument de s'exprimer. Les guitares abrasives bénéficient d'un son incroyablement clair et puissant, quant à la basse claquante, elle n'est pas reléguée tout au fond du mix.


Bien que relativement court, avec moins de 30 minutes au compteur (on aurait pas été contre un peu de rab), ce premier album de Dawohl, brutal et sans concessions, trouvera aisément son public. Il confirme nos espoirs quant à la qualité de l'EP précédant et l'avenir prometteur qui s'offre au groupe.
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Nyarlathotep

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