"Depressive Suicidal Black Metal"



Gros sujet que celui du DSBM, et controversé avec ça. Les avis sur ce genre sont très partagés. Les uns opteront pour un « Genre pour les émos à la con, c’est pas du Black Metal », tandis que d’autres capteront plus aisément les émotions et ambiances transmises à travers les musiques de ce style. C’est une question de goût, il paraît. Mais bon, quel est l’objectif de cet article ? N’y voyez aucune prétention, mais après quelques années de recherches et d’écoute, je pense pouvoir être capable de faire un historique de ce style, en abordant les racines, pour ensuite tenter de découvrir l’Âme du style, en voir ses caractéristiques, qu’elles soient techniques ou bien lyriques. Néanmoins, bien loin de moi l’idée de faire un article parfait énumérant chaque point. Voyons plutôt ceci comme l’exercice d’un amateur de musique.


Mais interrogeons-nous d’abord quant à la genèse du style. Pourquoi « Depressive Suicidal Black Metal » ? Pourquoi avoir opté pour un terme aussi direct, provocateur (entendons-nous bien, la plupart du temps c’est le terme qui rebute nos chers "Blackeux trve") ? J’ai  pu observer bon nombre de débats sur cette appellation et sur sa possible division. Certains pensent que l’on peut distinguer « Depressive Black Metal » et « Suicidal Black metal », notamment au niveau des lyrics et de l’intensité de la voix. J’aurais été tenté d’agréer avec cette hypothèse passé un temps, mais le DSBM est une affaire d’ambiances et d’émotions, comme on retrouve beaucoup dans le Black Metal. Ces deux prétendus sous-genres du DSBM partagent les mêmes ambiances, et les mêmes émotions, avec des variations qui sont propres au groupe et aux moyens employés (mais ça, c’est comme dans tous les autres genres musicaux). Enfin bref, chacun est libre de penser ce qu’il veut, mais nous verrons plus tard que ce ne sont pas les sous-genres/dérivés du DSBM qui manquent.

Revenons plutôt à ce qui nous intéressait, le DBSM et sa genèse. Loin de moi l’idée de m’attarder sur les raisons du désespoir des premiers groupes du style, et également loin de moi l’étude des enjeux géopolitiques du DSBM. L’objectif ici sera d’interpréter du mieux que je peux les premières œuvres du style, les « incontournables » en quelque sorte. Là, encore une fois, les avis divergent grandement. Certains pencheraient pour Strid et End Of Life en 93, alors que pour ma part le véritable tournant s’est effectué avec Bethlehem en 1994 avec le fameux Dictius Te Necare.





                               

Si ce n’est pas lui qui a marqué la création du DSBM, il en a au moins actionné les mécaniques. Vous n’avez qu’à vous dire que Strid et Bethlehem sont au DSBM ce que Venom et Bathory sont au Black Metal, si ça peut vous aider. Des ambiances malsaines, un peu plus froides et torturées que celle qu’on pouvait voir dans le Black à cette époque, des accords longs et mélancoliques se rapprochant beaucoup de ce qui se fait maintenant dans le DSBM… Bethlehem à même rajouté ce chant hurlé transpirant d’émotions qu’on retrouve aujourd’hui dans bien des groupes du style. La brise de changement amenée par les deux groupes s’est vue transformée en une tornade avec l’arrivée d’autres projets. Et même s’il leur faudra un peu de temps pour s’imposer, ces deux formations que l’on nomme Silencer et Shining furent LE véritable tournant pour le DSBM.  Quel amateur du genre n’aura jamais entendu parlé du sinistre Death – Pierce Me, sorti en 2001 ?

               


 En plus d’avoir fait couler des litres et des litres d’encre (et de sang, accessoirement), Silencer amorce une toute nouvelle vision du DSBM. Le côté sombre et malsain du Black Metal Norvégien fut totalement retravaillé à la sauce Suédoise pour nous créer une ambiance oppressante, en plus d’être incroyablement dérangeante.  Encore plus que ça (et c’est en particulier ce qui rendra célèbre notre duo malsain suédois), c’est la voix de Nattramn qui marque une véritable innovation. Plus que torturée, Nattramn utilise sa voix comme un moyen de transmettre sa douleur (Rappelons tout de même que ce cher monsieur prenait « plaisir » à s’auto-mutiler pendant les enregistrements), rendant son art plus que sincère. C’est également avec Death Pierce Me que s’instaurent les différentes « pratiques » du DSBM, avec par exemple la mutilation, qui encore aujourd’hui est très ancrée dans la culture de ce style. Mais en fait là où cet album représente une étape dans le Black Metal, c’est dans sa démarche. On est loin de la volonté primitive et sauvage des confrères Norvégiens de l’époque, il n’y a pas cette haine viscérale envers la religion. Ici, la démarche est très sincère, la musique servant à l’artiste comme une catharsis. C'est d'ailleurs sûrement pour cette raison que le DSBM est fortement critiqué dans la sphère Black, car il retient l'aspect musical du Black sans emprunter la haine totale qui préoccupait les camarades norvégiens (Quoi que c'est parfois le cas chez certaines formations de DSBM).
 C’est un témoignage plus que direct des émotions de l’artiste, et en particulier de la souffrance qu’il éprouve. Shining, quasiment à la même époque, sort son premier EP nommé Submit To Self-Destruction (ça ne s’invente pas). Ici, on touche à un DSBM beaucoup plus sombre et ancré dans les traditions, notamment avec l’évocation de Satan qui est identifié comme le Maître (Il y a juste à voir l’éponyme de cet EP, et ses paroles). On est néanmoins toujours sur la souffrance, et tout particulièrement sur l’auto-destruction pure et dure. Ce cher Niklas Kvarforth, avec le temps, s’est auto-proclamé grand pape de cet « art », se mutilant sur scène et faisant la promotion de drogues dures, mutilation, suicide etc. 

     

                                               
Et même s’il n’est pas leur premier, je citerai III – Angst comme l’opus le plus profond et sincère qu’ils aient fait. Sombre, violent et incroyablement triste, c’est avec cet album que Kvarforth exploite à son meilleur sa voix, produisant un champ rauque et froid (c’est le suédois qui veut ça).  Il est tout de même important de remarquer que les groupes dont j’ai parlé avaient encore un côté Black très prononcé, notamment avec la qualité de la production (End Of Life – Strid), mais aussi avec les riffs bien crades limite thrashisés qu’on retrouve dès les débuts de Shining.



Bon ! C’est bien beau tout ça, on a vu ceux qui ont commencé le mouvement. Certes. Mais qu’est-ce que le DSBM, en lui-même ? Je veux dire, qu’est ce qui fais sa particularité, qu’est ce qui le caractérise ? Reprenons à la base !

L’appellation DSBM, comme nous l’avons vu auparavant, signifie Depressive Suicidal Black Metal. Et même si ça peut paraitre anodin, il est très important de ne pas oublier le petit « Black Metal » à la fin. Si je dis ça, c’est pour analyser la base du style, son départ. Pourquoi le Black Metal ? Je prends le pari que quiconque qui lise ce dossier connaisse les bases du Black Metal, ainsi que ses caractéristiques, afin que je ne rentre pas trop dans les détails. En bref, genre sombre, caractérisé par la noirceur de ses paroles et la production souvent très crade de la musique. On ajoute à ça un chant extrême, (à la base) des riffs ultra-saturés et une batterie le plus souvent en blast, ou tout du moins relativement rapide. Le DSBM a conservé l’ambiance et les paroles, ainsi que les riffs, pour progressivement se débarrasser du blast. On conserve néanmoins l’esprit misanthropique du Black Metal qui se retrouve chez énormément de groupes, notamment avec les Grecs de Dodsferd. Faisons simple : on a remplacé l’anti-religion et autre sujet du style par la tristesse, le suicide, le désespoir…

C’est ainsi un genre entièrement consacré à l’artiste, si je puis dire. Dans les autres styles, les différents membres du groupe écartent leur individualisme pour ne former qu’une seule entité musicale. Dans le DSBM, il est TRES commun de retrouver des one man band, avec Thy Light et Sombres Forêts, pour ne citer que les plus connus. Et même quand il s’agit de formations qui évoluent dans le DSBM, le groupe est souvent centré autour d’un membre, par exemple Kvarforth pour Shining ou Nattramn pour Silencer. Le membre « phare » du groupe se sert des musiciens comme de ses outils. Tout ça pour dire que le DSBM est une musique fondamentalement personnelle, elle agit comme une extension du Cœur de l’artiste. Nattramn dépeint dans Silencer ses pensées les plus folles, et ses sentiments les plus sombres, jusqu’à s’automutiler pour rendre l’acte concret. On se situe même plus dans de la composition classique, ici l’artiste accouche littéralement de son œuvre, en l’imprégnant de toutes ses émotions, de toute sa personnalité. On y distingue même une dimension poétique, notamment avec tous ces groupes qui composent des poèmes pour leurs musiques (Par exemple les Québécois de Gris, avec le texte plus que magnifique de « Veux-tu danser »).




Mais revenons en plutôt à notre chronologie. Comme nous l’avons vu précédemment, c’est avec les débuts de Shining et Death – Pierce Me que le DSBM devint concret. Enfin presque. Disons qu’il a fallu quelques années au genre pour diffuser la bonne parole dans le monde, et il s’est avéré que bien plus d’adeptes que prévus répondirent à l’appel (Il faut croire que la dépression et toute ces choses-là sont des valeurs universelles). Avec l’arrivée de Lifelover (Depressive Rock/DSBM, Suède) et l’influence qu’ils exercèrent, le DSBM connu une véritable explosion. Encore à l’heure actuelle, le BM pour suicidaire reste un genre très abondant, avec une ribambelle de groupes qu’il est obligatoire de trier sur le volet pour avoir de la qualité. Ce genre a un peu la même tare que certains groupes beaucoup trop prolifiques : la quantité est conséquente, mais il va falloir fouiller la discographie du groupe pour trouver les quelques perles de composition. Dans le DSBM, c’est la même chose : on prendra d’abord soin d’écarter toutes les copies de Lifelover, ainsi que tous les one man band lo-fi qui produisent un seul EP immonde dans leur chambre avant de raccrocher leur micro à jamais.  Après, je pense que la qualité (en tout cas dans ce style), est une notion intégralement subjective. Chaque personne ayant ses préférences, même les groupes à la qualité plus que douteuse arriveront à se faire un public (je pense surtout à la scène asiatique en disant ça, et ce n’est pas péjoratif). La tristesse s’avère en effet être un sentiment universel qui s’interprète facilement, et qu’il est aisé de reproduire en musique.

Mais il y'a une caractéristique du DSBM que j'ai toujours admiré (et qui est aussi présente dans le metal en général), c'est sa capacité à se métamorphoser, à adopter de nouveaux sons de nouvelles teintes pour rendre la musique plus riche. Ces variations se constatent surtout entre les pays, les scènes n'ayant pas forcément les mêmes moyens techniques, ou autre. C'est pour cette raison que, afin de terminer cet article, je m'attarderai sur 4 scènes pour en étudier leurs particularités.


Asie 


L’Asie, un immense continent avec des scènes de Metal extrême diversifiées et nombreuses, avec des gros viviers à DSBM surtout lorsqu’on lorgne du côté de la Chine et du Levant qui concentrent énormément de projets ayant plus ou moins des affinités avec ce sous-genre du Black Metal.

La scène asiatique présente un paradoxe qu’on retrouve dans à peu près dans tous les sous-genres de son Metal extrême, à savoir l’association d’influences très marquées par les foyers européens et américains, avec le folklore et l’histoire des différents pays avec lesquels celles-ci entrent en relation. Cela se voit particulièrement en Chine avec Zuriaake et son atmo pittoresque et surtout Enemite et son BM/Ritual Ambient joué avec des instruments traditionnels. Plus globalement, on le perçoit à travers l’imagerie en plus des éléments sonores mis en valeur, et j'en veux pour preuve cette sélection d'albums, tous en provenance de pays différents.

Inferno Requiem - « Gloomy Night Stories » (2007)

Formé en 1999 par Fog, Inferno Requiem est un groupe unique en son genre sur l’île de Taiwan. Son premier album « Gloomy Night Stories » paru en 2007 mélange savamment influences raw nordique, dépressive (façon US) et Noise, et il a eu de ce fait de grosses répercussions sur la scène asiatique en général. On y trouve également des thèmes issus de la mythologie chinoise et d’une représentation personnelle des phénomènes métaphysiques. Glacial et occulte, ce brûlot possède des atouts qu’il serait déraisonnable d’ignorer. 




Be Persecuted - « End Leaving » (2009)

« End Leaving » est le second album de Be Persecuted, un trio de DSBM localisé dans la province  Jiangxi (Chine) et qui a évolué d’un son très raw et froid à une production accordant plus d’importance à la basse et aux sonorités « clean ». Ce qui donne au tout un côté plus aéré et shoegaze, reflet de la tendance de l’époque qui s’est d’ailleurs accentuée depuis. L’album alterne entre moments rapides faisant la part belle aux blasts, à des passages plus atmosphériques et méditatifs. Une réussite ancrée dans les évolutions du DSBM de l’époque. 




Pyha - « The Haunted House » (2002) 

Impossible de ne pas penser à Pyha, ce one-man-band formé dès le début des années 2000. Certaines rumeurs affirment que son géniteur n’avait pas encore dépassé l’âge de douze ans lorsqu’il a enregistré son premier album. Que celles-ci soient vraies ou fausse, il faut reconnaitre le talent de composition du musicien qui a opté pour un son très harsh reflétant les écorchures dont son esprit est couvert, sans pour autant renier la variété avec des éléments empruntant à l’ambient et au Black metal mélodique. Cette oeuvre est également dominée par l’idée de désespoir née de la guerre qui a énormément marqué l’histoire récente de son pays, la Corée. Ces propos assez riches nous sortent un peu du paradigme coincé des scènes occidentales, lui apportant un côté « concret »  qui n’est pas pour nous déplaire. 






Kanashimi - « Romantic Suicide » (2009)

Kanashimi, encore un groupe réputé internationalement. O. Misanthropy (Ahpdegma) signe ici une oeuvre aux ambiances gothiques, romantiques d’une beauté assez extraordinaire. Notre âme se perd tout au long de l’écoute, à la recherche des souvenirs des esprits suicidés, emprisonnée dans ce paysage sonore laissant place aux rêveries et à la complainte amoureuse. L’omniprésence du piano, qui rappelle pas mal ce que Saturnus est capable de créer (« Veronica Decides To Die »), y est certainement pour quelque chose, renforçant le spleen évoqué par cet opus. Au final, c’est un album court (à peine une trentaine de minutes), mais au vu de la densité de la musique que Kanashimi nous offre, l’auditeur ne peut qu’être pleinement satisfait et purifié durant ce laps de temps. 





Autumn In My Room - « L’automne dans ma chambre » (2008)

Autumn In My Room est un peu le Happy Days de l’Asie, venu du Vietnam et maintenant localisé au Canada ce one-man-band formé par Hiver n’a sorti que des splits et des demos durant ses trois ans d’existence (2008-2011). « L’Automne dans ma chambre » est une démo pour ceux qui aiment le son brouillon, crade, vraiment déprimant et qui ne fait que nous flageller davantage en nous accablant de ses tourments et du mal-être qui s’en dégage. Composé et enregistré dans un cercueil. 






Rusuah - « Born to be Death » (2011)

Si vous aimez le Black Metal de Bethlehem pour ses performances vocales, vous ne devez surtout pas ignorer « Born To Death », le deuxième opus de Rusuah, un groupe qui nous vient de l’archipel indonésien. On y retrouve là encore des sonorités et des gammes typiques de l’Asie du Sud-Est, sur fond d’ambiance éthérée qui apporte une dimension très personnelle à l’art du quintette. Celui-ci s’orientera par la suite davantage sur du BM sympho dans une veine avant-gardiste (« Hitam Putih » , 2015). 




Cry - « Dead Within »

Des parties de flûtes lancinantes avec une touche sympho voire funeral doom en arrière plan. Le tempo reste lent et l’atmosphère aérienne pour mieux faire voyager notre âme en ses sombres régions. On sent l’apport culturel de la culture shamanique hindou qui facilite l’introspection et permet de s’immerger totalement dans cet univers agonisant, déchirant et déclinant. Le projet était utilisé comme catharsis pour la dépression du créateur, qui a désormais stoppé Cry pour œuvrer dans Purvaja.




Australie


Le cas de l’Australie est un peu plus particulier que celui de l'Asie, car là on va essentiellement se centrer autour d’une seule et même personne. Monsieur Tim Yatras (Lord Banshee, comme je l’appel), est en effet la pièce centrale de la scène extrême d’Australie. Au sein d’illustres et reconnues formations comme Austere ou bien Woods Of Desolation, Yatras a apporté au DSBM cette teinte très atmosphérique, notamment avec de multiples effets sur ses instruments. Son fameux chant est devenu un peu sa marque de fabrique, tant les hurlements stridents qu’il émet sont particuliers.  Les œuvres créées par Yatras ont toujours un son bien éthéré, et nécessitent (en tout cas pour ma part) une analyse musicale approfondie en plus d’une introspection. Les univers créés dans les musiques du multi-instrumentaliste sont souvent très froids, torturés malgré qu’on y retrouve des passages magnifiques, en acoustique par exemple. Ce fut le cas sur l’album Torn Beyond Reason de Woods Of Desolation, dans lequel il exerca chant et batterie.

Et même si j’ai décrit Yatras comme la pièce maîtresse de la scène DSBM en Australie, le pays a d’autres éléments importants. Car même s’il contribua grandement à son développement, cette scène est née sans lui, avec notamment Woods Of Desolation qui avait déjà sorti un album avant l’intervention de Tim. On pourra aussi citer Abyssic Hate, qui hante la Terre Australienne depuis des années et des années (Depuis 1993 en fait). Même si le projet est maintenant en suspens, Abyssic Hate dressa un DSBM primitif, crade et torturé, à la sauce des premiers projets du genre. Grosse saturation, mutilation sur la photo de couverture (L’album Suicidal Emotion)... Le groupe rentre dans les traits du style à la perfection. Il faut tout de même avouer qu’il manque l’ambiance, tant la prod dégueulasse emplit l’atmosphère. Mais bon, c’est un style.




 En tout cas s’il y’a pour moi une seule caractéristique importante à retenir sur la scène Australienne, c’est ses sonorités et son évolution très serrée avec le Post-Black Metal, notamment avec l’arrivée de Germ (un énième projet de Sieur Banshee) qui combine Post Black, Shoegaze et Electronique. On pourra quand même retrouver sur l’Île des groupes n’ayant rien avoir avec Yatras, notamment la jeune et excellente formation Deadspace qui a sorti son premier album (The Promise Of Oblivion), en 2015. Peut-être pas aussi original que Austere et Woods Of Desolation, Deadspace fait partie de cette ribambelle de groupes (parfois trop) inspirés de Lifelover. Ils produisent un DSBM plutôt crade, mais ponctué de sons et solos Pinkfloydien (comme c’est le cas chez beaucoup de groupe de DSBM en ce moment). 

Suède 


« Quoi ? Encore la Suède ? » Et oui ! Je finirai cette petite « analyse territoriale » par le pays que je chérie musicalement le plus parmi ceux présents dans cet article. Car oui, il est vrai que j’en ai déjà suffisamment parlé au départ de l’article, mais la Suède, avec le temps, ne cesse pas de nous apporter du DSBM de qualité. J’ai déjà abordé Silencer et Shining, alors je m’intéresserai plutôt à d’autres légendes du style originaires eux aussi de Suède.

 Les grands dépressifs, junky suicidaires et complètement fous, j’ai nommé Lifelover. Véritable petite révolution en son genre, Lifelover débarque sur la Terre nordique en 2005, et livre (dès son premier opus, Pulver) un DSBM qu’on peut qualifier de dépression euphorique, léthargique. Sobrement qualifié de Depressive Rock, la carrière du groupe prit fin en 2011 (par l’overdose médicamenteuse du compositeur, ça ne s’invente pas), mais sa musique ne cessa pas d’influencer des petits artistes à travers le monde. Mais pourquoi s’éloigner, alors qu’en Suède naissent aussi Apati, Vanhelga, Gladjëkallor, Kall.. ? Sans oublier Hypothermia, qui roule encore sa bosse actuellement.



La musique suédoise est caractérisée par une folie pure et dure, présente dans n’importe quel grand groupe de DSBM du pays. IL y a toujours ce petit « plus », qui rend le groupe particulier. On pourra ainsi nommer la provocation parfois extrême de Kvarforth, les rumeurs glauques et sanglantes qui circulèrent sur Nattramn (et je ne parle même pas de son internement en hôpital psychiatrique), et même le comportement si « spécial » de Kim Carlsson, le chanteur de Lifelover, qui s’avère en fait être atteint du syndrome d'Aspreger, une forme d'autisme. Les groupes suédois ne produisent même plus de la musique, ils la vivent littéralement. Et ce ne sont pas les exemples qui manque : « Mental Central Dialog » de Lifelover, où Kim passe toute la musique à se questionner lui-même, vidant son esprit et ses tourments dans la musique ; « Steril Nails and Thunderbowels » de Silencer ou on entend Nattramn hurler de douleur avant de supplier (dans le titre éponyme) qu’on le torture…


Bon, je crois avoir fais le tour du sujet, ou en tout cas j'ai évoqué tout ce qui me venait à l'esprit ! Malheureusement, plus le temps avance plus le DBSM tourne en rond. Entre les multiples clônes de Lifelover et les OMB tous plus mal produits les uns que les autres, le DSBM semble s'être transformé en une véritable benne à musiciens sans talent. Ne généralisons pas trop tout de même, car même aujourd'hui il y'a encore des projets de DSBM qui innovent et apportent un petit plus à cette scène.
Et même si (pour moi), c'est la création et l'individualisation du Post-Black Metal qui signa l'arrêt de mort du DSBM, force est de constater que quelques irréductibles musiciens s'entêtent à produire un Black dépressif, peut être pas du même acabit que les légendes du genre, certes. Mais le talent est toujours présent, d'ailleurs ces chères Dames que sont Tristesse et Musique ont encore énormément à produire ensemble.


DopeLord

Commentaires

  1. Anonyme11:50

    Très bel article, intéressant et bien documenté. C'est tout de même dommage de ne pas citer Burzum parmi les précurseurs du style. Il suffit de réécouter le titre Det som engang var sur l'album Hvis lyset... pour se rendre compte à quel point Burzum à influencé cette scène qui l'a allègrement pompé. La voix de Varg sur les 3 premiers albus a également servi de base à mon avis.

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    1. Anonyme15:01

      Oui, c'est vrai que niveau voix déchirante/criarde/suraiguë Varg a fait partie des premiers.

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    2. Ok, Varg a fait pour le DSBM, mais le DSBM est vraiment parti (surtout au niveau chant) avec DTN de Bethlehem, avec Rainer Landfermann (de Pavor) et après Marcos Kerhen sur SUIZID. Mais au niveau musical, je penses que Hvis Kyset Tar Oss a disont permit au DSBM de se dissocier du Black Metal, il suffit de comparer les démos de Bethlehem, pour voir que ça se noyait dans le Black Metal.

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  2. pas mal! merci bcp. Faut jeter une oreille aussi du côté de Malvery, Psychonaut4 et Totalselfhatred, Throane.

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  3. Anonyme00:42

    Certes, Burzum à nettement influencé le dsbm , c'est clair, mais le pionnier du genre c'est et ça restera à tout jamais Xasthur, dès leurs premières albums qui en 1995 ou 1994 je crois, ils faisaient déjà preuve d'une ambiance plutôt triste et macabre en comparaison avec la 1ère vague qui est "Venom, Bathory, Hellhammer, Celtic Frost.." qui eux sonnait plûtot mélange trhash et bourrin

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  4. Cet article est très intéressant et plutôt complet, cependant j'aimerai savoir d'où vous avez reçu l'information selon laquelle Kim Carlsson serait atteint du syndrome d'Asperger.
    Merci d'avance !

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  5. Sans oublier que c'est DEAD qui est à la base de tout ça messieurs dames.

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    1. Anonyme16:46

      et sans Black Sabbath pas de métal.

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