TOPs 10 de l'année 2020 • Scholomance Webzine



Sous le regard attentif de notre nouvelle mascotte le Pangolin (salutations et remerciements à Antoine pour l'illustration et Marine pour les tops), notre équipe a fait de son mieux pour rester studieuse cette année. Si le stéréotype peut s'accomoder d'un metalleux solitaire et apathique confiné, nous avons comme vous souffert de l'absence de concerts cette année, et avons tenté de compenser par une attention encore plus rigoureuse aux nombreuses sorties qui ont ponctué cette année maudite que fut 2020. 

L'éclectisme de l'équipe est une fois de plus manifeste dans cette succession de tops : si certaines sorties en ont charmé plus d'un dans la rédaction (on ne plaisante pas avec Ulver), ces classements devraient vous permettre d'élargir vos horizons, que vous cherchiez à vous rattraper sur les valeurs sûres du Black ou du Death Metal de 2020, sur les petites sorties Post-Punk, sur les nouveaux efforts des rockeurs de l'ancienne génération, sur les nouvelles pépites Post-Rock, et j'en passe. Bonne lecture, et bonne écoute !


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On le sait, 2020 a été une année « spéciale », « hors norme » etc... bref tous les qualificatifs pour dire que c'était une année que personne n'avait jamais connue. Mais cette année sans concerts (ou très peu), ça a été l'occasion de passer plus temps à écouter les albums sortis, car bien que de nombreux gros noms ont décidé de reporter la sortie de leurs albums, de nombreux groupes ont tenu à sortir les leurs, les offrant parfois pour nous aider à nous évader. C'est ce sentiment d'évasion qui a guidé mes écoutes. L'évasion n'a pas forcément une connotation que « positive » c'est le cas avec Hiperson (海朋森) – que j'ai chroniqué – qui dépeint un monde dystopique, poétique, violent, qui parle de révolte mais aussi de résignation. Profondément inspiré de l'Indie Rock, le groupe arrive à créer des atmosphères martiales, sombres et terribles, aux influences Post-Punk ou même Noise Rock aux touches folk chinoises. Pour se plonger plus profondément dans les mystères chinois, Ying Shui Di Jiang (英水帝江 | Dijiang by the Ying River) nous ouvre les quatre portes primordiales pour atteindre les structures de l'univers du bouddhisme. Ce collectif expérimente la fusion entre musique traditionnelle chinoise, religieuse bouddhiste, taoïste et musique industrielle ou Noise pour un résultat unique, un paysage sonore qui nous plonge dans les méandres de temples perdus désertés par les hommes. Il est temps de quitter le temple qui nous a accueilli loin de ce monde dystopique, et de partir sur les routes en compagnie de Wang Xiao (王嘯). Ce ménestrel moderne a sillonné pendant dix ans les chemins oubliés de la Chine ; des steppes mongoles aux villages reculés, le musicien nous livre un instant, unique, improvisé et enregistré sur le vif qui condense toutes les influences dont il s'est imprégné, ouïghour, han, rock... Laissons l'Empire du Milieu quelque temps pour se diriger vers le Japon. Après l'EP Alnair In August qui m'avait laissé plus que dubitatif, Envy revient dans toute sa splendeur. C'est du Envy, c'est sublime, une explosion intérieur d'émotions, une douce tristesse, une mélancolie nocturne lors d'une insomnie urbaine. Pour au final, s'arrêter, se laisser tomber sur un morceau de terre, et plonger son regard dans l'espace infini et voir les étoiles dessiner une entité cosmique entre le chat et Chtulhu, Astrokot. Également chroniqué sur nos pages, ce voyage cosmique réveille les vieux vinyles de Prog / Psychédélique qui ont bercé mon enfance tout en ronronnement de chat. Restons dans cet entre-deux, entre réalité et rêves, de sombres rêves de guerres. Avec Luan (亂), Ripped To Shreds nous plonge dans un univers qui mêle mythes et histoire chinoise à coup de Grind et de Death Metal Old-School avec des invités tels que Takafumi Matsubara (Gridlink, Retortion Terror, etc) ou encore Phil Tougas (Chthe‘ilist, Funebrarum). L'album est juste monstrueux, rien de folklorisant même si le concept de l'album prend place dans une Chine imaginaire où Andrew Lee nous offre juste la violence de la guerre illustrée par un artwork sublime. Les amateurs de Death Metal Old-School ou de Metal "chinois" seront peut-être déçus, car les influences chinoises ne sont pas aussi perceptibles que dans un Black Kirin par exemple, ça ne change pas spécialement du Death / Grind que l'on connaît. Mais c'est aussi ça qui est unique avec cette sortie, il s'agit d'un album de pur Death / Grind dans une scène qui cherche absolument des groupes qui sonnent chinois et exotique. Luan (亂), de part sa simple existence, revendique une identité Death Metal et asiatique non stéréotypée - oui, asiatique pas seulement "chinoise", car Andrew Lee est américain, descendant taïwanais, parle de la Chine et collabore avec des artistes chinois et japonais ainsi qu'occidentaux. C'est un album qui ne cherche pas à être plus chinois que chinois, juste à intégrer cette esthétique à la scène Death / Grind mondiale. 
Après cette digression sans nul doute due à mes recherches pour ma thèse, on quitte les mondes de l'imaginaire pour les ruelles froides et urbaines d'Ulver. Même si j'aime la trilogie Black Metal Three Journeyes Through The Norwegian Netherworld,j'ai toujours eu une large préférence pour leur son "Trip-Hop" et avec ce nouvel album plus pop, plus Depech Mode, Perdition City a enfin un compagnon d'écoute. Je ne suis pas un grand amateur de clip mais celui de "Russian Doll" a été un coup de cœur, l'esthétique soviétique brute et bétonnée face à cette dance sublime et si organique...
Il est temps de repartir dans le cosmos, celui de Spectrale, de se plonger dans les arcanes mystiques de Jeff Grimal. Le premier album de son projet m'avait déjà hypnotisé par sa musicalité, son originalité, ses atmosphères néo-classiques, éthérées. Arcanes pousse encore plus loin l'utilisation du violoncelle et de son écho, la guitare sèche. Le "Bateleur" avec en guest Laure Le Prunenec (Igorrr, Corpo-Mente, Öxxö Xööx, Rïcïnn) est une échappée délicate dans ce tourbillon progressif et cosmique. Le premier album du one-man band indonésien Lament est un enchaînement naturelle avec Spectrale. L'album n'est pas dans une continuité musicale mais plus dans l'esprit et ses moments oniriques. Lament est un projet qui revendique ouvertement l'influence d'Alcest, mais surtout la période Le Secret, Souvenir d'un Autre Monde, ce moment encore Black Metal mais aussi aérien, mystique, complètement hors du temps et du monde. Visions and a Giant of Nebula c'est la vision d'un monde peuplé de géants et de monstres titanesques, à la fois impressionnant, terrifiant mais fascinant. Traversez le voile, quittez ce monde et perdez vous dans celui de Lament.
Le dernier album de cette retrospective de 2020 (car je pense qu'on a largement dépassé le principe d'un simple top si vous avez eu le courage de lire ces nombreuses lignes) a été compliqué, car si c'est bien Belore que l'on retrouve, j'ai longuement hésité avec le dernier album de Darkenhöld. Cette hésitation a été encore plus grande car Aleevok, initiateur de Belore, est aussi bassiste de Darkenhöld. Si j'ai choisi Belore alors que le nouveau Darkenhöld est sans aucun doute mon préféré avec A Passage to the Towers... c'est principalement lié à mon amour de Summoning et le fait que je vois défiler de nombreux projets qui revendiquent l'affiliation sans arriver à faire quoi que ce soit à part mal plagier les maîtres autrichiens. Depuis Caladan Brood, Belore est le premier projet qui me fait voyager dans des paysages fantastiques aussi efficacement que Summoning dans les Terre du Milieu. La seconde raison c'est que bien qu'inspiré de l'Heroic Fantasy, une autre de ses inspirations, plus palpable, plus réelle, est celle de la nature. Comme de nombreux groupes de Black Metal surtout dans l'Atmosphérique me direz-vous, et je vous répondrai : "Oui vous avez raison, mais là, la nature en question qui l'inspire et qui illustre l'album est celle du Parc National du Mercantour". Pour les non sudistes, c'est un parc national à quelques kilomètres de Nice et j'y ai passé de nombreuses heures dans mon enfance, dans mon adolescence et encore aujourd'hui. J'y ai rêvé, j'y ai lu de l'Heroic Fantasy allongé dans l'herbe à côté des lacs. C'est un album qui a profondément ancré son imaginaire dans ces lieux, qui m'ont depuis toujours accompagné. Aleevok a donné vie à un monde imaginaire dans ce lieu où je rêvais déjà, et c'est juste une sensation sublime de voir quelqu'un peindre un univers dans un lieu qui vous a accompagné et fait rêver.

Si vous souhaitez suivre mes pérgrinations de 2020, vous passez de dystopies, de guerres asiatiques à l'élévation spirituelle et cosmique, le tout avec un chat qui ronronne sur vos genoux.
 
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01. Pendragon - Love Over Fear 
 
Je compte parmi mes meilleurs souvenirs de 2020 le concert de Pendragon à la Maroquinerie de Paris, le 3 mars (in extremis avant l’extinction des feux pour nos chères salles). Le groupe anglais de néo-progressif, cher à mon cœur depuis un très jeune âge, y a joué l’intégralité de Love Over Fear, son dernier album. Ce dernier a su renouer avec les plus beaux élans de Pendragon, qui n’avait pas atteint ce niveau d’émotion depuis vingt ans (sans pour autant démériter depuis). Un bonheur de retrouver ces sons, que rien ne pouvait surpasser cette année pour moi. J’espère que « Soul and the Sea », « Eternal Light » et surtout « Who Really Are We? » pourront vous donner une idée de ce qui touche une petite progueuse élevée aux grands noms des années 70 mais aussi 80 et 90. 
 
Les émotions de 2020 ont cependant été nombreuses. Grâce au retour des Strokes, fulgurant, entraînant, moderne et pourtant si vintage, porté par une formidable performance de Julian Casablancas. Grâce à Bob Dylan, avec un Rough and Rowdy Ways élégant et chaleureux, et surtout « Murder Most Foul », long hommage bouleversant à une époque révolue. Grâce, aussi, à Enslaved, qui revient fermement à la mythologie nordique, par des chemins et des styles multiples, souvent loin des clichés du genre (quoique pas toujours, ce qui n’est pas forcément pour me déplaire). Grâce à Ulver, qui décidément ne déçoit pas – et qui, je le signale, a conquis toute ma famille au repas de Noël. 
 
Je n’ai pas osé soumettre les albums suivants aux oreilles de ma grand-mère, et pourtant, Hail Spirit Noir m’a conquise avec son évolution vers une sorte de rétrofuturisme prog et psychédélique à souhait. Zeal & Ardor nous a gratifié d’un EP fort et poignant, ancré dans la terrible actualité américaine de 2020. Oranssi Pazuzu a livré avec brio un album toujours plus tortueux et cauchemardesque (une prouesse dont on pouvait mettre en doute la possibilité). Je salue enfin la belle percée de Caligula’s Horse, qui a trouvé un son plus solaire, plus dynamique, plus électrique, pour le plus grand bonheur des progueux un chouilla traditionnels que leurs précédents albums n’intéressaient que modérément ; et pour finir, le formidable Djinn de Uada, ou comment se trémousser sur du black metal pour les nuls.
 
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2020, première année de cette décennie, et quelle année... Si la pandémie qui frappe nos sociétés a rendu impossible la tenue de concerts, festivals et autres événements musicaux, les sorties d'albums bien que parfois repoussées, retardées, ont elles pu se poursuivre. Et malgré un début d'année qui s'est avéré assez pauvre me concernant en matière de sorties marquantes, la fin de l'année a su se montrer quant à elle plus riche et intéressante avec un grand nombre de sorties ayant attiré mon attention. Et en ce début de nouvelle année, au moment où je rédige ces lignes et me décide à établir un top 10 définitif de mes sorties de 2020, il m’apparaît que figure peu de ténors parmi mes achats annuels. Plus de surprises, d’albums inattendus, de petits nouveaux sortis de nulle part ou presque et de confirmations déjà entraperçues précédemment... Et toujours beaucoup de Death Metal, ça ça ne change pas !

Sur le podium au top du top on retrouvera ainsi les américains de Void Rot et leur premier album Descending Pillars, véritable pépite de Doom/Death entre lourdeur et noirceur empruntant aussi bien au Death qu'au Doom, le tout avec effectué avec une maîtrise incroyable. Pour compléter ce podium deux groupes tous deux déjà présents dans mon top de 2018 : les suédois de Necrophobic et leur déjà neuvième album qui confirme leur statut de patrons du Black/Death mélodique avec un missile bardé de riffs à l'efficacité redoutable, et les cowboys américains de Wayfarer poursuivant leur cavalcade à travers le Far-West avec leur Black Metal si particulier proprement enivrant et qui ne fait que se bonifier au fil des écoutes. Dans leur foulée furieuse deux formations de Death Metal volontairement old-school, classique mais à l'efficacité remarquable avec les américains de Necrot  et les russes de Pyre. Et pour compléter ce top tout à fait subjectif, du Death Metal, toujours plus de Death Metal, sous toutes ses formes avec le bestial comme pratiqué par Ruin Lust ou Of Feather And Bone qui t'écrase la gueule comme une volée de parpaings, celui plus tordu et très morbidangelien des finlandais de Gorephilia et nos français de Necrowretch où Vlad fait une fois de plus des merveilles avec ses vocaux possédés et ses guitares diaboliques, et Abyssal Ascendant en grande forme avec son Death Metal lourd et grandiose.

Bref du lourd pour les amateurs de douceurs (il y en a un peu par endroit quand même) à (ré)écouter avant que 2021 ne s'emballe et ne nous entraîne dans les multiples sorties qui au final ne manqueront pas...
 
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Voilà le moment de faire le bilan musical de cette année si particulière qu'est 2020, habituellement les concerts influent énormément sur mon bilan annuel, car il n'y a rien de mieux que de vivre un album en live et une excellente prestation d'un artiste peut changer notre avis sur un disque et cette année c'est donc sans aucun concert qu'il a fallu rédiger ce top. On commence donc avec la merveilleuse collaboration entre la lourdeur du sludge de Thou et de la voix envoûtante et torturée d'Emma Ruth Rundle qui s'allie pour nous faire vivre pas loin d'une quarantaine de minutes d'émotions intenses tantôt en nous tirant les tripes dans une lourdeur magistrale ou alors pour nous emmener dans des mélancolies profondes à la limites des larmes dont ERR a le secret. Pour le second partons en Chine où Hiperson nous entraine dans sa révolte poétique au son Noise Rock voire Post-punk atténué par de douce note Folk, encore une fois l'émotion l'emporte, la chanteuse nous fait vibrer en variant en intensité et en émotions tout au long de l'album.
Troisième coup de cœur de cette année Lonker see et leur dernier opus Hamza, l'alliance parfaite entre rock psychédélique noisy et jazz. Le quatuor polonais nous transporte dans un voyage hallucinatoire ponctué de noise, de saxophone déjanté, de répétitions hypnotiques ou de douces mélodies planantes prêtes à nous faire vivre toutes sortes d'hallucinations. 
Changeons de registre avec Svalbard qui vient une nouvelle fois nous frapper avec violence et déverser toute sa colère, sa haine et son engagement avec le côté Hardcore du groupe tout en nous faisant vivre son mal-être et sa dépression avec le côté Blackgaze. Après ces 38 minutes vous n'aurez qu'une envie c'est de propager la colère et l'engagement de Svalbard
Ce top très éclectique nous emmène cette fois danser au rythme froid de la Synthpop d'Ulver, un album que j'ai passé en boucle, peut-être le plus écouté de cette année. On retient facilement les rythmes, les refrains, et on se laisse emporter dans l'ambiance quasi post-punk de cette album et chaque fois qu'il se termine on veut le réécouter. 
On garde le coté Post-Punk mais cette fois mêlé au Crust/Punk Hardocre enragé des Philippins de Sial. On prend les armes et on se prépare à la mettre le chaos pour faire régner l'anarchie au rythme de Tari Pemusnah Kuasa (que l'on pourrait traduire par Danse de la révolte). 
Vous aimez le coté théâtral et avant-garde de Wormfood, vous aimerez également Créature et son Black Avant-garde orchestrale maîtrisé, un album que j'ai également beaucoup écouté et dont certains passages m'ont vaguement rappelé les OST de vieux RPG.
Pour résumer Pyrrhon je vais faire simple, Death, chaos et dissonance, si c'est votre came foncez, peut être le meilleur album de ce genre cette année.
Déluge, à la première écoute de cette album j'ai été sceptique face à la dominance Post-Hardcore qu'avait pris cette album, je me suis dit réécoutons encore une fois, puis une troisième et je fus entraîné dans les courants et submergé par les vagues de riffs et de chœurs de Déluge
On termine ce top annuel avec le mélange parfait du Brutal Death Tech et du Folk des Japonais de Ayakasi Kagura qui leur vaudra une place ici. 
Une année riche en découvertes et en écoutes, beaucoup d'hésitation, j'aurais voulu également parler du premier album de Thaetas qui mettra d'accord beaucoup de fan de Brutal Death dissonant, ou des Trap Black de Mora Prokaza qui passa également en boucle dans la voiture, du Doom lancinant de Vile Creature, de Convulsif et leur Post Metal experimental Free jazz ou de Escothrillium, de Mourir ou de Neptunian Maximalism mais, il a fallu faire des choix ! Maintenant voyons ce que nous réserve 2021 ! 

Autres albums marquants de l'année : 
Thaetas - Shrines of Absurdity Mora Prokaza - By ChanceConvulsif - Extinct / Mourir - Animal Bouffe Animal / Kadavar - The Isolations Tapes / Esoctrilihium - Eternity of Shaog / Neptunian Maximalism - Eons / Tricot - 真っ黒 / Vile Creature - Glory ! Glory ! Apathy Took Helm! / OOIOO - Nijimusi / Bedsore - Hypnagogic Halucination / Yashira - Fail To Be / Mamaleek - Come & See / Dark Buddha Rising - Mathreyata / Kira McSpice - Attack / Maliklya - 誄 : Condolence / Hällas - Conundrum / Pilori - A Nos Morts / Causa sui - Szabodelico / Astrokot - Astrokot / Feminazgul - No Dawn for Men / Meurtrières - s/t / Eternal Champion - Ravening Iron / Ulcerate - Stare Into Death And Be StillWang wen - 100.000 WhysOranssi Pazuzu - Mestarin KynsyМолчат домаМонументネクライトーキー (Necry Talkie) - Zoo !!
 
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01. Sightless Pit - Grave Of A Dog
02. Anaal Nathrakh - Endarkenment 
03. Névoa - Towards Belief 
04. Asunojokei (明日の叙景) - Wishes (すべてか弱い願い)
05. Anoice - Invisible Wall
06. Master Boot Record - Virtuaverse.OST
07. Me And That Man - Nem Man, New Songs, Same Shit, Vol.1
08. Myrkur - Folkesange 
09. Katatonia - City Burials 

Au milieu de cette ambiance assez unique et morose que cette année nous a offerte, les sorties ont tant bien que mal su être au rendez-vous, et ça tombe bien car on en avait bien besoin ! Que ce soit des albums attendus au tournant ou de petites perles parues discrètement, voici ce qui aura retenu mon attention en cette année du pangolin.

En premier lieu on retrouve Sightless Pit dont les sonorités industrielles et expérimentales surprenantes m’ont livré une véritable expérience sensorielle, plus qu’une simple écoute. Une production torturée et atypique qui joue avec nos sens. C’est sombre, c’est sale, ça crache une noirceur poétique, c’est un peu la BO de 2020 finalement. Puis c’est le nouveau Anaal Nathrakh qui prend la deuxième place de ce top. Que dire à part que cet opus délivre une rage prenante qui m’a littéralement scotché dès la première écoute. On y prend volontiers sa dose de violence pour se passer mentalement les nerfs. Et évidement ce classement ne serait pas le mien sans un petit mélange de styles. Ici Névoa nous propose un jazz sombre et mélancolique sur fond de black metal. Une élégante noirceur qui nous hypnotise avec des touches impromptues tantôt de saxophone, tantôt de double pédales et de riffs saturés. Un véritable monde à deux facettes qu’est ce Toward Belief

On continue ensuite avec deux groupes japonais : Asunojokei dont les productions ne cessent de me combler d’années en années, ainsi qu’Anoice, petite pause discrète et très douce dont le seul piano et la voix éthérée suffisent à nous apaiser avec une petite histoire mélancolique. Arrive ensuite l’album darkwave de cette année avec la bande originale du jeu-vidéo Virtuaverse. Un univers à la fois futuriste et rétro alternant entre morceaux entrainants et ambiances qui nous rappelleront que les voitures volantes ce n’était finalement pas pour 2020. Et là j’en arrive aux nouveaux Me And That Man et Myrkur, deux albums controversés qui sont un changement net dans le style de ces artistes qui est loin de faire l’unanimité. Pour ma part je suis convaincu. Les collabs sur chacun des titres de New Man, New Songs, Same Shit, Vol.1 en font des morceaux variés du début à la fin, et le nouveau côté folk de Folkesange est très loin de me déplaire. Et pour finir, Katatonia et DDENT sont des albums que j’ai écoutés passivement, me complaisant dans une écoute globale pour l’homogénéité de leur ambiance musicale que je trouve être leur point fort. On s’y embarque et sans s’en rendre compte on décroche, non pas parce qu’on s’y ennuie, mais parce qu’on y laisse s’échapper son esprit pour être seulement dans la sensation et le lâcher prise.
 
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01. Lebanon Hanover - Sci-Fi Sky 
02. Darkenhöld - Arcane Et Sortilèges
03. Crépuscule d'Hiver - Par Delà Noireglaces Et Brumes-Sinistres
04. Urfaust - Teufelgeist
05. Молчат дома (Molchat doma) - Монумент (Monument)
06. Agnes Obel - Myopia
07. Immateriæ - Orion
08. Ardente - Le Château Sous les Etoiles 
09. Minuit Machine - Don't Run From The Fire
10. All Them Witches - Nothing As The Ideal

D’un point de vue musical, les années 80 reviennent en force en 2020 et ce n’est pas pour nous déplaire. Dans le contexte d’une pandémie mondiale, peut-être est-ce une façon de faire ressortir une forme de candeur sombre et séduisante au beau milieu de notre désenchantement. Cette décennie 80, déchirée entre innovations et désillusions, finira par voir triompher le capitalisme. Aujourd’hui les défaillances de ce système sont visibles de tous. Nous les subissons, sans vraiment réussir à nous projeter dans l’avenir. Oui, nous avons perdu notre insouciance, mais nous aimons à la célébrer en musique avec une pointe de nostalgie. Le nouveau cool, c’est l’expression d’une tristesse devenue froide, anesthésiée par la glace. La glace, qui fond à grande vitesse au niveau des pôles, trouve sa réincarnation dans nos cœurs. Les solidarités ne sont plus vraiment dans l’ère du temps : bienvenue dans le présentisme, ou l’art de voir à travers les œillères de l’instantané. Nous prenons part à une humanité morcelée. Si ce n’est pour l’écologie, nous n’avons plus conscience de nos luttes communes. Nous nous replions sur nous-même, faisant valoir uniquement les critères premiers qui nous définissent, notre genre, la couleur de notre peau, nos croyances religieuses. C’est ce qu’on appelle l’individualisation. Mais 2020 c’est aussi l’année du positionnement politique, nous qui voulions bien souvent nous autoproclamer « apolitiques », nous nous rendons compte que tout acte est politique et que nous sommes maintenant obligés de choisir. C’est pour faire écho à l’air du temps que cette introduction se veut consciemment orientée.

Cette année j’ai écouté beaucoup moins de black metal que les années précédentes. Il faut dire que ce genre mortifère n’aide pas à améliorer le moral quand on est confiné. Il ne me semble pas être la seule à m’être détournée de ce genre en 2020. Bon, il y a quand même quelques dignes représentants du genre dans mon top : Darkenhöld, Crépuscule d’Hiver, Urfaust et Ardente. Commençons par Darkenhöld qui fait un sans-faute à mon goût, en abordant le thème de la sorcellerie avec des accents heavy. Sans doute l’un de leurs meilleurs opus, si ce n’est le meilleur. J’en profite pour saluer le premier album de Belore, projet d’Aleevok, qui collabore régulièrement avec Darkenhöld. Je l’avais chroniqué en début d’année et je dois dire que ce voyage musical a bien failli apparaitre dans mon top. Crépuscule d’Hiver est un autre projet porté par les Acteurs de l’Ombre (ainsi que Darkenhöld). Moi qui apprécie tout particulièrement le black médiéval et les synthés, j’ai été servie. Son black épique se pose en digne héritier de la deuxième vague du black metal et de ses fameux claviers. Le projet est à la frontière entre le black metal et son petit cousin nerd, le dungeon synth. Le nouveau Urfaust figure également en bonne place. Teufelsgeist surprend, tout en conservant la patte reconnaissable du groupe. C’est un album très intense, pour qui parvient à se laisser enivrer par son black doom ritualiste. Laissez-moi maintenant vous présenter brièvement Ardente. Ce projet du très prolifique Vöghräth, sorti chez le label underground Secret Corridor, a tout pour charmer par son authenticité, sa sincérité touchante. C’est assez minimaliste et diablement efficace.

Maintenant que j’ai parlé de mes coups de cœurs black metal, revenons sur l’album que j’ai situé en première place, Sci-Fi Sky, qui sonne le retour fracassant de Lebanon Hanover, célèbre notamment pour le morceau "Gallowdance" et son clip où la chanteuse se balade la corde au cou. Le groupe nous propose une perle musicale sombre et glaciale - un présent précieux qui fait sens par temps de covid. C’est l’album dont j’avais besoin, celui qui, à mon goût, exprime le mieux la complexité actuelle, et qui sublime l’humeur générale sans la plomber. Je ne m’attendais pas à voir le groupe se renouveler de la sorte, c’est une surprise très appréciable ; clairement mon coup de cœur 2020. Vient ensuite le nouvel album d’Agnes Obel, Myopia, toujours aussi élégant et particulier. Je l’ai trouvé moins sombre que le précédent, et pourtant loin d’être joyeux. Son écoute a évoqué en moi des images de cavités souterraines, comme un monde parallèle. En sixième position on trouve Molchat Doma avec Monument, un album particulièrement réussi dans son genre, qui sonnerait presque comme les années 80 dans le bloc de l’Est, mais en 2020. L’écoute est fort dépaysante et assez uniforme, rien ne vient nous perturber dans cette plongée en arrière. C’est une belle échappatoire pour qui veut s’enfuir un peu du monde d’aujourd’hui. Immateriae est un projet espagnol assez confidentiel qui me touche particulièrement. Pour ceux qui veulent creuser, j’avais écrit quelques lignes sur cet album dans la revue du mois de novembre 2020. Les parisiennes de Minuit Machine nous proposent un mélange de darkwave et de coldwave endiablé, idéal pour danser dans les caves avec ses amis gothiques. Enfin, Nothing as the Ideal est un album que je trouve très réussi, dans une vibe psychédélique des plus rafraichissantes.
 
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01. Kansas - The Absence Of Presence
02. 惘闻 (Wang Wen) - 十万个为什么 (100.000 Whys)
03. Mekong Delta - Tales Of A Future Past
04. Green Carnation - Leaves Of Yeasteryear
05. The Ocean - Phanerozoic II : Mesozoic | Cenozoic
06. Candlemass - The Pendulum 
07. Wishbone Ash - Coat Of Arms
08. Wheelfall - A Spectre Is Hauting The World
09. Elephant Tree - Habits
10. My Dying Bride - The Ghost Of Orion 

2020 a été une année très riche en sorties musicales. Il faut dire que la situation mondiale constitue un terrain fertile pour l'introspection, favorisant la création, et offre également du temps à consacrer entièrement à cette force créative de nos musiciens.

2020 marque ainsi le retour de plusieurs mastodontes comme Kansas, Blue Oyster Cult, Mekong Delta, Wishbone Ash, etc. Vous trouvez naturellement trois d'entre eux dans mon top avec avec un album parfait de la part de Kansas, une fluidité et une créativité toujours au point pour les papys. Ensuite, c'est un énorme plaisir de retrouver Mekong Delta avec un opus magnifiquement prog, un vrai voyage au delà du son et de l'espace. L'album de Wishbone Ash, pour moi, tient plus d'un plaisir de gosse retrouvant un de ses vieux jouets dans le grenier et le jeu se renouvelle sans aucun ride. Notons aussi le retour tant attendu de Green Carnation, les géant du prog métal venu du froid avec avec leur musique pas froid du tout. Ils nous laissent même dans l'attente pour un prochain album en 2021 dont on sait d'avance l'excellence!

C'est aussi l'année où j'ai plus penché sur le post-rock et deux candidats sortent brillamment du lot: Wang Wen dont j'ai fait une ultime chronique et Elephant Tree.

La plus belle découverte de 2020 pourrait être Wheelfall, formation française oscillant entre doom, death, sludge parfois, totalement avant-garde dont la musique est efficace et abrasive, ils sauront satisfaire les oreilles les plus exigeantes.

Quant à My Dying Bride, Candlemass et The Ocean, ils nous prouvent encore une fois qu'ils sont toujours à la hauteur de leur réputation avec, chacun de leur côté, des albums tout aussi bons les uns que les autres, avec quand-même une mention spéciale pour The Ocean.
 
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01. Riki - Riki
07. Hørd - Bodies
08. Linea Aspera - Linea Aspera LP II
09. Sonsombre - One Thousand Graves
10. Then Comes Silence - Machine

La nuit est belle, et on attend son retour inlassablement. On dit parfois que tout n'est qu'éternel recommencement. Un cycle. Peut-être que 2020 m'aura confirmé cela. 2019 avait déjà bien entamé cette voie, 2020 n'a fait qu'entériner la chose.
L'année dernière j'avais écrit que 2019 ; la darkwave en pleine crise existentielle doomer ; avait été l'année « minimal ». Quand la crise s'installe, c'est là que la culture nous donne le plus beau de ce qu'elle peut offrir, du plus profond de son âme. La catharsis est un profond moteur. 2020 sera donc l'année de la réitération. On prend les mêmes et on recommence.
Qui dit darkwave, dit années 80. Si leurs ombres ont toujours plané sur les productions plus récentes au sein des musiques du mouvement gothique, cela n'a jamais été plus vrai qu'en ces derniers temps.
Nostalgique des grosses guitares et des envolées sombres d'un bon goth rock des premières heures ? Pas de problème, voici Machine de Then Comes Silence, et, collant encore plus aux clichés du genre, One Thousand Graves de Sonsombre. Plus qu'un air des Sisters Of Mercy et autres Fields Of The Nephilim. Ces formations n'innovent aucunement certes, mais elles sont bougrement efficaces, et personne ne pourra leur enlever ça. On prend les mêmes et on recommence.
Nostalgique des nappes de synthétiseurs et des rythmes électroniques ? Aucun souci, vous prendrez bien un peu de Bodies par Hørd, ou même de Linea Aspera, duo qui s'est reformé contre toute attente. Les premiers nous offrent une vision sombre et envoûtante avec ce troisième album au parfum synthwave matiné d'ambiant épique, de quoi me faire hérisser les poils. Les seconds nous dévoilent un deuxième LP plus doux que leur premier artefact mais toujours aussi mélancolique, et raviront très certainement les psychés en peine.
On monte d'un cran avec deux noms connus des amateurs. Deux projets qui ont eu une ascension fulgurante ces dernières années. Tout d'abord les grecs de Selofan et leur Partners In Hell : ambiances électroniques dansantes et délétères, poétiques et parfois déroutantes. Dans la ligne droite de Vitrioli avec une volonté certaine d'innover, même si l'album en perd malheureusement en énergie et en cohérence. Ensuite les biélorusses de Молчат Дома, (ou Molchat Doma si vous ne lisez pas le cyrillique), qui nous propose, après S krish nashih domov, « Du toit de nos maisons » et Etazhi, « Étages », un complet Monument. Le trio a su tracer sa route, en tête de file indissociable de la vague doomer, en intégrant moult références du post-punk, de la new-wave et de la synthpop ; de Kraftwerk à Depeche Mode, de Joy Division à The Cure, d'Ultravoxà New Order en y insufflant une forme de romantisme et de naïveté purement soviétique. On prend les mêmes, on déconstruit et on remonte le tout.
Nostalgique des rythmes industriels et de l'euphorie futurpop des pistes de danse ? Alors laissez-vous séduire par We’re Not Here de Kiss Of The Whip, projet solo de l'américain Tristan Victor. Un succulent mélange de pop électronique, de sonorités industrielles, de darkwave entraînante et de synthwave entêtante. Un brin moins sombre que le reste de ce top, mais un très bon moment pour se vider la tête et bouger son corps sans s’inquiéter du lendemain. Et si vous n'êtes pas encore convaincu, laissez-moi vous dire que cet album est paru sur le très bon label Cold Transmission, sur lequel était sorti le numéro un de mon top de l'année 2019 : Fading Bodies de S Y Z Y G Y X. Un gage de qualité.
Pour le top trois, j'ai fait la part belle aux projets inconnus. En troisième position, je vous présente la coldwave particulièrement sombre des indonésiens de Camlann. Le trio nous propose The Forgotten Lost Fragments : dix pépites du post-punk le plus cafardeux qui contrairement à leur nom, ne s'oublieront pas de sitôt. Encore une fois on revient aux fondamentaux : rythmes ténébreux, voix féminine éthérée et grave, réverbérations à foison, des accents de Joy Division, The Cure, The Smiths, Flock Of Seagulls, Siouxie, Clan of Xymox... Mélancolie, tristesse, religiosité et une pointe de funk, tels sont les ingrédients archétypaux de ce joyau asiatique. Pas toujours juste, cela rajoute un charme ancien, un retour aux sources de la musique goth.
Pour le numéro deux, préparez vos plus beaux atours, direction la discothèque ! Nous accueillons le duo Analytica, composé de David Lush aka Memorex et de Gabe Knox. Tous deux biberonnés à la synthpop, au krautrock et à l'électropop, ils nous livrent une expérience sonore des plus extatiques. Leur premier album éponyme c'est une synthpop « old fashioned », du disco électronique de haute volée ! On ressent la vibe de Speak And Spell de Depeche Mode (d'ailleurs on y trouve une reprise de Vince Clarke), les vibrations de New Order, les synthétiseurs des débuts de Kraftwerk. Si avec tout cela vous ne retrouvez pas votre énergie et appétence pour la piste de danse, je vous déclare invariablement perdu !
Riki, c'est mon gros coup de cœur de cette année 2020. Années 80, patins à roulettes, bandana, walkman et bubblegum : c'est le feeling général. Un vent de fraîcheur soufflé à votre visage de vieux goth poussiéreux. La nostalgie insouciante face au désenchantement asphyxiant. Et bon sang que c'est bon de ressentir ça à nouveau ! Riki est à la base une artiste ancrée dans la culture deathrock et anarchopunk, mais qui a su garder une profonde accointance « pop ». Loin de la mélancolie de Trisomie 21 avec qui elle a déjà partagé la scène, Riki nous offre, en musique, son interprétation post-punk de la vie, inspirée par le courant allemand de la Neue Deutsch Welle, l'italo-disco, le visual kei, etc. Sa musique suinte Alphaville, Nena, Pat Benatar, Kate Bush, Adrian Sherwood, Skeletal Family, Frida et Madonna, par tous les pores. Par cette bouffée d'oxygène, respirons à nouveaux !
2020 ne fut pas l'année de la mort de la culture, au contraire. Comme le phœnix renaissant inlassablement de ses cendres, on a vu le feu jaillir, une étincelle, cette volonté de redéfinir notre réalité, une fois de plus. Car si 2020 a été une année difficile sur bien des plans, elle a au moins eu le mérite de galvaniser la créativité, l'ingéniosité et la passion des artistes.
N'abandonnez pas ; le monde de la nuit n'est pas qu'une concaténation de lieux plus ou moins définis, mais c'est avant tout des acteurs de la culture ; ce sont les artisans et les artistes, mais aussi les fans. C'est vous, c'est nous. La nuit est belle, encore et toujours.
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Autres albums de 2020 à découvrir :
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01. Abduction - Jehanne
02. The True Werwolf - Devil Crisis
03. Glaciation - Ultime Eclat
04. Uada - Djinn

L'année 2020 a été très particulière pour moi. J'ai passé ma dernière année d'études ainsi je devais sélectionner plus rigoureusement les albums que j'allais écouter pour éviter les mauvaises surprises. Sont présentes dans ce top beaucoup de valeurs sûres pour moi. Mais il n'en reste pas moins quelques originalités. L'album Jehanne est en soit ma meilleure révélation de cette année, c'est un vrai voyage dans le passé qu'Abduction nous offre là. La production est plus soignée comparée aux précédents albums, les riffs y sont beaucoup plus techniques, et la présence de chant féminin facilite encore plus l'immersion. S'ensuivent les très bons albums de The True Werwolf reprenant des musiques de Castlevania avec brio, Holy Moly! donnant une dimension plus sombre et mature à Blues Pills et le dernier Glaciation qui nous transporte dans un monde parsemé de guerres en tout genre. Je reste quand même un peu déçu du dernier Isengard qui est une compilation de musiques des précédentes démos de Fenriz sans réelle saveur. L'album Djinn quand à lui me fait perdre mes repères par rapport aux précédents albums de Uada, on ne retrouve pas ces riffs marquants qui le distinguent de Mgla, bref c'est un peu du black metal-disney. Dans les bonnes surprises, Februa d'Arsule m'a fait fêter mes retrouvailles avec le dungeon-synth en mêlant du chant black metal, donnant là une dimension plus sombre et profonde aux précédentes productions. Ma dernière patie d'Heroes of Might and Magic a eu une autre saveur avec cet album. N'oublions pas non plus le dernier Ecclesia qui signe un renouveau avec le NWOBHM en apportant une touche religieuse et des riffs très catchy. Mais 2020 n'a pas été que découverte musicale, plusieurs trouvailles artistiques ont parsemé mon temps libre dont les oeuvres de Druillet ou Moebius auxquelles je vous conseille de jeter un oeil !

Que 2021 soit une bonne année pour vous, et on se retrouve aux futurs concerts, hein !


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En espérant que tous ces conseils d'écoute vous auront inspirés, et que vous aviez de bonnes lunettes pour ne pas vous abîmer les yeux avec nos longues explications et défenses de nos tops que nous assemblons chaque année avec tant d'ardeur, toute l'équipe vous souhaite une belle année 2021. Que vous puissiez quitter en paix l'année 2020, voire vous réconcilier avec elle grâce à la richesse et à la qualité de son paysage musical !

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