Chronique | VOID ROT - Descending Pillars (Album, 2020)

 


Void Rot - "Descending Pillars" (Album, 2020)

Tracklist:

01. Descending Pillars
02. Upheaval
03. Liminal Forms
04. Delusions Of Flesh
05. Inversion
06. The Weigh Of A Thousand Suns
07. Monolith (Descending Pillars Part II)

Streaming intégral :


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Depuis quelques années on assiste a la résurgence d'une scène Death/Doom héritière de l'école d'Incantation et de la scène finlandaise. Remise au goût du jour avec des formations comme Dead Congregation, cette scène a le vent en poupe et se voit à force de sorties quelque peu saturée malgré la qualité d'un certain nombre d'entre elles. C'est en 2018 que Void Rot, jeune formation américaine originaire de Minneapolis, apporte sa pierre à l'édifice avec un premier EP Consumed By Oblivion. Loin de se perdre dans le marasme boueux de cette multitude de sorties, ce premier jet trouve rapidement son public et fait son petit effet auprès des adeptes du genre. Une première et agréable sortie qui sera suivie l'année suivante d'un split avec nos compatriotes de Atavisma, confirmant la qualité de la musique du quatuor et d'un premier album Descending Pillars paru chez Everlasting Spew Records en cette fin d'année 2020...

À première vue, l'album est superbement mis en valeur par un artwork de Timo Ketola aux teintes étranges, vermillon, où figurent dressés dans un paysage aride des monolithes imposants, à l'image des sept titres dont il est constitué.
Dès les premiers arpèges entamant "Descending Pillars", nous savons d'ores et déjà que nous sommes face à un monolithe de noirceur et de lourdeur. Impression qui se voit confirmée par les rythmiques écrasantes, le tapis de double pédale et le guttural abyssal s'ensuivant. Ici, Void Rot s'applique à jouer d'un Death Metal noir aux accents très Doom dans la veine des rejetons de Incantation et Dead Congregation, et assez proche des finlandais de Krypts et de ses compatriotes de Spectral Voice de par sa lourdeur et ses effluves Doom plombantes et écrasantes très marquées.

Les compositions relativement mid-tempos (ici très peu de blasts) alternent les accélérations écrasantes et les passages tout en lourdeur, monolithiques à souhait et éreintants, bien servis en cela grâce à des rythmiques épaisses à l'image de l'excellent "Liminal Forms" ou du redoutable "Inversion". À quoi s'ajoutent quelques arpèges et lignes de guitares sinistres comme sur "Upheaval" et des vocaux au guttural d'outre-tombe.

Si à la première écoute l'album pourrait paraître asses simpliste et générique, il ne l'est assurément pas, se dévoilant au fil des écoutes, révélant toute sa cohérence, son homogénéité et révélant peu à peu une identité certes légère mais somme toute bien présente, Void Rot appliquant sa recette avec efficacité tout du long de ses sept morceaux, de l'éponyme "Descending Pillars" à "Monolith (Descending Pillars part II)", morceau particulièrement bien nommé, tout en lourdeur, pesant et au final hypnotique, transcendant... L'ensemble bénéficie par ailleurs d'une production claire et puissante, véritable mur sonore à certains moments et conférant à l'album cette atmosphère sombre et austère, parfois même d'une grandeur menaçante.


Il ne fait aucun doute que Void Rot a intégré à la perfection (ou du moins pas loin) les éléments pour capter l'attention des amateurs de Death/Doom, moi le premier, et s'inscrire avec son premier album parmi les sorties marquantes de cette année. Reste maintenant à la formation à confirmer l'essai sur sa prochaine offrande après un premier effort d'une telle qualité.

Be Death or be dead !

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Nyarlathotep



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