Chronique | ROSENKREUZ - Crystal City (album, 2019)


Rosenkreuz - Crystal City (album, 2019)

Tracklist :

01. The Antisocial Manifesto 04:16
02. Lucretia 03:16
03. Crystal City 04:08
04. She's Lost... 04:56
05. Die! 04:31
06. Sin Addiction 04:03
07. Vampire Killer 03:40
08. Death Industry  04:06
09. Libertine Lover 03:30
10. For Eternity... 03:53
11. This Is War! 04:44

Streaming intégral :

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La scène industrielle est fourbe. Car l'entrée dans ce style est à double tranchant : RammsteinDeathstars et autres Combichrist ne sont que la face émergée de l'iceberg qui propose une musique accessible, basée sur une succession d'accords qui vont dans le sens des attentes de l'auditeur et d'une sonorité "facile" à comprendre et à assimiler. Ainsi, il est souvent réducteur de considérer la scène Indus comme celle de l'utilisation simple d'une guitare et d'un synthé à l'unisson, pour produire des tubes afin de satisfaire les adolescents. Mais la face cachée de cette planète cache son lot de surprise avec des groupes qui proposent une musique semblable aux pionniers sus-nommés, caché dans l'ombre des géants, ils avancent à tâtons dans l'obscurité dans l'espoir de trouver la lumière dans cette voie. Et il y a ceux qui tentent d'y ajouter une forme de complexité, qu'elle soit instrumentale, vocale, conceptuelle...

Le Metal industriel de Rosenkreuz trace son chemin depuis 2015. Si les rythmiques de guitares font échos aux maîtres allemands Rammstein dans la période Herzeleid jusqu'à Sehnsucht, traduites par un son agressif et des power chords simples mais efficaces (la ligne de guitare de "Lachzeit" de Rammstein n'est probablement pas inconnue à Phil Wei, tête pensante du projet). Le reste de l'instrumental et l'outil vocal s'émancipe globalement des piliers du genre pour proposer des compositions à la croisée entre Pain, Deathstars et Combichrist.

Globalement cohérent avec une ambiance martiale dominante, Crystal City exploite les synthétiseurs avec parcimonie en guise d'enrichissement des rythmiques et non comme l'instrument mis en avant. Les multiples facettes vocales offrent une richesse bienvenue à l'ensemble de l'album, jouant entre voix rauque et fourbe, chant majestueux venant des tréfonds de la gorge et l’apparition d'une voix féminine sur le titre "Lucretia". Les quelques balades qui se découvrent au fil de l'écoute sont comme une clairière au milieu d'une forêt, le moyen de souffler quelque peu après une série d’agressions auditives.

L'esthétique globale de l'album reste tout de même assez semblable. Si les morceaux développent chacun leur univers, l'ensemble de l'opus est uni sous la bannière d'une musique agressive, aux rythmiques précises et cinglantes, entrecoupées de passage minimalistes sur lesquels se greffent les différents timbres vocaux exploités.

Alors si Rozenkreuz ne fait pas vraiment dans la simplicité, avec des nuances vocales, des solos de guitares ça et là et un joli travail d'enrichissement, l'aura de Rammstein et consort trône au dessus de leur musique. Si une identité musicale ressort de Crystal City, celle-ci est clairement guidée par un ensemble d'influences audibles et identifiables dès les premières notes. Le plaisir est présent à l'écoute, mais peut-être qu'une émancipation plus marquée irait de pair avec une patte artistique plus personnelle ? L'avenir du groupe nous le dira !
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Deimos.

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Rosenkreuz :

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