Chronique | MASAMSED - Melancholia (album, 2019)


MaSaMSeD - Melancholia (album, 2019)

Tracklist :

01. Hopeless - 02:57
02. Wandering - 05:58
03. De-humanized (Melancholia pt I) - 03:19
04. Men Behind The Sun - 05:57
05. A Piece Of The Puzzle - 10:16
06. Melancholia pt II - 01:59
07. A Call... 09:41
08. Melancholia pt III - 03:03
09. Wind 07:04
10. Noven (Melancholia's End) - 02:45

Extrait à écouter "The Call..." :



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La mélancolie, sentiment inépuisable, inspire de tout temps et prend toujours de nouvelles formes. C'est elle qui a façonné le premier travail du one-man band lyonnais, MaSaMSeD. Elle n'a pas fait qu'offrir un titre à cet opus, on la retrouve, ponctuant, délimitant et donnant à la musique son rythme. Les morceaux s'y rattachent, ils ne sont que les branches de ces chapitres ; le désespoir, l’errance naissent de cette mélancolie.

Melancholia est ce genre d'album que tu écoutes seul, très tard le soir, quand la nuit s'est faite silencieuse. Les sonorités Sludge et Post-Metal prennent le dessus sur l'animation nocturne. L'atmosphère s’alourdit, chaque son résonne. Le chant mêle aux intonations Post-Hardcore des plongeons totalement dépressifs, l'ensemble crée un conte désabusé. La douceur poétique de la mélancolie n'est plus qu'un amas organique baignant dans un bourbier urbain et pollué. Grâce aux parties instrumentales, que l'on retrouve tout le long de l'album, « Melancholia Pt.II » illustre cette impression, la guitare y est au début claire, douce, puis les bruits de la route commencent à s'imposer, petit à petit, puis prennent le dessus, jusqu'à ce que la musique disparaisse sous la pollution sonore de la ville. 

L'album joue constamment sur les dualités. « A Call ... » est l'illustration de la détresse sur fond de rires totalement malaisants issus d'émissions de divertissement de masse.
Le sample et l'instrumentation électronique de « De-Humanized (Melancholia Pt. I) » nous déconnecte complètement de la réalité, l'atmosphère crée par MaSaMSed n'existe plus en cet instant, nous somme loin, spectateusr d'une scène, à la fois plus réelle que la musique qui se joue mais complètement hors de celle-ci. Comme ces rêves où l'onirisme est tellement fort que ce sont les bruits du réel qui nous parviennent qui semblent irréels.
Sur « Men Behind the Sun », le noir devient trop pesant. L'Homme crie au retour du soleil de la vie urbaine, de la société. Le chant n'est plus qu'un hurlement désespéré avant de s'éteindre dans une ambiance Drone, froide et déshumanisée. Ce cri plus humain que toute chose s'est finalement perdu, il n'a pas été plus fort que la nuit, ni plus fort que la civilisation qui ne l'a pas entendu, qui l'a assourdi dans sa détresse.

À l'image de l'arwork signé Lambrith, Melancholia est un dédale labyrinthique désaffecté. Le psychique humain n'est qu'une zone d'urbex vidée de toute création, seul la mélancolie noire et rampante y vit et s'attaque aux fondations. Elle devient une entité obscure, s'attaquant au peu de choses qui sous-tend encore l'esprit avant qu'il ne s'effondre dans le désespoir...

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Morgan



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