Les 10 albums les plus malsains par Maxime Taccardi (K.F.R, GRIIIM etc...)


Connu à l'origine pour ses artworks malsains, glauques, obscènes, peints à l'acrylique ou avec son sang, Maxime Taccardi a illustré les plus grands comme les québécois de Monarque, ou encore Psychonaut 4 et Drowning the Light. C'est en 2013 que sa première engeance musicale et diabolique voit le jour : après presque 10 ans de gestation, K.F.R (كافر) était né. Initié à l'origine pour la trilogie Anti (2014), Nekro (2015) et Ø (2016), créée comme une catharsis lugubre, l'artiste aux multiples facettes a continué à faire vivre ce qui allait devenir un des projets les plus prolifiques et originaux de la scène Black Metal française. Mêlant de nombreuses influences à son Black Metal Ambient, le son de K.F.R (كافر) est devenu un spectre lugubre et malsain, aux atmosphères uniques. Mais comment se sont construites ces dites atmosphères ? Qu'est-ce qui rend K.F.R (كافر) et les nombreux autres projets de Maxime Taccardi aussi uniques et profondément noirs ?
Nous sommes allés lui demander quels sont les dix albums qui l'ont construit en tant que musicien et dessinateur.




L'oeuvre de Maxime Taccardi ne se limite pas à K.F.R (كافر) et à ses productions graphiques. Pris par une profonde inspiration, K.F.R (كافر) n'est pas son seul rejeton. Il a sorti en 2017 le premier album éponyme de De Vermiis Mysteriis, un projet fait en collaboration avec Vøskej et bien plus Raw que K.F.R (كافر). Son projet Black Atmosphérique / Ambient, Djinn et Saturnian Tempel plus Noise Black, ainsi que Lamentum qui se plonge dans du Dungeon Synth aux relents ritualistes, sont autant de facettes du musicien qui nous plonge dans l'obscurité qui habite chaque coin de notre âme. Son dernier projet en date, Griiim avec son album Pope Art est la quintessence de cette démarche morbide, née de la décadence urbaine qui habite nos sociétés humaines. Avec ses influences Hip-Hop Industriel, Electro et Ambient, il est l'incarnation même du cauchemar, un paysage sonore des rues sales et des zones asphaltées de Paris. 


POUR ECOUTER : Griiim et K.F.R (كافر)


Krzysztof Penderecki, Thrène à la mémoire des victimes d'Hiroshima, 1961



"J'aurais pu également mettre son Stabat Mater ou bien encore "Passio Et Mors Domini Nostri Jesu Christi Secundum Lucam" tant sa musique est équivoque en terme de noirceur et de malaise. Thrène porte très bien son nom et retranscrit ce que l'on imagine de la souffrance et de l'état d'hébétement des victimes encore en vie suite à la déflagration de la bombe atomique : un mélange de silence assourdissant, de radiation et de mort. Thrène est une oeuvre exemplaire demeurant au panthéon des compositions les plus sombres de l'humanité."

Klaus Schulze, Irrlicht, 1972



"Il s'agit pour moi de son meilleur album, le plus froid, le plus sombre. Auparavant batteur dans Tangerine Dream et Ash Ra Tempel, il crée ici une musique cosmique à mille lieues du rythme et qui pourrait être l'équivalent d'un trou noir; une noirceur insondable et intemporelle. Un des meilleurs albums de tous les temps tous genres confondus. De plus, il a réalisé la pochette lui même, où l'on aperçoit Saturne. Une de mes influences à plusieurs égards, j'apprécie tout particulièrement le fait qu'un musicien soit impliqué dans tous les domaines (musique, visuel etc)."

Ivor Slaney, Terror Original Soundtrack, 1978



"Bande originale d'un excellent film de Norman J Warren qui a également réalisé Prey et dont Slaney a aussi composé le score, Terror est extrêmement varié et expérimental, "Main title" est à ce titre un pur condensé de terreur sonique qui a beaucoup joué dans mon développement musical."

Conrad Schnitzler, Convex, 1982

"L'un de mes compositeurs préférés, et celui qui m'a influencé le plus, bien davantage que n'importe quel groupe de metal. Convex est un album minimaliste composé de boucles stridentes, de notes dissonantes et d'une ambiance glaciale. A l'antithèse du modèle musical établi, cette œuvre très peu appréciée (honte à eux) reste l'un de ses travaux les plus sombres."

A LIRE : La POP Culture par Maxime Taccardi



Diamanda Galás, Plague Mass, 1990



"Disposant d'une voix d'une amplitude de trois octaves et demi, elle inonde cet album de ses interventions possédées à faire pâlir la plupart des chanteurs de metal extrême. Cet opus est d'une intensité rarement atteinte, un chef d'œuvre qui instaure réellement le malaise."

Das Ich, Die Propheten, 1991



"Chef d'œuvre intemporel de musique gothique, ce premier album s'éloigne assez de l'EBM que l'on retrouvera sur les albums suivants. Ici, la rythmique se veut implacable et martiale, le chant est totalement possédé et la langue de Goethe ne fait que seoir cette aura mortifère. "Lügen Und Das Ich" est le titre phare de l'album en terme de malsanité."

Elend, The Umbersun, 1998



"Si je devais comparer cet album à une peinture, je choisirais la partie décrivant l'enfer du triptyque de Hieronymus Bosch. En effet, il s'agit pour moi d'une représentation pure et simple de la grande géhenne : Gouffre abyssal où se mêlent ténèbres, insanité, tristesse et effroi. Une œuvre qui m'a énormément marqué que tout amateur de musique sombre se doit de posséder, comme tous les autres disques de cette liste par ailleurs."

Sortsind, Sår, 1999



"Finalement très peu d'albums de black metal sont malsains à proprement parler, sombre oui mais qui instaure le malaise, cela relève de la gageure. L'artwork de cet album à lui seul en vaut l’acquisition. Une perle d'art noir, torturé et dérangé. Le groupe originaire du Danemark semble s'être arrêté avec la mort de leur bassiste et claviériste Smerte. Définitivement un disque à (re)découvrir."

Blut Aus Nord, The Mystical Beast of Rebellion, 2001



"Leur meilleure offrande selon moi, qui synthétise à elle seule l'essence même de ce terme devenu Ô combien générique que l'on nomme "Black Metal". Une batterie synthétique, froide et aseptisée, des riffs tournants et hypnotisant et une voix d'écorché digne de Varg Vikernes des trois premiers Burzum. Totalement rétrograde et paradoxalement complètement novateur."

The Arrival Of Satan, Vexing Verses, 2010


"Un monstre de black malsain comme on en compte que sur les doigts d'une main. Le fait que l'on trouve le vinyle pour le prix d'un kebab me sidère totalement, comme quoi les fans de ce genre n'ont rien compris pour la grande majorité... La démence y est hallucinante, les vocaux de Necropiss y jouent pour beaucoup mais la musique elle même est d'une extrême noirceur, les riffs sont à la fois tourmentés et effrayants, un pur joyaux noir de jais."


Descriptions et illustrations : Maxime Taccardi
Auteur : Morgan

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