Chronique & Streaming | XCIII - Transience (Album, 2018)


XCIII - Transience (Album, 2018)

Tracklist :

01. Bore ! The Earth
02. Room of Lights
03. An Ocean
04. Hollow
05. Sentence 57
06. Folie à Deux

Streaming intégral :



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Rares sont les groupes que l'on a la chance de voir se créer devant nos yeux, du premier morceau composé dans une chambre étudiante, au premier album, puis aux suivants et au dernier, dix ans plus tard... C'est donc en 2018 que sort Transiense troisième album, de XCIII devenu entre temps un one-man band, album fruit d'un cheminement qui a mené l'artiste du Post-Black à une musique plus avantgardiste aux frontières stylistiques floues, perméables.

Des bruits de foule, d'humains, une zone urbaine se dessine dans notre esprit avant que la musique ne commence, électronique, froide... Une boite à rythme à la Portishead sur une bande sonore de documentaire rétro, des sons languissants, XCIII crée une atmosphère malsaine entre la Trip-Hop et la BO de film dystopique. Comme si l'univers de Blade Runner, sous-tendait ces paroles somme toutes banales. Le chant féminin qui s'élève de « Bore ! The Earth » s'enveloppe d'une pureté hors de cette réalité bourgeoise et sans âme. Le froid devient industriel, électronique, avec une basse qui le fait résonner dans chacun des recoins de notre être, une forme de répétition de la machine une aliénation, de la condition de l'homme qui se rapproche de la new wave / synthpop qu'a pu délivrer Depeche Mode. Cette approche plus pop de la musique, XCIII en joue, créant un décalage avec le chant féminin sur des passages plus Metal qui s'offrent même le luxe de placer des solos Heavy comme sur « Room of Light ». Comme la mode – cité dès le début de l'album – les morceaux se consument, les ambiances se créent pour disparaître dans le tout que crée « Transience » à l'image de « Perdition City » d'Ulver. Une cité, un monde ou la perdition de l'homme devient le centre des influences qui construisent l'homme, ici qui construisent cette entité musicale aux influences complexes, parfois déconcertantes comme la voix d'outre tombe qui apparaît sur « An Ocean ».

Au fil des morceaux, l'album devient une zone floue mêlant la musique électronique, le Metal, le Prog Rock, la Trip-Hop, la Pop à musique Ambient etc... Citer la multitude d'influences, de genres, de groupes, d'arts qu'utilise XCIII, serait à la fois laborieux – pour le chroniqueur et pour l'auditeur / lecteur – et aussi utile qu'une grille de Bingo qu'inintéressant, car ce ne se sont pas les influences prisent une par une qui créent cette expérimentation sonore, mais bien leur mélange et leur utilisation dans Transience.
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Morgan



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