Chronique | EMBRYONIC CELLS - Horizon (album, 2018)


Embryonic Cells - Horizon (album, 2018)

Tracklist :

1.  Crossing 01:09
2. Don't Serve Your King 04:53
3. Carved In My Skin 05:19
4. Never Let You Fall 04:44 vidéo
5. Across The Mountains 07:39
6. Horizon... 02:54
7. To Horizon 06:10
8. No Boudaries 07:09


Streaming intégral de l'album :

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Pourtant trop méconnu dans le paysage Black Metal français, Embryonic Cells frôle les 25 ans d’existence lors de la sortie de Horizon, quatrième album studio des troyens. Une rapide rétrospective de la discographie du groupe permet à la fois de voir que le groupe ne se noie pas dans la production d’albums à outrance, et préfère de loin enrichir à chaque album la qualité de leur composition.

Ce n’est pas leur récente signature chez Apathia Records, dont Horizon est le premier fruit, qui nous dira le contraire. En effet, en comparaison avec The Dread Sentence paru six années auparavant, la production de l’album fait un bond en avant, non sans pour autant devenir trop chirurgicale. Embryonic Cells conserve une sonorité Old School qui colle parfaitement aux compositions. Musicalement, les claviers prennent une place encore plus importante dans cet album, ajoutant une dimension épique et une grande profondeur aux différents titres, sans jamais tomber dans un symphonique pompeux.

Embryonic Cells nous fait avaler la pilule en douceur, avec une ouverture d’album sur paysage sonore éthéré où le clapotis des vagues accompagne une guitare minimaliste, bientôt rejointe par des chœurs lointains. Cette sensation de calme et d'apaisement est de courte durée car dès l’intro achevée, “Don’t Serve Your King” nous attaque de plein fouet. Les tremolos saturés font leur entrée, soutenus par un roulement de batterie, et créent une masse instrumentale riche. La voix caverneuse et rauque de Max Beaulieu renforcée par une reverb sagement dosée vient compléter le tout. Quelques nappes de claviers peinent à se frayer un chemin dans ce titre, accentuant au passage la dimension atmosphérique du Black Metal joué et venant enrichir la composition. Cet ajout à la fois discret et astucieux permet de s’éloigner d’un Black Metal linéaire trop souvent vu en apportant une réelle profondeur au morceau.

À l’image du titre “Don’t Serve Your King” dont nous parlions précédemment, la musique d’Embryonic Cells combine l’efficacité des riffs incisifs du Black Metal et le caractère épique des nappes de synthé pour un rendu qui, sans renouveler le genre, offre un résultat des plus satisfaisants. Pourtant, avec une pareille recette, le serpent se mord vite la queue. C’est pourquoi les troyens ne se contentent pas d’un Black Metal traditionnel rectiligne avec simple ajout de clavier. À l’image des titres “Across The Mountains” et du diptyque “Horizon…” “To Horizon”, les passages ambiants, qu’ils soient clairs et minimalistes, ou saturés à base de tremolos réguliers, viennent apporter une profondeur bienvenue à l’album. Si le côté atmosphérique n'apparaît au premier plan qu’à partir du cinquième titre (“Across The Mountains”), quelques riffs intégrés aux compositions précédentes ont déjà préalablement introduit cette facette musicale du groupe.

Cette deuxième partie d’album offre son lot de nouveauté, avec les longs passages clairs où le clavier passe au premier rang, et où la guitare se fond dans l’arrière plan, ne tissant qu’une toile de fond minimale de toute beauté. Le chant crié laisse alors place à des passages scandés en chœurs, d’une voix plus solennelle et profonde.

En guise de conclusion, le titre final “No Boundaries” compile les différentes nuances et esthétiques musicales développées au cours de cet opus. Le résultat est parfaitement réalisé et ferme dignement le monde épique et sombre qui nous a été présenté jusqu’alors. Ainsi, à l’image des nombreuses esthétiques développées dans cette opus, j’apporterais une petite modification au titre de l’album, “HorizonS”.
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W.G.

Embryonic Cells :

Apathia Records :

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