VITRIOL interrompt sa tournée après avoir abandonné son chanteur sur une aire d’autoroute

Le groupe US de Death Metal technique Vitriol est dans la tourmente après avoir abandonné son chanteur sur une aire d’autoroute en plein milieu de leur tournée américaine. Oui, littéralement. En 2025, certains groupes sortent des albums conceptuels, d’autres optent pour l’abandon du frontman sur une station-service du Vermont.

Le 24 novembre dernier, Keith Merrow, Brett Leier et Andy Vincenzetti annoncent leur départ immédiat de Vitriol, en pleine première tournée en tête d’affiche. Merrow explique sans détour : "Nous avons dû l'abandonner dans une station-service du Vermont. Moi, Andy, Brett et Matt ne supporterons plus les explosions de colère lâches et faibles de Kyle." Il ajoute, dans un élan dramatique assumé : "Le jour le plus sombre de ma carrière musicale à ce jour.


Selon lui, l’affaire était devenue intenable : "Nous avons tout donné, mais nous ne pouvions plus tolérer ses accès de colère déplacés." L’épisode final aurait éclaté aux abords de la frontière canadienne, sur fond d’ivresse collective et d’inquiétudes quant à ce que la police pourrait trouver dans le véhicule. Un cocktail qui, manifestement, a mal tourné.

De l’autre côté de la nationale, Kyle Rasmussen raconte une version bien différente. Dans une vidéo de plus de quarante minutes publiée sur les réseaux, il affirme avoir été laissé dans "une zone isolée de l’État de New York" avec sa compagne Maggie – "une ressortissante étrangère" – et leur chien Ghost. Il admet avoir crié sur Merrow, mais nie toute menace physique : "Je ne l’ai pas menacé physiquement. Je ne l’ai pas touché. Il est parti. J’ai essayé de me rendormir."

Rasmussen accuse au contraire ses ex-compagnons d’avoir "utilisé un langage peu aimable", proféré des menaces, poussé sa compagne et fait venir la police pour l’expulser du van. Il reconnaît toutefois : "C’était une crise de colère sous l’emprise de la drogue. C’est la vérité. Ai-je été le catalyseur ? Bien sûr. Et j’en suis responsable." Avant d’ajouter : "J’ai été rabaissé pendant la tournée. On m’a crié dessus. On m’a jeté des ordures. On m’a frappé."

Dépourvu de véhicule, d’argent et même de ses propres finances – que Merrow gérait, affirme-t-il – le chanteur a lancé une campagne GoFundMe pour rentrer à Portland. "Tout mon matériel a été déposé en vrac devant un commerce fermé", raconte-t-il, remerciant les personnes qui l’ont aidé à le récupérer.

Ce n’est pas la première fois que Vitriol connaît ce genre de déflagration interne : en septembre, le bassiste Adam Roethlisberger avait déjà quitté le groupe, et Rasmussen admettait alors : "Je peux être une personne difficile avec qui travailler." Merrow, lui, résume la situation avec une concision tranchante : "Kyle est invivable. C’est toujours la même histoire, comme pour les 19 autres personnes qui ont quitté ce groupe.


La suite ? La tournée nord-américaine est suspendue, la tournée européenne avec Bölzer tombe à l’eau, et Merrow, Leier et Vincenzetti comptent poursuivre sous un autre nom. Rasmussen, de son côté, souffle un coup : "Je dois supposer que Vitriol va faire une pause bien méritée dans un avenir proche." Mais il compte reviendra quoi qu’il arrive : "La chose la plus importante dans ma vie, c’est le message que je transmets avec Vitriol, et je trouverai toujours un moyen de le faire."

Pour l’instant, Vitriol semble donc à l’arrêt… mais au moins, plus personne n’est coincé dans une station-service du Vermont. A priori.

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