Live Report | AUROCH + RITES OF THY DEGRINGOLADE + PROFANATICA @ Le Gibus, Paris 06/03/2018


De retour dans la capitale pour assister à la venue du mythique Profanatica (que l’on aime ou non) il me tardait de prendre part à cette soirée qui a lieu grâce à Garmonbozia. Ce soir-là au menu, l’Amérique du nord avec Auroch, Rites of Thy Degringolade et Profanatica qui prend place au Gibus.


Setlist:

01. Noxious Plume
02. He Wreaths the Cross
03. Dregs of Sanity
04. Death Canonized
05. The Keeping
06. Her Bidding
07. Billowing Vervain
08. Say Nothing 

Première inquiétude de la soirée, le parterre clairsemé de la salle où pour la montée sur scène d’Auroch le public aura répondu peu présent. Pour ma part sur CD je ne suis pas le plus grand fan du groupe, mais il est vrai que j’étais curieux de voir ce que ça pouvait donner sur scène, car le potentiel est clairement là, mon manque d’enthousiasme vis-à-vis de ce groupe n’a rien à voir avec ses qualités, mais avec les affinités. Comme on l’évoquait avec un ami, le groupe a du mal à atteindre la notoriété qui lui est dû.

D’emblée, le frontman se plonge dans un état de furie au premier son de la guitare, haranguant la foule par sa prestance d’une intensité rare. Le trio nous délivre une musique brutale et fine à la fois, à la maîtrise technique impeccable nous entraînant dans son univers mystique et violent. Il est clair que S.M est un showman qui maitrise la scène, donnant vie à sa musique. Le gros bémol de la soirée viendra du son, car malheureusement on discerne mal la guitare, ce qui ne rend pas hommage au travail de composition. Malheureusement ça ne permettra pas d’entrer de manière complète dans le show du groupe. Malgré le peu de public présent devant la scène, le groupe ne se démonte pas et nous offre une prestation de qualité. En attendant, ce show m’aura donné envie de me replonger dans la discographie du groupe, me réconciliant avec Auroch. Pour la peine, c’est un très bon point.


Setlist:

01. Of Purist Impurity
02. Hail Pain
03. Rites of Thy Degringolade
04. The Blade Philosophical
05. Twenty-Six Triumphant Years
06. Totality
07. Totality's Kommand
08. Totalities Kompletion
09. The Universe in Three Parts
10. Sine qua non
11. The Highest Form of Violence
12. Release the Flies

Pour la suite, au menu, les canadiens de Rites of Thy Degringolade dont nous vous avons proposé en news le nouvel album 13 ans après la sortie du dernier. J’étais très curieux de découvrir le groupe sur scène, étant plus familier de ce genre musical, un mélange exquis de Black et Death. Changement de configuration pour la peine, passant à un quatuor, offrant une prestation moins folle mais plus massive qu’Auroch.
Le groupe alternera entre trois chanteurs pour retranscrire ses vocaux, on sent le public beaucoup plus réactif et aussi plus nombreux dans la salle, s’approchant de la scène et se laissant aller à headbanger sur les rites impies de ROTG. La sensation de surprise au vu du show est très agréable, ne connaissant le groupe que sur support physique, il faut lui reconnaitre sa puissance scénique. D’ailleurs contrairement à Auroch le son se veut impeccable, permettant ainsi aux musiciens de pouvoir exposer parfaitement leur maîtrise technique. D’autant que pour l’occasion de la sortie de son nouvel album le groupe nous gratifie de ses nouvelles compos.
On vient clairement de franchir un palier.


Setlist:

01. Jehovah Fading
02. Unto Us He Is Born
03. Mocked Scourged And Spit Upon
04. Holy Trinity Done
05. Your Crucifixion Your Death
06. Conceived With Sin
07. Fuck the Messiah
08. Heavenly Father
09. Once Removed Savior
10. Weeping in Heaven
11. Final Hour of Christ
12. Spilling Holy Blood
13. I Arose 

Ne nous voilons pas la face, les gens présents ce soir-là sont venus spécialement pour Profanatica, un des pionniers de la scène USBM et Black Metal en général disons-le. Avec un premier album paru en 2007 mais qui aurait du paraitre originellement en 1992 (après qu’un incendie ait ravagé le studio et les bandes masters…) le groupe aura marqué la scène, tant par sa musique que ses à-côtés. Ce soir-là le groupe aura donné un show dantesque, une performance simple mais d’une efficacité redoutable, avec un public totalement acquis à la cause de la horde impie.
Même les sceptiques se sont laissés subjuguer par l’intensité du show. Et rien à voir avec les tenues de scène du groupe, ridiculisant une fois de plus la religion chrétienne en portant des accoutrements tournant en dérision cette religion.

Une set-list aux petits oignons aura été concoctée par le groupe, revisitant le passé mais nous transportant aussi dans leur présent, nous faisant découvrir des titres plus récents, une musique qui aura su quelque peu évoluer depuis ses débuts mais toujours aussi efficace. Les compos sonnent lourdement et déchainent un public s’étant installé dans la fosse, laissant ressortir toute la violence accumulée au fond d’eux. Les classiques que sont ‘Jehovah Fading’, ‘Weeping in Heaven’, ‘Spiling Holy Blood’ ont été d’une tension incroyable, faisant ressurgir ce que chacun avait de plus malsain en lui et laissant la foule mettre le pit à feu et à sang comme rarement il m’a été donné de voir pour un concert en pleine semaine.

Le groupe déverse sa bile infâme avec la foule, ne laissant que peu de place au répit, ne faisant aucun discours entre les titres, ne laissant parler que son art. Un son gras mis en avant par la basse, des riffs abrasifs, un Paul Ledney (artiste culte de la scène) batteur/chanteur au charisme indéniable et à la voix totalement possédée, la recette imparable pour un live de qualité.

Malheureusement la fin du set arrive trop tôt malgré une performance à la qualité indéniable relevée par un son incroyable. Le trio nous aura offert là un set d’une qualité rare pour un Black Metal si basique et primaire, comme quoi, quand une musique est faite avec passion et sincérité la recette marche.

J’espère ne pas avoir à attendre de nouveau 15 ans avant de les revoir.

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KhxS

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