Chronique | ME AND THAT MAN - "Songs of the Love and Death" (Album, 2017)


Me And That Man - "Songs of the Love and Death" (Album, 2017)

Tracklist:

01. My Church Is Black
02. Nightride
03. On The Road
04. Cross My Heart And Hope To Die
05. Better The Devil I Know
06. Of Sirens, Vampires and Lovers
07. Magdalene
08. Love & Death
09. One Day
10. Shaman Blues
11. Voodoo Queen
12. Get Outta This Place
13.Ain't Much Loving

Extrait en écoute:


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Loin d’être né sur un coup de tête, le projet Me and That Man prend sa source dans les explorations d’Adam Darski alias Nergal (Behemoth), Greitsh White Falcon dans les mains. Nous sommes bien loin du Black/Death Metal dont le Polonais a pu nous habituer, il est donc intéressant de se pencher sur ce nouveau projet et de savoir si le polonais manie aussi bien la guitare acoustique que les riffs déchaînés emplis de saturation. Mais si cela a pu se réaliser, c’est aussi grâce à la rencontre entre Nergal et John Porter. Ce dernier n’a aucun lien avec le Metal. À 66 ans, le  musicien anglais qui a immigré de Pologne joue avec sa femme Anita Lipnicka des compositions dans un genre Indie/Rock.

Après quatre années d’échanges dont deux réellement axées autour de la composition de cet album, le duo est en mesure de nous offrir un premier long format de treize pistes. Les riffs endiablés soutenus de blast beats de Behemoth sont bien loin, et la simplicité harmonique exploité dans cet albums laisse au chant une place primordiale. Dans cet opus, Nergal a souhaité une musique simple sans fioriture avec un ensemble instrumental restreint: deux guitares et quelques percussions. La base  musicale dépouillée laisse aux deux hommes libre chant pour faire entendre leurs voix graves, qui chantent des textes simples, sans métaphores ni sens cachés.

Cet album est à considérer totalement à part de la carrière musicale de Nergal. L'influence de Behemoth reste certes présente dans la noirceur de certains morceaux tels que 'My Church is Black', avec le côté anti-religieux important chez le Polonais. Dans son ensemble, "Songs Of The Love & Death" est un métissage entre Blues, Country et Folk avec des thèmes emprunt à la vie, la mort ou l'amour. Le titre de l'album est une référence direct à "Songs Of Love & Hate" de Leonard Cohen, et musicalement, on ressent l'influence d'artistes comme Nick Cave ou Tom Waits.

Globalement, il ne serait pas pertinent de s'attarder sur une analyse musicale de cet album: La composition a été faite de manière naturelle, sans recherche quelconques en matière de technique musicale. Nergal définit lui-même le processus compositionnel comme très fluide et organique. De ce fait, l'album s'écoute de manière légère, sans avoir besoin de se concentrer sur des éléments précis pour en comprendre le sens.

Bien que simple side-project à l'origine, Me And That Man a pris une ampleur telle qu'en plus de donner lieu au présent album, Nergal et Porter viennent présenter leur album dans une longue tournée européenne qui est d'ors et déjà passé en France. Force est de constaté que même sans ses costumes et son corpse-paint, Nergal rassemble les foules et procure de bonnes sensations à son public avec une musique moins brutale et un jeu plus statique. Les retours des représentations lives semblent très positif ce qui démontre d'une réussite totale tant sur disque que sur scène.

D'un point de vue personnel, voir Nergal prendre une bouffée d'air avec un projet strictement opposé à Behemoth a suscité chez moi une vive curiosité, assouvie par "Songs Of The Love & Death" qui, sans être révolutionnaire, m'a réellement plut. La machine semblant plutôt bien lancée, le duo semble avoir de beaux jours devant lui et c'est avec plaisir que nous accueillerons les futurs productions qu'ils nous proposeront.

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W.G.



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