Tracklist :
01. .----
02. ..---
03. …--
04. ….-
05. …..
06. -….
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Il faut bien avouer que depuis l'excellente sortie de l'album Absence du
OMB Chillien Lascar,
l'Atmospheric Black Metal et moi on a un peu des soucis. Petite
lassitude, qui fut rapidement supprimée lors de ma découverte de
l'album qu'on abordera aujourd'hui. Plutôt cosmique, même carrément
spatiale, la formation qu'on va aborder aujourd'hui gagne de plus en
plus de succès.
Après deux très bons EP, c'est un album que nous sortent cette
année Mesarthim, petite et jeune formation australienne
officiant dans un atmospheric black bien cosmique et profond. Déjà
en 2015 le duo (composé de « . » et « . »,
ça s'invente pas) avait fait parler de lui avec le très bon opus
Isolate. Mais cette année c'est une nouvelle production au nom un
peu plus original qui nous arrive dans les oreilles, titre fait en
morse. « .- -... ... . -. -.-. . », qui veut dire
« Absence » (eh, comme Lascar ! ), c'est
clairement ce qui m'a « motivé » à poser une oreille sur
cet album, l'aspect minimaliste de la chose étant efficace.
Évidemment tous les titres sont en morse, j'allais dire « je
rajouterai la traduction dans la tracklist » mais en fait
chaque titre veut dire « 1 », puis « 2 »,
puis « 3 »… Alors ça n'aurait pas eu grande utilité.
On est vraiment sur un minimalisme esthétique assez poussé, avec la
couverture notamment, sobrement ornée d'une comète dans un
vide légèrement illuminé. Le concept est, il faut l'avouer, fort
intéressant jusqu'ici, reste à voir ce que donne la musique.
Sans dire qu'elle est minimaliste, on peut cependant statuer du côté
contemplatif de la musique de Mesarthim. Tout en longueur et en
résonance « post-rockienne », les riffs des australiens sont subjugués de petits détails électroniques, nous projetant
encore plus dans l'espace. On notera également les cris déchirants
et lointains du chanteur de la formation, s'incorporant parfaitement
à l'ensemble très clair et cosmique de leur musique.
On peut cependant observer une déclinaison dans les sons utilisés
par Mesarthim, la formation étant plutôt éclectique dans son jeu.
Aux longs accords bien ambiants se succéderont les parties blastées, puis des synthés, et même un orgue sur la fin de « …-- »,
n'ajoutant pas vraiment un côté épique mais plutôt un aspect
bien mélancolique à une musique déjà chargée en émotions.
L'avant-dernière piste par exemple verra s'enchainer une partie très mélodique suivie d'un break sur des gros riffs bien ésotériques, toujours avec cette reverb bien prononcée et quelques éléments noise bien placés. Une telle maitrise de différente atmosphères est vraiment impressionnante, tant chaque univers est toujours similaire aux autres tout en étant bien unique. Le concept est énormément travaillé, et la composition bien adaptée à celui-ci.
Ce que j'apprécie tout
particulièrement dans la musique des Australiens c'est le côté
très psychédélique de leurs parties électroniques, se rapprochant
parfois de la trance (notamment la musique d'intro d'un de leurs EP
sorti cette année, « Spire »). Tout en downtempo, les
douces parties électroniques viennent évidemment ajouter une
impression plus hypnotisante, comme « ….- » qui
sert de transition entre deux titres black metal. On enchaînera
d'ailleurs sur une musique bien atmosphérique, parsemée de synthés me
rappelant beaucoup ce que fait le Russe B.M. avec son projet A
Light In The Dark .
En somme c'est une très bonne
maitrise de leur sujet dont font preuve Mesarthim avec cette album.
En arrivant parfaitement à incorporer l'électronique au Black Metal,
ils créent une musique incroyablement profonde et diversifiée.
Jusqu'à la longue dernière piste nous suivront ses synthés qui me
font penser aux fameuses lignes de synthés de Grey Waters, un autre
projet australien tenu par Tim Yatras. Ce soupçon est renforcé par
le fait que l'on ne connaisse pas l'identité des deux fantômes de
Mesarthim, la présence de Tim Yatras dans la composition ne
m'étonnerait cependant pas.
Pour revenir sur la sublime
dernière track, c'est une piste de 10 minutes toute douce, à écouter
en contemplant les étoiles en montagne. Même les cris bien éraillés
poussés par le chanteur ne briseront pas cette « paix
chaotique » qui règne dans l'ambiance des titres de « .-
-... ... . -. -.-. . ». Après
une partie synthé/orgue pendant l'outro, l'opus finit sur une minute de
sons de l'espace, ou tout du moins ce qui s'en rapproche, achevant le
concept de l'album d'une touche ferme et bien placée.
Vous l'aurez compris je pense, je
recommande vivement cet album. Un mélange aussi bien maitrisé entre
trance/électronique et black metal ça ne se trouve pas tous les jours,
et je pense que sur ce coup le père Yatras n'y est pas pour rien.
J'ai donc très hâte d'écouter leur prochaine production, en
souhaitant cette fois voir la côté trance et électronique de leur
musique se développer, pour augmenter encore plus le cosmos musical
qu'ils arrivent à produire.
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Dopelord
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