Ce n’est pas tous les jours que l’on voit des concerts Metal en Bourgogne, du coup soyons fou et laissons-nous tenter et allons assister à un « petit » concert sous le signe du post Hxc et du Sludge avec Temps Mort, Plèvre et Celeste. Et tout ça sous la coupe de Black Goat qui inaugurait là sa première date. Un concert qui s’annonçait froid, violent, plein de haine et lourd !
Attaquons dans le vif du sujet avec les locaux de Temps Mort au sein desquels on retrouve un ancien Horrid Flesh à la composition. Mais ici pas de Metal extrême, du moins pas de Black ni de Death, car la musique, l’ambiance et l’énergie dégagée par le groupe n’ont rien à envier à cette scène, croyez moi. Un Post Hardcore qui se veut enragé, sombre et incisif, une musique qui tranche dans le vif et qui d’emblée saura nous captiver. Temps Mort ne fonde pas ses compos sur la brutalité, mais sur l’ambiance, les atmosphères sombres, envoûtantes et oppressantes. Une setlist au poil, avec de nouveaux titres interprétés comme le très prometteur « En bas de l’échelle». L’intensité que dégage le groupe sur scène est prenante, tant dans la gestuelle/attitude du chanteur complètement possédé par ses litanies, comme s’il les vivait sur le moment présent que les musiciens qui sont dans leurs bulles, cloitrés dans leurs univers et qui laissent la musique parler d’elle-même.
Que dire des compos ? On ressent les influences Metal du compositeur, malgré le fait que le groupe évolue dans ce style Post HxC on ressent toujours cette influence Metal, et c’est le mix des deux qui offre à leur musique cette intensité incroyable. Ne pas oublier le batteur qui reste un monstre de technique, tant par ses breaks que par sa puissance (pour vous dire, il joue avec les baguettes à l’envers pour ne plus les casser). Ces alternances de rythme permettent justement de se laisser subjuguer par leur univers. Un équilibre parfait, une osmose se dégage du groupe et ça se ressent dans leurs compos. Et quand le chanteur se laisse embarquer dans son monde, la seule chose dont vous aurez envie, c’est de la bagarre, de vous révoltez et de le rejoindre pour vous détourner de cette vie misérable .Comme à chaque fois, Temps Mort aura réussi à me laisser sur le cul. Comme quoi si on est intègre et investi, peu importe le style que l’on joue, ça fera mal et ça sera noir !
Passons maintenant à Plèvre, un groupe que j’avais déjà eu l’occasion de voir et qui m’avait vraiment déplu, l’attitude du chanteur en Live qui se la jouait HxC et même, le côté Bad Boy en live ne rendait pas bien. Pas un souvenir impérissable. C’était l’occasion là de voir ce que ça donne sur une scène plus grande, devant un parterre de fans plus fourni.
Je reconnais que le groupe sonnait plus gras que la première fois et que l’ensemble semblait plus cohérent. Il faut reconnaitre que mon jugement est plus positif cette fois-ci, leur musique se veut toujours aussi violente, entre ce mix Hardcore (style Converge, Dillinger) et ces parties Harsh/Noise la musique des lyonnais se veut totalement possédée et rageuse. Il faut leur reconnaitre ça, la violence sonore qui se dégage de leur musique est impressionnante, tant par l’énergie que la noirceur qui en résulte. Après sincèrement, ce genre-là, du moins en live n’est pas du tout ma came. Mais bon, il me fallait retenter l’expérience pour affiner mon jugement ou du moins le revoir dans ce cas-là. Je reconnais que leur prestation se voulait être vraiment bonne pour le genre prodigué. D’autant que le son se voulait puissant ce soir-là, et ce pour tous les groupes, je tiens à souligner le très bon travail de la personne en charge du poste qui aura donné à chacun des sets une dimension incroyable.
J’avoue que j’étais venu par curiosité voir Celeste, que beaucoup me vendaient comme du Black sludge ou autres… En fait le prochain qui me dit que Celeste sonne Black je lui mets une claque dans la tronche. Je comprends que dire que les groupes que l’on écoute sonnent Black, et que ça soulage votre virilité messieurs, mais ça n’est ni plus ni moins que du Sludge/Doom bien gras et sombre, même si ça ne vous plait pas, sans que cela remette en cause les qualités du groupe.
Une fois ce constat passé, il est temps de se laisser transporter dans l’univers atypique du groupe. Lumières éteintes, lampe frontale rouge sur chacun des musiciens, le show peut débuter.
Et là d’entrée c’est le chaos qui s’abat dans la salle, une musique puissante, un chant hurlé, une atmosphère claustrophobique dû au manque de lumière alterné avec ces stroboscopes vous scotchant sur place, tel l’animal apeuré face aux feux d’une voiture avant le choc. Des guitares aux riffs incisifs qui n’auront de cesse de vous violenter, de vous râper l’âme.
Comprenez par-là que l’intensité que peut dégager Celeste sur scène reste incroyable, tant dans l’intensité que dans ce qui se dégage de leur musique, et ce jeu de scène avec les lumières que je ne pensais n’être qu’un artifice en fait crée un univers personnel et dénué de La Lumière… Ici peu d’espoir, aucune pensée positive n’émane du set du groupe. De ce que j’avais écouté auparavant, je ne pensais pas accrocher au groupe, mais en fait, leur prestation est tellement intense et captivante que je me suis laissé prendre au jeu, n’étant pas un fan de la première heure il me sera impossible de vous citer les titres joués ce soir-là. Je retiendrai juste que les quelques appréhensions que j’avais avant ce set se sont vite envolées, d’ailleurs elles étaient créées par les fans et leurs, comment dire ça poliment, manière stupide de décrire la musique qu’ils aiment sans y comprendre grand-chose !! Ce groupe est une expérience à tenter au moins une fois pour tous ceux qui aiment la musique obscure.
Une salle au top, remplie par près de 200 personnes, des lights au poil malgré quelques interventions « rougeâtres » dispensables sur les combos, un son parfait, une orga qui aura assurée. Non, vraiment pour une première, Black Goat a mis dans le mil, l’asso est certes axée sur le Sludge/Doom mais je leur fais confiance pour des affiches de grande qualité qui sauront piquer ma curiosité et ravir mon besoin de violence. Et c’est sûr, on y remettra les pieds !
Report : KhxS
Photos : Welhaven
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