Chronique | Porcupine Tree - « Lightbulb Sun » (album, 2000)


Porcupine Tree - « Lightbulb Sun » (album, 2000)

Tracklist :

01. Lightbulb Sun
02. How Is Your Life Today?
03. Four Chords That Made A Million
04. Shesmovedon
05. Last Chance To Evacuate Planet Earth Before It Is Recycled
06. The Rest Will Flow
07. Hate Song
08. Where We Would Be
09. Russia On Ice
10. Feel So Low

Extrait en écoute :



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Porcupine Tree est un nom bien connu des amoureux de Rock britannique, mais curieusement je m’étais jamais penché outre mesure sur la discographie de ce groupe qui me semblait peu intéressante comparée à la carrière solo de son géniteur Steven Wilson, un inconditionnel de prog qui ne rechigne pourtant pas à nous offrir des compositions de plus en plus orientées Pop Rock voire electro, notamment sur son dernier-né « Hand. Cannot. Erase. » dont j’avais fait l’éloge l’an dernier. 


Et justement, « Lightbulb Sun » marque une sorte de tournant dans la carrière de Porcupine Tree, avec des compositions résolument plus directes et catchy, sacrifiant dans une certaine mesure la fibre expérimentale que l’on pouvait remarquer dans les premiers enregistrements de cette entité née à la fin des années 1980, et qui peinaient à s’émanciper de l’influence psychédélique et atmosphérique de Pink Floyd, même si le tournant Rock avait déjà été entamé avec l’album « Signify »

L’album débute sur le morceau qui lui donne son nom, une compo électro-acoustique éthérée et de toute beauté, avec un jeu dynamique entre l’acoustique et les leads électriques, et une basse qui les accompagne à merveille. On enchaine avec un intermède de piano révélateur de la capacité vocale de Steven Wilson, dont le charme séducteur s’allie à la simplicité la plus innocente. Mettons également en avant la profondeur des paroles, dont le musicien est passé maître depuis longtemps, n’hésitant pas à invoquer des thématiques éveillant tour à tour tristesse et mélancolie malgré l’impression de tranquillité que peut nous évoquer cette musique. ‘Four Chords That Made A Million’ révèle une facette plus expérimentale avec la part belle donnée à la section rythmique. Même si on sent que le groupe manifeste l’intention de s’adonner à un style plus «  commercial » (boouuuh que j’aime pas ce terme), il n’abandonne pourtant pas les virées progressives et la sélection d’éléments originaux tels cette intro de banjo sur ‘Last Chance To Evacuate Planet Earth Before It Is Recycled’ suivie d’une sorte de jam laissant libre cours à l’improvisation des musiciens. 

N’ayons pas peur du mot « Pop », rien de vaseux ni d’inintéressant, et ce genre peut être extrêmement stimulant pour la créativité des artistes en éveillant le grand public à des styles qu’il aurait pu ne jamais connaitre, le tirant ainsi vers le haut au lieu de le pousser dans le précipice du mauvais goût. Un excellent exercice pour trouver de nouvelles structures plus accessibles et plus légères, laissant parler les émotions comme sur ‘Where We Would Be’ et son solo « gilmourien » ou le magnifique (mais si triste) final, ‘Feel So Low’, sans s’interdire de véritables orgies de rock’n’roll comme on en retrouve dans les riffs Heavy de « Russia On Ice ». 

« Lightbulb Sun » peut être vu comme une oeuvre de transition entre les débuts expérimentaux de Porcupine Tree et une période plus mature, plus affirmée qui prend son envol dans les années 2000. Une sorte de prélude à l’excellent « In Abstentia » !

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T.





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