1. I, the Desolator 12:06
2. Golgatha 03:54
3. Mass Extinction 13:31
4. Dune Landscape 17:33
Extrait :
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C’est complètement par hasard que je suis tombée récemment sur Dustlife de Morphinist, un one-man band dont je n’avais pas eu écho jusqu’à présent. Si vous êtes dans le même cas que moi, pour faire un rapide mise à jour, disons que Morphinist est un One man-band (mais du coup si vous suivez un peu vous le savez déjà) de Post-Black/Atmo . Morphinist existe depuis 2013 mais n’a pas vraiment chômé étant donné qu’en deux ans, pas moins de deux démos, cinq EP et sept albums ont déjà vu le jour .Il semblerait même qu’un petit huitième soit apparu depuis début 2016, mais comme je suis un peu à l’ancienne je me suis plutôt penchée sur l’avant dernier album, sorti en Décembre 2015 (le truc so OLD SCHOOL, je sais….).
Alors que vous dire de ces 47 minutes ? Elles passent assez vite, c’est un fait. Dès les premières minutes, Morphinist suscite inévitablement notre intérêt par des sonorités vraiment particulières. On identifie rapidement le style Post-Black annoncé, et pourtant on reconnaitrait la patte de ce one-man-band entre 1000, car le travail proposé est vraiment original et innovateur. Le son est lourd, presque « gras », écrasant, et pourtant, il arrive simultanément à se montrer totalement planant et aérien, tel un éléphant exécutant une petite marche sur un fil de saltimbanque. Toutes ces caractéristiques semblent complètement antinomiques et toutefois elles arrivent à s’accorder avec harmonie, car le travail est exécuté très intelligemment, et avec beaucoup de subtilité de la part du musicien. Les morceaux sont tous relativement longs (il n’y en a que 4 d’ailleurs) mais tous réalisés de manière très méthodique, bien amenés et sans précipitation, d’où les sonorités clairement « doom » qu’on peut systématiquement retrouver dedans. Chaque morceau propose dès son commencement quelques notes auxquelles il va se tenir pour toute sa durée, mais toujours en variant un maximum, ce qui fait que le morceau semble s’auto-réécrire plusieurs fois lorsqu’on l’écoute, un peu à l’image d’un morphing musical très intéressant.
Le seul reproche que l’on puisse probablement adresser à cet album est, qu’en dépit des morceaux, qui sont en eux-mêmes très hétérogènes, l’ensemble de l’album l’est un peu moins et à mon très humble avis, sur les quatre morceaux proposés, deux d’entre eux sont très nettement meilleurs que les deux autres. Pour leur défense ces deux morceaux placent vraiment la barre très haute, et c’est peut-être pour cette raison que les deux autres semblent un peu moins captivants à l’écoute. Dune Landscape en particulier est une réussite sur toute la ligne, le morceau est juste parfait et même après plusieurs écoutes on ne voit vraiment pas en quoi il pourrait être amélioré alors qu’il ne dure pas moins de 17 minutes, ce qui nous laisserait largement le temps de trouver des choses à redire. Mais non, rien de rien, on ne regrette rien. Le morceau attaque lentement mais instaure d’emblée une sorte de tension qui va crescendo au fil des minutes, même après avoir laissé place au premier blast qui s’impose avec puissance sans pour autant rompre la cohérence des premières notes. Les passages atmo de ce morceau sont magnifiques, aériens, et toujours insérés subtilement au milieu de l’instru doom/ black. A aucun moment on ne sombre dans la monotonie, le blast arrive toujours au bon moment pour éviter ça, et tout au long des 17 minutes, le rythme proposé est varié, ce qui fait que l’oreille n’a pas le temps de s’habituer ou de s’ennuyer, car c’est un morceau qui joue avec elle , qui arrive à la surprendre et à la séduire.
Le premier morceau de l’album, I, The Desolator, n’est pas en reste non plus : extrêmement mélodique, il propose des riffs géniaux et entrainants, toujours alternés ou superposés avec des blasts qui permettent de garder un rythme soutenu. Au final, tous les ingrédients de ce morceau semblent parfaitement s’assembler, et c’est ce qui donne l’impression à l’auditeur que le musicien sait parfaitement où est-ce qu’il nous emmène, en alternant juste sur la vitesse à laquelle il le fait.
Les deux autres morceaux, Golgatha et Mass Extinction, reprennent les mêmes ingrédients et c’est pourquoi à aucun moment on ne pourrait les qualifier de mauvais morceaux, mais il leur manque tout de même le petit quelque chose qui nous fera penser « PUTAIN MAIS C EST GENIAL » à l’instar des deux autres. Ils se laissent écouter, ils sont intéressants et attiseront la curiosité de vos oreilles, mais le problème est qu’on aura tendance à attendre « ce moment parfait » qui n’arrivera pas, à l’image d’une montagne russe qui ne descendrait pas de façon suffisamment radicale pour vous filer votre dose d’adrénaline.
Il n’empêche que Dustlife vaille largement le coup d’œil, car Morphinist propose du Post/Black comme de plus en plus de groupes depuis ces dernières années, mais d’une manière vraiment personnelle et innovante. Une découverte franchement intéressante.
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Azelma
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