Hugod : Top 10 2015



01. Dragged Into Sunlight & Gnaw their Tongues - N.V.      
02. The Body and Thou - You, Whom I Have Always Hated    
03. Primitive Man - Home Is Where The Hatred Is   
04. Decline Of The I - Rebellion  
05. Shrine Of Insanabilis - Disciple Of The Void  
06. Cowards - Rise To Infamy 
07. Monolord - Vaenir 
08. Cult of Occult - Five Degrees Of Insanity
09. This Gift Is A Curse - All Hail The Swinelord 
10. Maïeutiste - Maïeutiste 


Cette année, mon top 10 connait 3 caractéristiques notoires : Il est lourd (peut-être un peu trop), il est très dissonant et est en grande partie français. Les productions francophones ne sont pas représentées par Blut Aus Nord, Merrimack ou Deathspell Omega pour une fois, mais par des  groupes qui sortent de l’ombre et qui prennent des risques. 

Mêlant énormément d’influences, 3 formations ont su réellement se démarquer des autres sorties de cette année. Entre le Black Metal Orthodoxe moderne de Maïeutiste, le Sludge/hardcore hurlant de Cowards et le Post-Black Metal franchouillard de Decline Of the I, l’hexagone a flairé le chemin de l’authenticité musicale. Cult Of Occult, avec « Five Degrees Of Insanity » et son artwork aussi original que dérangeant a attisé la curiosité d’un nombre élevé d’auditeurs dont moi et a juste représenté la lourdeur à la française. Lourd, toujours plus lourd, toujours plus minimaliste. 

La grosse surprise de cette année est le groupe Shrine of Insanabilis. N’étant pas friand de Black Metal allemand, c’est avec curiosité et plaisir que j’ai découvert le quatuor dans la forêt suisse cet été au Forest Fest de la Horde Séquane. Ce fut une claque assez monumentale. Avec son album « Disciple Of The Void », les allemands n’ont rien réinventé mais n’ont absolument aucun défaut de composition, c’est clair, c’est précis, ça avoine sévère. De plus, la petite touche occulte et l’artwork ne laissent pas indifférent. 

Le seul EP de ce top est celui de Primitive Man. Etant à mon sens le messie d’une nouvelle scène sludge à l’américaine, et le Lionel de l’oppression musicale de cette année rien qu’avec cet EP, sa place sur le podium est due au format même de la galette. « Scorn », premier full-lenght du trio, avait été un peu long et perdait de sa lourdeur et de son intérêt malsain. Ce n’est pas le cas de cette dernière sortie. Avec « Home Is Where The Hatred Is », Primitive Man fait un sans-faute et décalque totalement la trogne de l’auditeur. Un pur plaisir. 

Les deux albums sur le podium sont dus à quatre groupes. Cette année, dans mon top, les collaborations sont à l’honneur. Avec en deuxième place, The Body and Thou font honneur à « Released From Love » et lui offre un partenaire de platine faisant de cette seconde partie du diptyque une pure tuerie. « You, Whom I Have Always Hated », au nom assez évocateur est une bouillie sonore relativement formidable. Un gratin de haine, de hurlements et de lourdeur.

Le top one de 2015, incontestable selon moi, est la collaboration entre Dragged Into Sunlight et Gnaw Their Tongues. Aussi improbable que puissant, « N.V. » s’inscrit dans mes albums favoris. Prenant comme thème un célèbre Serial Killer du Connecticut, les deux entités nihilistes du Royaume-Uni et du Pays-Bas se sont réunis pour nous faire nous sentir mal à l’aise. Du Black Metal tranchant et industriel déshumanisant.

Les deux seules productions qui ne cassent pas trois pattes à un canard, à part pour les inconditionnels sont celles de Monolord et de This Gift Is A Curse. « Vaenir », Doom/Stoner/psyché, au son et à la distorsion embaumant l’auditeur, s’arrache et arrive tout de même à la sixième place. La transe apportée par la répétition du riffing est extra. « All Hail The Swinelord » est un bordel organisé, avec des influences toujours plus extrêmes allant du BM au hardcore en passant par le sludge et par les trois en même temps  est impressionnant de maîtrise et ne tombe pas dans un marasme sonore. 

En somme, une bonne année. 


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