Live Report | Christian Death le 12.11.2015 @ Bus Palladium (Paris)




Jeudi 12 novembre au soir. J'attends devant le Bus Palladium pour le premier concert partenaire entre Le Boucanier, figure mythique du mouvement post-punk parisien, et notre cher webzine Scholomance. Dehors la file d'attente commence à devenir conséquente, et ce n'est pas pour rien puisque ce soir on nous propose rien de moins que le légendaire groupe de deathrock américain Christian Death.


Ouverture des portes à 21 heures. Les gens s'impatientent, certains font le pied de grue depuis une heure pour être sur d'être le plus près possible de la scène. Une porte s'ouvre, on pense qu'on va nous faire entrer. Non, c'est Valor, tête pensante de Christian Death qui sort prendre l'air. Il me reconnaît pour avoir participé quelques jours auparavant à une interview du groupe et j’obtiens l'exclusivité d'une poignée de main, ce qui fait indubitablement jaser mes voisins de file. Ça commence bien.

Les portes s'ouvrent enfin et je m’engouffre dans cette salle très connue des nuits rock parisiennes que je découvre pour la première fois. Autant le dire tout de suite, quand je pénètre dans le lieu, ma première réaction fut de me dire que nous allions être à l'étroit, vu sa petitesse et le monde qui s'entasse inexorablement. Après avoir salué tous les amis et une longue attente, le show commence. Il est 22h30 et des poussières.






En première partie, pas de petit groupe pour préparer nos oreilles, mais une performance de Nikita Klosewood, une créature de la nuit, cornue, et manipulant les flammes. Le feu lui lèche le corps et la langue, les flammes entourent son corps, qu'elle dénude petit à petit. Le show est sympathique. Une entrée en matière sensuelle qui met des étoiles dans les yeux de beaucoup d'entre nous.





Mais nos yeux justement finissent par piquer, la fumée des torches brûle les narines et les gorges. Et c'est après avoir vu une dernière fois celle de Nikita Klosewood, qu'une partie du public se mit en quête de boissons au bar, dans une ambiance chaleureuse mais assez électrique, du fait d'une salle échauffée par un spectacle émoustillant et par le stress d'un manque d'espace vital de plus en plus perceptible.





Je ne fais même plus attention à l'heure qu'il est quand Christian Death entre sur scène. C'est compressé comme des cornichons dans un bocal, que le public accueille le groupe. Valor porte une sorte de long manteau à capuche et une tonne de breloques mystiques autour du cou. Je me dis que le concert va sûrement être assez ésotérique.

D'entrée de jeu le groupe entame les morceaux de leur nouvel album, « The Root Of All Evilution ». La guitare est correcte, la basse aussi, la batterie est juste parfaite, mais... je ne m'y retrouve pas. Les chansons ont un côté moins metal que sur les albums précédents, mais paradoxalement moins post-punk également et j'ai l'impression de n'entendre que du rock sans véritable identité. Je n'arrive pas à me mettre dedans et ce n'est pas le speech que Valor fait entre chaque titre qui me donne plus envie de rentrer dans le délire. Malgré la capuche, qu'il a enlevée, et les images cryptiques qui passent sur l'écran derrière le batteur, je ne vois pas où le groupe cherche à nous emmener, car en totale inadéquation avec la musique jouée. Puis le temps fait son œuvre, chanson après chansons. C'est clair, je m’ennuie.





Vient alors le temps des anciennes compositions. Le groupe reprend des couleurs, si je puis m'exprimer ainsi. C'est rythmé, on retrouve le côté post-punk bien appuyé et paradoxalement le côté metal resurgit également. La guitare de Valor résonne, pleine de réverbérations. La voix de Maitri est cristalline. Je commence à apprécier et Christian Death réussit même l'exploit de me décrocher un sourire sur mon visage crispé. Et là, c'est le drame. Une partie du public, se lance dans un pogo frénétique, du jamais vu pour moi en soirée goth. Vestes cloutées, accessoires métalliques en tous genres, personnes éméchées, impolies et public serré comme des sardines, je vous laisse imaginer le résultat. Désagréable. Encore une fois je sors de ma douce torpeur pour revenir à la réalité. Le Bus Palladium est définitivement trop petit pour un événement de cette importance.





Le groupe jongle désormais entre anciens et nouveaux titres avec plus d'entrain. Je reste côté bar le temps que ça se finisse appréciant les derniers morceaux. On ressort les classiques du répertoire, on fait un rappel de 20 minutes dont 15 de parlotte, Valor lance des roses. J'en offre une à ma voisine de gauche. On me rend un magnifique sourire. Meilleur moment de la soirée.

Je n'ai pas été convaincu par Christian Death ce soir. Mais je leur laisse le bénéfice du doute, eux qui sont si sympathiques en interview. Je pense que je n'ai pas su me plonger de toute mon âme dans le concert, faute à une paranoïa réveillée par mon impression de claustrophobie ambiante. Qu'à cela ne tienne, la soirée ne fait que commencer. Beaucoup de gens partent, il est donc temps d'apprécier la soirée mix, dirigée par DJ G.Fred, comme il se doit. Tous sur le dancefloor jusqu'à l'aube. Une impression de liberté retrouvée salvatrice.



Report : Aladiah
Photos : Pics'N'Heavy



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