Encore une bonne soirée nous attendait le 29 mars au Klub, dans le quartier des Halles, avec une affiche de Metal extrême assez éclectique réunissant quatre groupes indépendants, qui, à l'exception du combo francilien Ave Tenebrae, ont tous été fondés à une période relativement récente.
Les cornes sonnent, les champenois de Foghorn nous appellent à assister à leur messe pagan. Le frontman, bassiste et chanteur, porte un t-shirt aux couleurs de Graveland, ce qui tombe bien étant donné qu'il s'agit d'une de mes références en matière de Pagan Black. Après une vague introduction folklorique semi-acoustique, le groupe entame un show en demi-teinte qui ne parvient pas à vraiment capter l'attention d'une salle encore peu remplie.
Tout d'abord, et ce malgré de bons moments - j'ai beaucoup aimé les passages à la Wyrd en intro et en outro, pourquoi ne pas les avoir plus intégrés au matériel Black Metal? -, j'ai eu l'impression d'assister à un vain gaspillage d'énergie de la part du chanteur qui est resté 100% du temps sur la même ligne vocale, essayant souvent d'imiter Hoest dans ses cris. Même s'il semblait impliqué dans son spectacle, son chant manquait clairement de conviction ce soir-là, et a fini par lasser une bonne partie des spectateur.
Par ailleurs, au niveau rythmique, ce n'était pas vraiment en place, surtout au moment des breaks, systématiquement ratés car la guitare n'était pas synchro avec la batterie, il y a clairement un gros travail encore à faire dans ce domaine. Foghorn présente pourtant de bons éléments - des riffs peu inventifs mais qui pourraient être super efficaces -, que le groupe exploite mal, en tout cas sur scène. La soirée commence donc doucement et, même si ce n'est pas la catastrophe, on s'attendait tout de même à un niveau légèrement supérieur.
Atavisma ne nous était pas inconnus puisque nous avions déjà eu l'occasion de voir cette très jeune formation de Doom/Death se produire lors de son premier concert, en décembre 2014 (pour ce report, ça se passe >>ici<<) et surtout parce que sa première démo, "Where Wolves Once Dwelled", n'est pas passée entre les mailles de nos filets (faites un petit tour >>par là<<). Un changement de line-up est à signaler, Waldo tenant désormais la basse au sein du combo. Nous avons été absolument ravis des progrès faits par le quatuor depuis sa première apparition scénique. En effet, on a senti, outre une osmose beaucoup plus palpable entre les musiciens, une confiance et une énergie étonnamment développées pour le peu de prestations effectuées par le groupe depuis sa formation en 2013.
Le chanteur L., impliqué dans sa gestuelle, maitrise de bout en bout son set sans faiblir, bien épaulé en tant que frontman par son bassiste, dont la motivation semble avoir insufflé de la vigueur dans le jeu scénique d'Atavisma et qui ne cesse d'haranguer le public comme à son habitude. De toute manière, dès le premier morceau, les spectateurs sont acquis à la cause du groupe qui donne un show carré, une véritable cérémonie, sobre et sans bavure.
Mais les jeunes artistes, qui savent varier, encore mieux qu'en studio, les mélodies et les atmosphères, alternant entre les mélodies, en grande partie assurées par les parties de guitare lead, et le côté rampant du Death massif et lent porté par une voix délicieusement caverneuse, proposeront également une reprise à la fois surprenante et attendue du public. 'Crystal Mountain' de Death a vraiment plu à la majorité des gens présents au Klub ce soir-là, donnant encore plus de tonus à ce spectacle réussi en provoquant les premiers pogos de la soirée. C'est un morceau techniquement difficile à jouer, du moins du point de vue du public puisque le groupe lui-même donnait l'impression, comme dans le reste de son show, de jouer ce titre légendaire avec une facilité déconcertante.
Chapeau, les gars! Remettez ça pour le Venom Fest.
Avec le groupe précédent, le Black Metal mélodique d'Ave Tenebrae, tout de même formé en 1998, fut mon deuxième coup de coeur de la soirée. La formation francilienne, qui a sorti un album et plusieurs démos entre 1999 et 2013, a l'habitude de la scène et cela se sent. Même si, après le show d'Atavisma, nous aurions aimé un peu plus de présence scénique de la part du bassiste et du guitariste, le frontman Julien captive son auditoire tant il manie bien à la fois ses deux instruments: sa voix et la guitare.
Le quatuor alterne énormément entre un Black Metal de très bonne facture, épique et mélodique à la fois, et des parties acoustiques vraiment bien exécutées, qui font vraiment partie de l'identité du groupe. Sans que la musique soit particulièrement médiévale - même pas du tout -, cela m'a fait penser au Black Metal de Darkenhöld que j'apprécie énormément. Le public s'avère réceptif, et c'est d'ailleurs Ave Tenebrae qui aura attiré le plus de monde lors de cette soirée. Nous avons même eu droit à des morceaux du prochain album, qui sera sûrement tout aussi réussi que le précédent, "Les Chants de Mnemosyne", paru en 2013.C'est un groupe de cette trempe que nous aurions préféré voir en haut de l'affiche!
Erazer a moins fait l'unanimité, et le public se fait malheureusement plus épars au fur et à mesure que la soirée avance bien qu'il soit plus agité durant le dernier acte de cette soirée au Klub. Nous avons là un Death moderne assez groovy, tendant parfois vers le Black, et c'est logiquement des deathsters qui seront présents pour le soutenir la formation! Cela dit, même si les musiciens ont fait une prestation convenable, le tout m'a paru, sans être désagréable, assez peu riche en rebondissements et sans être captivé, j'assiste à ce dernier concert. Pas de doute, les musiciens maitrisent chacun leur instrument, mais dans l'ensemble cela m'a paru un peu fade comparé aux deux prestations précédentes.
Je ne saurais donner plus de détails sur le show de cette formation non dénuée de talent mais qui ne m'a que peu impressionné. Erazer ne m'a pas semblé se placer dans le haut du panier, ce n'était pas une prestation au-dessus du lot, juste un groupe là pour foutre un joyeux bordel. Un son groovy bien sympathique, percutant pour certains, mais sans plus. Cependant, puisque j'ai été un peu trop partial sur ce coup, je conseille néanmoins Erazer aux amateurs d'un Metal extrême se situant dans une veine assez moderne.
Encore une soirée de bonne facture agrémentée par un son de qualité et des shows plus ou moins bien menés, avec de sacrés souvenirs. On remercie pour cela l'organisation qui a permis ce concert, ainsi que les musiciens et le personnel de la salle.
Report: Tom
Photos: François (Pics 'N' Heavy) et Béranger (Lykh'Arts)
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