Une deuxième date s'annonçait le 14 décembre 2014 au Gibus Café de Paris pour Suden Promotion qui avait fait venir du beau monde, quatre groupes français pour un concert à l'affiche alléchante, avec diverses variantes de Death metal en soutien à une tête d'affiche Thrash: de quoi headbanger à l'avance.
Le premier show fut celui d'Atavisma, un groupe de Doom Death qui a sorti seulement une démo à ce jour, "Where Wolves Once Dwelled", mais qui a plutôt bien défendu son produit ce soir-là. Sauf que ce n'était peut-être pas forcément la meilleure solution de commencer par quelque chose de lent pour chauffer une salle encore peu remplie, bien que les gaillards aient enthousiasmé non par leur scénique, qui paraisse encore un peu fragile - le bassiste semblait par exemple peu concerné par ce qui se passait autour de lui -, mais par leurs riffs lourds, des lignes mélodiques prenantes et une voix archi-gutturale tout droit sortie des cavernes. Pour la scénique, j'épargne le chanteur qui avait une gestuelle assez sympa et tentait régulièrement de faire bouger son public.
Cependant, ce premier set s'est un peu essoufflé lors des dernières minutes, devenant un peu ennuyeux, les meilleures compositions - en tout cas celles que je préfère - ayant été interprétées lors de la première moitié du show.
À part ce bémol, Atavisma fut une bonne découverte, c'est un groupe qui a de l'avenir et qui fera sans doute parler de lui dans les prochains mois/prochaines années. Amateurs de Doom Death, veillez garder un oeil sur eux, ils méritent toute votre attention.
Après une pause de dix petites minutes, le combo de Melodic Death Icon Of Destruction - dont la chronique de son premier opus est à relire via ce lien - commence à jouer, malheureusement amputé de son deuxième guitariste. Malgré cet imprévu embêtant pour les musiciens, ces derniers, accompagnés de Waldo de Gragantua à la basse - dont ce concert était le dernier en remplacement de Kevin - ont vraiment géré la situation et délivré un show vraiment bien rôdé. Ici, le clavier prend une place importante et les deux vocalistes - Antoine et Luc - réussissent à faire quelque chose de difficile, à savoir mettre en place une sorte de dialogue musical entre eux.
Le dynamisme des compositions, déjà palpable à l'écoute de l'album, éclate vraiment au grand jour lorsqu'on voit la formation se produire, et d'ailleurs la scénique est quasi impeccable pour un si jeune groupe. Des morceaux comme 'The Eyeless' sont vraiment parfaits pour enthousiasmer un public à la fois avide de mélodies et d'agressivité, pour se préparer au concert suivant.
Franchement, sans faire mon suce-boule, je dirais que ce show était l'un des meilleurs de la soirée, avec celui de Creeping Fear qui vinrent violenter le public juste après IOD.
Creeping Fear: un groupe que je n'avais jamais vu à l'oeuvre, que j'ai déjà chroniqué deux fois (ici et ici) et que je trouve vraiment prometteur pour la scène underground parisienne et même française, déjà blindée de groupes de Brutal Death plus ou moins bons. Avec à leur actif deux EPs, les musiciens, menés par leur frontman Clément, ont toutes les cartes en main pour se faire un nom, et ce concert l'a prouvé, pour ma part. Sans casser trois pattes à un canard, le groupe délivre une musique extrêmement efficace et un show carré de chez carré. Mention spéciale au jeu de batterie de Gabriel - l'un des deux Gabriel que compte la formation - qui a de l'énergie à revendre. La voix de Clément, polyvalente, alterne entre des chants gutturaux et des cris puissants
Les riffs lourds et gras font penser à certaines galettes d'un nom autrement plus célèbre, cette fois venu de Belgique: Aborted. Une incitation à la violence qui provoque pogo sur pogo. Il y en a eu beaucoup pendant que Creeping Fear a mené sa petite croisade d'agressivité.
Le concert s'est terminé sur une reprise d'un classique du Death metal, un incontournable du genre: 'Pull The Plug' de DEATH, qui a achevé d'enthousiasmer un public déjà séduit. Bref, du bon boulot de la part de Creeping Fear qui est vraiment une formation est vraiment à voir en live (on espère du nouveau matériel pour bientôt!)
Il fallait bien une déception durant cette soirée, et c'est dommage que cela soit tombé sur la tête d'affiche, Witches, groupe de Thrash Metal à chanteuse actif depuis 1986. Déjà, la voix de la frontman a montré des signes de faiblesse durant une bonne partie du concert - sans compter les deux premiers morceaux qui étaient vraiment réussis et entrainants - . Pour le reste, je ne sais pas bien pourquoi on a eu droit à une parenthèse Funk au milieu, avec une voix surprenante mélangée à du guttural... tout cela m'a semblé fortement indigeste et consternant, un peu comme ce que j'ai pu ressentir à l'écoute du 'Bamboleo' d'Ensiferum.
Pour ce qui est du reste du show, c'est simple, mon âme de thrasheur a beaucoup souffert de l'ennui. Je n'y ai tout simplement pas trouvé mon compte, ce qui est un comble, puisque je m'attendais à une grosse poutre. Le public n'était pas vraiment chauffé, lui non plus. Pour moi, la tête d'affiche aurait du être Creeping Fear, et de loin, au niveau de la qualité de la musique car la performance scénique était plutôt réussie... Peut-être que les problèmes de son rencontrés par la chanteuse n'ont pas aidé à produire quelque chose de plus intéressant, mais ce n'était pas un très bon concert.
À part le dernier set de la soirée que je n'ai pas trouvé top, loin de là, c'était une date réussie pour les organisateurs, qui pour la deuxième fois d'affilée, ont réuni pas mal de monde pour déclencher les hostilités. On sera présents au prochain évènement.
Pour lire le report de Bring Me The Sound, c'est >>via ce lien<<.
Chroniqueur: Eru Ilúvatar
Photographe: Léa Role
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