Chronique | Rectal Grec Frites - "Art moderne" [EP], 2015


Extrait en écoute:




« Bite cul bite cul bite cul bite cul bite cul »

Si on voulait résumer cet EP on ne pourrait mieux le faire. Minimaliste et puissant, l’artiste va au fond des choses avec des moyens simplistes et creuse le style de la grind zouk avec une pelle rouillée.
Sur « hôpital » il alterne entre chant clair et guttural, cela ne fait que renforcer ses propos et caricaturise son style. Les transitions de chant sont brutales et ne préviennent pas. On passe d’une extrême violence à un chant niais et aigu. Comme un handicapé mental qui décapiterait  son chien entre l’ingurgitation de deux BN. L’emploi la guitare folk est original et récurrent, l’album tend à surprendre en se qualifiant de grind zouk, or  il n’a de grind que les parties de chant gutturales et le thème de ses paroles, qui, elles mêmes se rapprochent du porno grind.





L’aspect porno grind est mis en avant sur le deuxième morceau, « bite cul » tellement simpliste et vide de sens qu’il en devient la pièce maîtresse de l’album. On retrouve ici encore la guitare folk, avec une utilisation quasiment inutile, elle sert plus de rythmique que d’accompagnement musical. Chaque mot prononcé l’est encore plus avec l’attaque de l’accord répétitif qu’il s’acharne à employer sur le morceau, comme un enfant demandant un whiskey sec a sa pute de mère en lui balançant son landau dans la tronche pour appuyer ses propos. la répétition se répète lourdement dans l’EP, le ctrl+c   ctrl+v  auditif à été exploré et poussé dans ses derniers retranchements, on découvre ainsi un artiste engagé contre le racisme, la religion et l’extrémisme, répétant inlassablement Allah rwakba en guise d’intro de morceau et inch allah en qualité d’outro de la piste, rien entre les deux et une guitare encore une fois rébarbative. L’album dépeint une société vide de sens mais pleine de paraitre,  comme un bouton d’acné qu’on éclate mais sans pus, a notre grande déception.




 L’utilisation de la guitare n’est pas universelle dans le monde de rectal grec frite, cet EP honore les plus grand chanteur d’opéra en proposant une piste a capella, prouvant ainsi que la magie du groupe opère sans instrument, remettant en question l’écoute et le jugement qu’on aurait pu porter sur le groupe jusqu’à maintenant. L’utilisation du bruit de l’urine coulant allègrement dans la cuvette des chiottes relève du génie, elle dénonce l’art moderne qui nous est offert aujourd’hui de façon ironisante car l’EP devient lui-même une pièce d’art moderne.




Arrivé la, on peut se dire que l’EP a livré sont lot de surprises, mais il garde un dernier Œuf bien caché dans le pantalon de ton grand-père. La partie instrumentale qui jusqu’ici était quasi inexistante se voit épicée par le dernier morceau de l’EP, et surprend lors de l’écoute  « diantre, qu’est-ce que ce bruit ?? ». La dénonciation de l’art moderne est confirmée ici, l’utilisation d’une lampe électrique rechargeable en tant qu’instrument vous parait absurde ? Ben apparemment c’est pas le cas pour RGF, qui se fiche de l’absurde comme les nazi se fichaient de la ligne Maginot, et détruisent tout jugement précoce en livrant un épilogue dadaïque époustouflant basé sur un rythme auxquelles les paroles se collent comme un vieux chewing gum sur le pied d’un cul de jatte.
« Dans la vie on s’pète le fion, c’est comme ça »
En définitive un album jouant sur l’ironie et la dénonciation, qui surprend et nous laisse bouche bée, pour mieux avaler les couilles que RGF nous envoie avec une raquette de Ping pong. Les amateurs de Berlioz et jean François coupé seront rassasié, les autres se feront encuver.


ARSHLOR







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