Chronique | Hierophant - "Peste" (album, 2014)


Hierophant - "Peste" (album, 2014)

Tracklist:

01. Inganno  01:40
02. Masochismo  01:58
03. Nostalgia  01:26
04. Sadismo  02:32
05. Apatia  01:33
06. Paranoia  01:51
07. Sottomissione  01:29
08. Alienazione  01:33
09. Egoismo  01:51
10. Inferno  04:47

Extrait en écoute:



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Hierophant: grand prêtre des mystères d'Eleusis


Vous connaissez tous le hardcore version Lionheart, Madball et autres classiques du genre. Il y a depuis quelques années un développement impressionnant de cette scène. Le Hardcore connait un renouveau des sous-genres : le Beatdown prend possession des lieux, le down-tempo et le sludge-Hardcore également. Aujourd’hui, c’est un groupe italien qui est à l’honneur avec son style bien à lui, un hardcore/crust aux aspects blackisants et sludgisants. Avec son dernier album, « Peste », Hierophant défie les lois de la gravité et la rend beaucoup plus lourde et pesante. L’aire est chargée de poussière de cadavre et l’atmosphère devient aussi gaie que Pompéi.

Tel Eunapios le hiérophante grec, « Inganno » surgit et fait témoigner par la violence la tromperie. Il est intéressant de voir à quel point la formation italienne allie tous les genres en même temps pour créer ce « Peste ». En effet, cela fait environ une quarantaine de fois que l’album tourne sur la platine, et jamais on ne s’en défait, ce qui est relativement impressionnant pour une galette d’une telle violence. C’est cette alliance de tous les genres qui fait que « Peste » est si complet. 

Avec une ambiance oppressante et haineuse, lors de l’écoute, l’auditeur devient le hiérophante et très sincèrement, on en redemande et on a envie de briser des machoires à mains nues. Avec des compositions d’une telle qualité, Hierophant se place en hauteur dans son style, il n’y a rien à jeter. Que chante la lourdeur, que chante la noirceur, que chantent les larsens et que suinte la haine. Il est impossible de relever tous les rythmes dans cette galette tant ils sont variés, du blast, du mid-tempo, de la surviolence et une voix à en déchirer les abysses. En effet, Carlo, le chanteur, pose extrêmement bien sa voix sur toutes les compositions, notamment sur la plus aboutie de l’album « Inferno » qui est l’outro ; l’expression par le larsen, la tornade de lourdeur... Il hurle sur « Masochismo » et sur tous les autres titres. Les descentes de batterie, les couples larsens/batterie se répètent sur un lit de basse ronflante et la violence prend de la puissance au fil de l’album.

« Peste » est un album de 10 titres d’environ 2 minutes chacun, ce qui laisse à peine le temps de s’enlever une crotte de nez collée sous l’ongle. Depuis des années, le public fait confiance à Bridge Nine Records (label américain), notamment sur la scène punk/hardcore, et Hierophant est devenu leur petit protégé, ce qui est un gage de qualité. Oubliez les solos et les petits synthés. Hierophant est le démiurge et il a créé un monde sans bonté.


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Hugod





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