Chronique | Helel - "A Sigil Burnt Deep Into The Flesh", 2009


Helel – "A Sigil Burnt Deep Into The Flesh" (EP 2009)

Tracklist:

1. Mass Destruction/Mass Alienation
2. A Sigil Burnt Deep Into The Flesh 
3. This Is Hel(e)l
4. Cosmos Is Out Of Order

Extrait en écoute:



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S'il y a bien un EP qui est passé entre les mailles du filet du grand public, c’est bien celui de HELEL. En effet, officiant dans un style où la scène est sous représentée, les parisiens sont tombés dans l’ombre et y sont restés, malgré un passage éclair dans un sampler de Hard Rock Magasine. Il y a plusieurs courants de Black Metal Industriel, et HELEL se déploie dans la même catégorie de Alien Deviant Circus et pas aux côtés de The Cosa Nostra Klub ou encore Ad Hominem.


 Il est parfois difficile de chroniquer un méfait de quatre titres, mais « A Sigil Burnt Deep Into The Flesh » ne fait pas partie de ces EP qui en quatre titres ne représente qu’un teaser de l’album à venir, cet EP est difficile à chroniquer de par l’infinie complexité musicale et représentative qu’il nous délivre. Le Black Metal indus est un des styles les plus difficiles à appréhender et à apprécier pour une oreille de néophyte. C’est une industrialisation cosmo-mortuaro-mécanique que HELEL met en place. Dans une violence trop lointaine pour vraiment la comprendre et dans des sentiments pourtant bien humains à l’écoute. HELEL met les doigts dans les yeux et les oreilles des puristes tout en les faisant jouir par la qualité de leurs compositions. 

Puissant, oppressant, énergique et barré sont les maitres-mots de « A Sigil Burnt Deep Into The Flesh ». Certains éteindront dès la première piste, d’autres découvriront la complexité de l’univers de HELEL à force de persévérance et de passion. C’est un Black Metal Industriel totalement dans son temps car HELEL garde ses influences de la scène consanguine parisienne dans le monde sombre, glacial, rampant et pourtant si aérien qu’il crée, c’est ce qui fait la différence. Le Black Metal ne se calque plus sur la scène nordique mais sur toutes les influences qui lui sont données  dans le monde actuel et c’est le cas de HELEL qui transcende en un seul EP le commun des mortels.

Alliant Black Metal, Samples électroniques, Hardtek, Electro ultra violente, distorsion des voix, samples martiaux et arrangements de la batterie inhumaine à la programmation, HELEL crée une essence cosmique du malsain et détruit l’ordre pré-établi dans la musique Metal. 

Sur le premier titre, HELEL annonce la couleur de l’anti-matière, « Mass Destruction – Mass Alienation », la dévotion pour la destruction se fait sentir dans la plainte de l’introduction puis l’aliénation se déclare dans la destruction et l’ultra-violence de la caisse claire qui a un rythme robotiquement lourd et difficile à appréhender à la première écoute. La voix puissante du chanteur donne de la personnalité aux compositions et rend le tout très appréciable, de plus, c’est chanté en anglais et en français, ce qui donne un rythme supplémentaire dans le « flow » du chanteur. Certains diront que c’est trop dans l’air du temps et que James Blunt et Sinik l’ont fait avant HELEL mais là n’est pas la question, on parle ici d’un Black Metal Industriel sublimement construit. En utilisant des chœurs Black Métalliques rendant le tout puissant et sectaire, « A Sigil Burnt Into The Flesh » varie sans arrêts entre dépression et violence, notamment sur le titre éponyme.

« Cosmos Is Out Of Order », la dernière piste fait péter les plombs. On se sent comme enveloppé par un voile infâme. Il y a des « Dark-tambours », c’est saccadé tout en gardant en fond des chœurs froids et des samples martiaux. Ca déglingue. Parfois des beats électroniques font leur apparition. C’est haineux. Ca déglingue.

En détruisant des schémas de composition « classique », Helel détériore une partie de notre habitus musical. « A Sigil Burnt Deep Into The Flesh » crée un cosmos ou l’humain a du mal à se retrouver. Sachant que cet EP est sorti en 2009, il est impressionnant de voir à quel point HELEL est en avance sur les groupes d’aujourd’hui en créant de A à Z des schémas de composition. HELEL déshumanise et met en place le Fleuve mécanique qui nous rendra tous fous.


"HELEL, in Hebrew, means "Lucifer".
Through a mechanic stream of noise and madness,
This entity conveys the Light, the Path towards the Absolute."

(HELEL)


       
Entre la teuf malsaine, le blast apocalyptique, la double pédale qui ferait rougir un AK-47 et la dissonance tourbillonnante, HELEL se trouve quelque part sur cette palette, parfois nulle part et parfois partout. Avec des solos d’ambiance, des dissonants et des tranchants avec une violence digne de War Plague dans « Exterminacht », HELEL est  un OVNI difficile d’accès réalisant une performance musicale extraordinaire sur plusieurs plans astraux tout en gardant un pied dans la merde de rat.

Je ne peux point vous conseiller un morceau en particulier. Tout est bon et complet. Nous entrons dans l’âge de HELEL, l’âge mécanique et industriel.

HELEL nous fait entrer dans le Black Metal non euclidien.


Hugod

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