Live Report | 6h33, Infectious Hate, Gargantua le 11.01.15 @ Gibus Café



Le 11 janvier 2015 était une journée plus que mouvementée, et ce n'était qu'en se frayant un chemin parmi la foule du boulevard Voltaire qu'on avait une chance de se rendre à un autre rassemblement, celui organisé par Suden Promotion au Gibus Café, un concert en compagnie de Gargantua, Infectious Hate et les vedettes de la soirée, 6:33. Ce fut une date qui rassembla un public varié et  nombreux. 






Nous avons déjà parlé de Gargantua; pour ceux qui ne connaissent pas encore cette jeune formation  francilienne, celle-ci joue sans complexe un Metal original, aux compositions variées. En entendant 'Freaks', on aurait pu croire à quelque chose se rapprochant du Death mélodique, mais on se rend compte au fur et à mesure que les musiciens sont en réalité spécialistes de compositions riches et variées, les morceaux suivants de la setlist lorgnant davantage du côté du Metal progressif, comme l'imposant 'Threshold of Death part I: Gutters'. Mais ce serait inutile de se perdre dans des considérations génériques tant les musiciens, malgré leur peu d'expérience, savent pondre des pièces matures et s'approprient avec finesse des influences diverses. 




Cette maturité est également visible sur scène. Tous les membres du groupe ont un sens de la scénique plutôt aiguisé. La présence de son bassiste est plus que palpable. Waldo vient régulièrement haranguer ses fidèles, et n'hésite pas, vu le manque de place, à jouer au milieu du public. Il nous a presque fait oublier  que sa basse n'était malheureusement pas très audible ce soir-là, ce qui enlevait évidemment de la profondeur au son. Il faut également souligner l'apport de l'accordéon, dont les parties sont assurées par un claviériste concentré, qui a souvent du jongler entre ses deux instruments durant la majeure partie du show. Gargantua a montré durant ce concert qu'on peut compter sur ce groupe lorsqu'on cherche de la nouveauté de qualité.








Infectious Hate poursuit les hostilités avec un angle d'attaque totalement différent, puisqu'il s'agit cette fois-ci d'un groupe de Groove/Death Metal diablement efficace, où l'accent est mis sur des riffs rythmés et syncopés. Les musiciens, masqués, assurent un show plus que correct, avec certains morceaux très entrainants, comme 'Alive', bourrin et groovy à souhait. Ils prennent du plaisir et bougent comme ils peuvent dans un espace plus qu'exigu. Le public a cependant semblé, malgré la qualité de la musique et des musiciens qui géraient plutôt bien leur spectacle, moins réceptif et surtout moins nombreux. Peut-être était-ce du tout simplement au fait que le style de Infectious Hate ne convenait pas à la majorité des gens, venus pour la tête d'affiche.  En tout cas, pour ceux venus les soutenir, le show a été très satisfaisant, et le wall of death nous a montré une fois de plus que la taille ne compte pas. 












Il aurait fallu prévenir les épileptiques à propos des concerts de 6:33, la tête d'affiche, qui a littéralement foutu le bordel le 11 janvier au Gibus Café, parce que les yeux en ont autant eu pour leur compte que les oreilles. C'est simple, la prestation a été grandiloquente, rocambolesque, barrée, presque digne d'un numéro de cirque, du début à la fin, ce qui n'est pas étonnant puisque les musiciens semblent puiser leur inspiration dans l'univers du théâtre et de la folie. Clairement, le chanteur impose le respect par sa gestuelle pensée jusque dans ses moindres détails. Stylistiquement, 6:33 est indéfinissable, vraiment. 




La magie de ce groupe consiste en un formidable mélange de tout ce qui se ressemble, s'oppose et se complète. On peut très bien passer dans une chanson d'un passage presque Death à de la Pop, sans être prévenu. D'habitude, je déteste ça, mais avec ce spectacle devant les yeux, il est difficile de ne pas rentrer dans le délire! D'ailleurs, tout le monde s'est déplacé dans la fosse, mettant une ambiance de feu dans cette petite salle du XIème que je n'avais jamais vue aussi remplie. Rarement, humour, musique et mise en scène n'ont été aussi liés. Tout cela inspire le respect car peu nombreux sont les musiciens à avoir poussé ce concept à ce point. A écouter: l'album "Deadly Scenes". 





On peut vraiment dire que cette soirée du 11 janvier 2015 a su nous faire oublier une actualité chargée, à force de bonne humeur, d'humour et surtout de musique. On remercie pour cette date Suden Promotion et tous les artistes venus divertir un public motivé et sans doute reparti ravi du Gibus Café. 


Report: Tom
Photos: François de Pics'N'Heavy




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