Arachnigod - "Forest of Stars" (album, 2014)
Tracklist
1. Forest of Stars 14:11
2. ...Ov Astralblood 07:14
3. Ballad Of A Dead Wolf 07:07
4. Lupus Salictarius 03:35
5. The Temple, The Terrace 05:10
6. Chosen By No One (Nachtmystium Cover) 06:17
Extrait
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Arachnigod ? Voilà bien un nom qui peut faire sourire. Cette tête couronnée parmi les créatures rampantes, d’ici ou d’ailleurs, tout droit sortie d’un Comic ou d’un film de série B, semble s’être perdue dans nos lugubres contrées. Cet illustre personnage n’est sans doute pas familier du bestiaire et de la terminologie (la démonologie un peu aussi oui), propre aux scènes extrêmes.
Nous avons tous nos aprioris et
un nom de groupe ou l’artwork d’une pochette peut être déterminant dans la
découverte ou non d’un album. Là je dois avouer que chez mon
disquaire favori, je ne me serais peut-être pas trop attardé sur la jaquette de
« Forest of Stars ». Cette version cheap d’ « In the
Nightside Eclipse » d’Emperor sortie au début des années 90, en mode Space
painting ne me parle pas vraiment. C’est peut-être simplement l’association
entre ce logo très timidement « arachnidé », cerné de noir, et le
déséquilibre entre la partie spatiale et la partie terrestre du décor qui me
chiffonne.
Mais qu’importe, si je vous parle
ici de cet album c’est qu’au cours de ma perpétuelle quête de la perle rare, je
me suis laissé aller à écouter tout ce qui m’était proposé en oubliant un peu la
dimension visuelle. Et je n’ai pas été déçu alors que cet album avait tout pour
me rebuter avec un groupe américain, californien qui plus est, et un premier
morceau de 14 minutes. Ce n’est un secret pour personne, le soleil, les plages
et les bikinis ne forment pas forcément le terreau idéal pour voir émerger des musiciens
mélancoliques férus de forets enneigées et de boucliers fracassés. Xasthur,
Wolves in the Throne room, Judas Iscarot, Agalloch et Nachtmystium pour ne
citer qu’eux, sont autant de groupes venant des Etats-Unis que j’apprécie, mais
ce n’est habituellement pas la scène à laquelle je suis le plus sensible.
Qu’à cela ne tienne ! Les aprioris
sont faits pour être dépassés et « Forest of Stars » est un de ces
albums qui sait vous surprendre et vous convaincre.
Revenons-en à Arachnigod, ce
quatuor californien fondé en 2013 par Necrohom. En octobre de la même année, le
groupe sort sa première démo avec trois titres : Arachnigod, … Ov Astralblood et Lost
Wisdom repris de Burzum. On retrouve déjà l’essentiel de ce qui caractérise
le groupe avec des variations dans le rythme, un équilibre entre les différents
instruments et des influences variées avec d’une part quelque chose de plus
mélancolique et d’autre part un gout pour les riffs bien lourds et heavys comme
avec cette reprise d’un titre culte tiré de la seconde démo de Burzum. Pour la
pochette par contre, c’est plus simple et plus efficace avec cette toile d’araignée
en noir et blanc.
C’est en novembre 2014 que parait
le premier album du groupe, intitulé « Forest of Stars ». 6 titres
pour un total de 43 minutes avec notamment une nouvelle version d’… Ov
Astralblood ainsi qu’une reprise de Chosen
By No One de Nachtmystium.
Avec ses 14 minutes, Forest of Stars, titre éponyme de l’album,
a de quoi surprendre, notamment pour un premier morceau. C’est un choix délibéré
de la part du groupe de ne pas commencer avec une intro, ou un titre
progressif, moins long tout du moins. Pour ne pas nous perdre dès le début, il
se doit d’être efficace, accrocheur et surtout d’éviter les longueurs. Ecoutons-le.
La nuit, la nature et tout s’emballe
avec près de deux minutes de partie instrumentale. L’équilibre batterie/guitare
est bon et la sonorité également. C’est rythmé. Apparait alors le chant, sur
deux niveaux dans un premier temps, spatialisé. C’est surprenant mais peut-être
un peu creux. On en revient alors à quelque chose de plus « classique »
et je dois dire qu’au même titre que les instruments, le chant est de qualité.
L’album a définitivement retenu mon attention.
Aux environs de 4 mn, le morceau
aurait pu se terminer. C’est du moins ce à quoi on s’attend, mais non, ce n’est
qu’un interlude et on repart. On entre alors dans un registre plus proche
du DSBM. Le tempo est plus lent, les riffs sont bons et les guitares prennent
de l’ampleur, accompagnées de hurlements.
C’est assurément une bonne compo,
bien structurée, alternant mid-tempos, envolées, partie instrumentales et de la
variété dans le chant. Ce premier morceau sur lequel nous nous sommes un peu
attardés est tout de même essentiel. Découvrir un premier album avec un titre
de 14 minutes, varié, équilibré est une belle promesse quant à la suite, comme
pour nous happer et nous dire « Eh les gars, ne vous intéressez qu’à la
musique, on est des petits nouveaux mais voilà ce qu’on sait faire ».
On en arrive à … Ov
Astralblood, le titre que j’apprécie le plus. Cette seconde version est
légèrement plus courte que celle présente sur la démo de 2013. La qualité d’enregistrement
est nettement meilleure et le tempo est sensiblement plus rapide. L’ensemble
gagne en qualité. Avec ce morceau on navigue d’un black atmosphérique
mélancolique et froid à quelque chose de plus heavy et rock’n roll avec des passages
de guitares qui gagnent en intensité.
On baisse de rythme avec Ballad of a Dead Wolf. Un son clair,
quelques notes, quelques accords et des chuchotements ; on a là une bonne
intro pour ce morceau essentiellement instrumental, avec quelques rares
passages de chant notamment sur la fin. On ne fait
pas dans l’originalité mais c’est bon et ça permet d’enchainer assez justement
sur Lupus Salictarius. La batterie
est plus présente sur ce quatrième titre avec un Black metal aux tendances
heavy avec des riffs bien rythmés et le solo sur la fin.
Avant d’en arriver à Chosen By No One, repris de Nachtmystium
et de son « Instanct : Decay » sorti en 2006, nous avons The Temple, The Terrace. C’est
certainement le morceau qui m’a le moins marqué sur cet album. Il est loin
d’être mauvais, bien au contraire. Mais malgré un bel interlude instrumental, à
la guitare sèche, sur fond de vagues et de marée, l’ensemble parait un peu
plat. Les guitares, les parties instrumentales
et certains passages de chant me rappellent par moments ce que j’ai ressenti à
ma première écoute de « No Morrow Shall Down » de Thy Light. Ce n’est
là qu’une impression d’ensemble mais elle résume assez bien ma satisfaction à l’écoute
de « Forest of Stars ».
Vient alors cet hommage à Nachtmystium,
comme la cerise sur le gâteau, là pour définitivement me convaincre. Avec un
tempo légèrement plus rapide, une bonne qualité d’enregistrement et des
musiciens de talent, cette reprise d’un autre groupe US talentueux, clôture l’album
de la meilleure des façons.
Avec « Forest of Stars », Arachnigod marque un grand coup. Ces amis qui se sont – selon leurs propres dires – réunis autour d’une passion commune avec l’envie de faire quelque chose de différent par rapport à la scène locale californienne ont réussi leur pari. Ce premier album aura su m’impressionner avec son contenu et m’aura un peu plus réconcilié avec la scène US.
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Siegfried
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