Tracklist
01. Tout Petit Moineau 05 :02
02. Damaged Wig 03:51
03. Absolute Psalm 03:51
04. Cicadidae 03:03
05. Vegetable Soup 03:40
06. Lullaby for a Fat Jellyfish 02:53
07. Grosse Barbe 03:29
08. Corpus Tristis 03:18
09. Scarlatti 2.0 03:41
10. Toothpaste 01:46
11. Infinite Loop 04:13
Extrait en écoute
Être ou ne pas être metalleux, telle n’est pas la question.
Certains diront que la musique qualifiée de « Core » est sans âme et sans concepts. Mais là, nous partons, ou pas, des sphères du metal pour entrer dans le monde de la déconstruction musicale et artistique de tout. Réinventons la musique avec Igorrr et la pâte à modeler avec Play-Doh. En 2012 est sorti l’album ultime d’Igorrr : « Hallelujah ». J’aurais presque envie de dire « Hallelujah ! » mais ce serait trop simple, là je dirais « Woh, c’est quoi ce bordel les gars ? C’est quoi la supercherie ? Non mais attendez je pige pas le truc là. WOOOH ! ». Igorrr a inventé le « baroquecore » dans ses premieres sorties avec des titres de pistes relativement évocateurs (« Mastication numérique », « Œsophage de Tourterelle…) vis-à-vis du produit vendu, ou pas. En effet, ce baroquecore est en réalité du breakcore basé sur de la musique baroque. Intéressant… Les galettes électroniques d’Igorrr se barrent dans tous les sens et les sens dans toutes les barres. Le BREAKCORE, ça BREAK tous les fondements rythmiques établies jusqu’à nos jours. Le mec, Gautier Serre, a exterminé, a « breaké » 2500 ans de recherche musicale en 3 albums tout en rassemblant ces 2500 ans. Complexe non ?
La première écoute d’Igorrr est un peu perturbante, une très légère (ironie) impression d’avoir le cerveau qui coule par les narines. Ou de manger une pizza aux ongles. Il est difficile d’apprécier si l’on cherche le format chanson « AC/DC » ou format « Airbourne ». Il faut déconstruire tous ces schémas de pensées et se concentrer sur la qualité des placements des kicks et des snares. Tout est ultra accéléré et il y a constamment des breaks et des changements brutaux de rythmes maîtrisés. On peut se demander d’où tout cela sort. Des rythmes inconnus au bataillon et une distorsion du son qui fait peur et qui surprend à chaque écoute. C’est un mélange hallucinant de musique baroque, hardtek, death metal et de breakcore.
Avec un panel de « guests » aussi large et trop large pour les citer sur « Hallelujah », on ne pouvait avoir qu’un rendu de qualité, c’est un peu le même principe que sur l’album de DR.DRE , « 2001 », on ne met que des artistes qui pèsent dans leur style de prédilection et on fait un énorme mix. Contrairement aux albums précédents, Igorrr, qui a signé chez Ad Noiseam, fait à mon sens avec ce dernier opus une rupture avec l’ancien temps. C’est un album beaucoup plus complet et « structuré » (ironie), mais disons que tout se tient dans le fil et le cheminement de pensée musical mis en œuvre par tous les artistes. Tout d’abord Laure Le Prunerec, chanteuse baroque nous emmène loin accompagné du breakcore si fidèle à Igorrr, si fidèle à lui-même, puis cela continue avec un chant fou que l’on pourrait surnommé la « fidèle gastro »… Non, trêve de plaisanterie, la galette est un « pryapisme électronique » comme dans les albums précédents mais ne se situe nulle part dans le monde musical. « Hallelujah » est « Hallelujah ». Tous les morceaux ont leur identité et toutes les identités ont leur morceau. Du flamenco sur « Cicadidae », du chant de l’est sur « Vegetable Soup » et toujours des invités impressionnants. Humains ou non.
N’ayez pas peur de vous ouvrir à ce monde si dingue, Igorrr c’est de la musique 3.0, c’est très apparenté au Beatbox car chaque interstice est utilisé pour mettre un nouveau beat. C’est un superbe album qui ne tombe pas dans la redondance et dans la lourdeur. J’ai beaucoup pensé à Aphex Twin durant ces longues écoutes, alors si vous êtes sensibles à ce genre d’expérience jetez-vous dessus !
Avec Igorrr on ne dine plus, on soupe ! C’est une vraie bonne nouvelle pour les gens qui souffrent de dents sensibles ! Ah pardon excusez-moi je ramasse mon cerveau. Avec Igorrr, on se fait plaisir dans une originalité transcendante et prenante. On nem ou on nem pas. Mais en général on se prend au jeu et on finit par aduler ce nouveau genre.
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