Bathory - "Bathory", 1984
Tracklist [Version originale]
01. Storm of Damnation (Intro)
03. Reaper
04. Necromansy
05. Sacrifice
06. In Conspiracy with Satan
07. Armageddon
08. Raise the Dead
09. War
10. Outro
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Bathory est officiellement créé le 13 Mars 1983, lors de la rencontre de trois musiciens devant un magasin de Stockholm, le Musikbörsen. Le batteur, Jonas Vans McBurger Akerlund et le bassiste, Fredrrick Hanoi ont répondu à une annonce d'un musicien, Quorthon, qui cherche à former un groupe de Hard Rock / Heavy Metal dans le style de Black Sabbath et de Mothöhead.
Le groupe entrera dans l'histoire du Black Metal dès l'année qui suit sa création. Le label suédois, Tyfon Grammophon AB, vient d'être lâché par un groupe avant la sortie de la compilation « Scandinavian Metal Attack », qui regroupe des musiciens de divers horizons metalliques. Quorthon, qui est à ce moment embauché par le label pour y travailler à mi-temps, en profite et propose deux morceaux : 'Sacrifice' et 'The Return of the Darkness and Evil'. C'est également en 1984 que le premier line-up est dissous. Il se met donc en quête de nouveaux musiciens. Il fait appel à ses ex-compagnons de Stridskuk, dont seul le bassiste, Jolle, répond. Il trouvera son nouveau batteur en la personne de Stefan Larsson, du groupe Obsklass.
L'album de Bathory a connu de nombreuses ré-éditions, et avec
celles-ci des changements dans l'artwork. Il existe donc trois
versions de celui-ci, nous nous intéresserons à l'artwork le plus courant celui de la ré-édition de 1990.
La tête du bouc est plus grande et le torse de l'animal a disparu.
Les couleurs restent les mêmes que celles de la réédition, noir et blanc
avec les yeux du bouc rouges. Plus stylisée, l'impact n'en reste pas
moins grand et cette unique tête gagne en impact visuel et
symbolique : l'animal passe en arrière plan car c'est sa représentation
et son bagage culturel et symbolique qui prédominent. C'est notamment pour cela que
c'est cette tête-là qui deviendra la représentation de la période
Black Metal de Bathory.
« Bathory » est donc sorti en 1984, composé de dix
titres (en comptant « Storm of Damnation » et
l'« Outro ») pour une durée de 27 minutes, durée assez
courte même pour du Thrash / Black Metal. Lorsque l'on écoute
l'enregistrement de l'album on entend et on ressent un côté
« bricolage » et « garage ».
L'album éponyme de Bathory débute sur des bruits de tempête, et
d'une cloche qui résonne en fond. « Storm of Damnation »
installe une ambiance glauque, malsaine et pesante. Pendant plus de
trois minutes, le groupe pose le paysage musical. C'est avec le titre
« Hades » que l'on peut entendre les premières notes de
Bathory.
Renforcé par l'intro, le titre se veut violent et efficace. Il n'y a
pas de grande recherche au niveau de la composition, les riffs
s'enchaînent rapidement dans un mélange de Hard Rock et de Thrash Metal.
La voix est criarde et violente. À l'instar de la musique, elle ne
laisse aucun répit à l'auditeur qui se retrouve happé.
L'instrumentation se veut toujours plus rapide et cherche à
rivaliser de puissance avec les autres morceaux, comme nous le montrent les différents solos de guitare présents sur l'album, « Reaper »
est un bonne exemple de cette recherche. Mais loin de se cantonner à
cette puissance fondée sur la rapidité, Bathory nous offre de
nombreuses ambiances, comme par exemple sur « Necromansy »
: le morceau est beaucoup plus lourd, la guitare est languissante, la
batterie peu présente se remarque par les cymbales qui ne sont pas
sans rappeler l'introduction puisque leur sonorité claire fait
office d'éclair dans la ligne musicale. On retrouve bien les
influences littéraires de Quorthon qui est fasciné par les messes
noires et qui cherche à retranscrire ces impressions en musique.
L'enchainement des morceaux se fait rapidement, tous différents mais
gardant des éléments conducteurs. Le blast de la batterie donne un
fond à la musique et se confond avec la basse, « Armageddon »
le montre bien. Le mélange donne une autre dimension à que juste une
surenchère de violence, instaurant une atmosphère pesante et malsaine. L'ajout de samplers offre une
dimension surtout symbolique aux morceaux, comme sur « Raise
The Dead » où le carillon est clairement là pour symboliser
les cloches de l'enfer. Avec son tempo plus lent il se détache du
reste de l'album et offre un instant de répit à l'auditeur. Le
chant de Quorthon y est plus lent et torturé. Le morceau se finit sur
un gong qui met fin à la vie de cette âme sur terre.
Il
tranche avec le morceaux suivant, « War » qui lui fait
suite. Ce dernier est diffèrent du reste de l'album, plus rapide et
direct il fait dans la simplicité d'une violence crue : pas de solos ou de parties ambiancées. Place à la puissance et aux riffs rapides
et efficaces sans effets, alors que sur « Reaper » on
peut entendre de la réverbération.
La voix se fait plus agressive et sèche. On retrouve les hurlements
qui ponctuent le morceau, plus puissants que sur des morceaux comme
« Hades ». La voix est également moins mise en avant et
cherche à ne faire qu'un avec le reste de l'instrumentation, elle
est vue comme un instrument à part entière. Tout le long de l'album
le chant reste quand même un élément central, loin d'être juste,
il est cassant, sec, à la limite du guttural sur certaines parties.
« Bathory » est donc un album puissant et efficace qui
marque le début du Black Metal avec de nombreux éléments que l'on
retrouvera dans ce mouvement, tels que les morceaux courts, le chant
criard, les ambiances malsaines et froides. Bathory, avec cet album,
pose les codes musicaux de ce que deviendra le Black Metal. La
simplicité des compositions, loin de desservir le groupe, souligne
la violence de la musique. L'enregistrement donne une dimension de
sincérité au groupe qui cherche juste à faire la musique qu'ils
aiment, quelles que soient les conditions. « Bathory » est donc
novateur dans sa façon d'appréhender la musique et la symbolique du
Metal, tout en la marquant de leurs influences principales que sont
Black Sabbath et Mothörhead.
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Auteur : Morgan
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