Chronique | Kvist - "For Kunsten Maa Vi Evig Vike" : Une perle oubliée du Black Metal norvégien

Kvist - "For Kunsten Maa Vi Evig Vike", 1996

Tracklist

01. Ars Manifestia
02. Forbannet Være Jorden Jeg Går På
03. Stupet
04. Svartedal
05. Min Lekam Er Meg Blott En Byrde (extrait à écouter)

06. Vettenetter

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Kvist est un groupe norvégien qui n’a sorti qu’une démo et un album avant de splitter. Cette trop courte carrière, qui s’étale de 1994 à 1996, explique sans doute par la relative confidentialité dans laquelle est resté le groupe. For Kunsten Maa Vi Evig Vike est pourtant un excellent album et ne doit pas sombrer dans l’oubli. 

Kvist pratique un Black Metal Atmosphérique et old school qui reste typique de la scène norvégienne de la fin des années 90. Les nappes de claviers pourront rappeler Emperor ou bien un Dimmu Borgir qui aurait su donner plus de mordant à ses premières productions. Le chant est très marqué par l’utilisation de la langue norvégienne et même s’il manque un peu de puissance, son  timbre et sa diction participent à la création d’une atmosphère malsaine et profondément ancrée dans le black metal. La batterie n’est pas en reste, agressive et variée, elle permet un équilibre entre violence et mélodies éthérées. C’est justement cet équilibre entre le tissage des ambiances et l’efficacité qui fait de cet album un parfait exemple de black metal atmosphérique bien pensé et savamment dosé. 

Pourtant même si Kvist s’inscrit dans la tradition norvégienne, For Kunsten Maa Vi Evig Vike est singulier à bien des égards. La basse, tout d’abord, est plus audible qu’à l’accoutumée et prend le dessus dans certaines mélodies. Les guitares, quant à elles, sont majestueuses et possèdent une musicalité inhabituelle pour le genre, certains riffs pourraient passer pour étranges et trop sophistiqués toutefois leur originalité ne les rend pas moins tranchants et ils ne sonnent pas moins black metal. 

De toute ma collection, For Kunsten Maa Vi Evig Vike est sans doute l’album qui me tient le plus à cœur et il est difficile de parler d’une musique lorsqu’elle touche autant. Hormis l’équilibre improbable que Kvist réussit à créer entre personnalité affirmée et efficacité traditionnelle, c’est la beauté de l’ambiance qui a retenu mon attention. Elle est mélancolique et nostalgique, très contemplative sans que l’énergie n’en soit jamais sacrifiée. Quelque chose de noble émane de ces compositions et c’est sans doute ce qui les rend intemporelles à mes yeux.

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Auteur : Céline Rosenheim