Interview avec les membres de No Return



C'est à l'occasion de la sortie de la réédition des deux premiers albums de No Return que nous avons pu  poser des questions aux membres du groupe à propos de leur carrière et de leurs projets futurs.

- Pour commencer, pourriez – vous nous présenter chacun des membres du groupe ?

L. Chuck D. : Alain Clément est le guitariste originel de No Return et seul compositeur dans la formation, il est l’esprit et le caractère de ce combo. A la basse nous avons David Barbossa également actif au sein de 100 Raisons groupe de punk alternatif. Derrière les fûts reste Boban Tomic officiant également dans K4K qui sort son premier album ces temps-ci. A la guitare rythmique se trouve Nicolas Coudert. Et pour ne rien vous cacher je suis derrière le micro depuis 3 ans désormais.



- Quelles répercussions, bénéfiques ou négatives des changements de line –up de ces dernières années ont eu sur No Return, tant dans la composition de nouveaux albums que dans l’ambiance générale du groupe ?

 Alain : Il n’y a pas de répercussions sur la composition des nouveaux albums car je suis depuis le début le seul à composer. Par contre les arrangements se font en groupe et si le line-up est soudé et motivé il est clair que c’est préférable car l’osmose est alors optimale.

- En quelques mots, pourriez – vous résumer le parcours de No Return depuis les années 1990, vos échecs, vos réussites ?

L. Chuck D. : No Return s’est formé en 1989 après avoir évolué sous le nom d’Evil Power dans un registre différent mais avec les mêmes membres. Depuis cette date nous avons sorti 8 albums, 1 Ep et une réédition. Nous avons partagé l’affiche avec de grandes formations et avons participé à de moult festivals. Le dernier album en date a vu le jour en avril 2012 chez Great Dane Records et se nomme « Inner Madness ». Il a été enregistré sous la houlette de Francis Caste au studio Ste Marthe et nous sommes toujours en période promotionnelle à l’heure actuelle. Nous pouvons dire que nos plus grandes réussites sont nos participations au « Brutal Tour » avec Loudblast, Massacra et Crusher, l’enregistrement de notre premier album avec Marquis Marky de Coroner, suivi d’un déplacement dans la Mecque du Death Metal du début 90 à Tampa au Morrisound’s Studio pour la captation du deuxième.
Quand aux échecs, il n’est un secret pour personne que nous avons subits plusieurs dépôts de bilan de la part de nos différents Labels dont le dernier se trouve être Dockyard1 chez qui était sorti « Manipulated Mind » en 2008. A chaque fois c’est un coup de frein à l’élan artistique puisque nous devons systématiquement rechercher chaussure à notre pied.


- L. Chuck D. , comment pourriez – vous qualifier votre expérience en tant que frontman au sein de No Return ?

L. Chuck D. : Si je ne devais retenir qu’un seul mot ce serait : « Bonheur ! »
En effet, je suis un grand fan de ce Thrash-Death depuis sa genèse et mon intronisation reste l’un des plus grands moments de ma carrière artistique. L’appel téléphonique d’Al1 pour m’annoncer la décision fut une très grande émotion dont j’ai encore du mal à me remettre. Qui plus est dès le premier concert au Motocultor édition 2010 j’ai immédiatement été adopté par le public de No Return et cela reste ma plus grande satisfaction.


- Vous officiez également au sein de Carnal Lust : comment arrivez-vous à synchroniser vos différents projets ?

L. Chuck D. : Je pense que tout est une question de passion car j’ai encore d’autres activités musicales dont vous aurez probablement vent dans les prochains mois. Je suis quasiment incapable de me consacrer à un seul et unique projet, je suis quelqu’un de prolixe et j’aime m’exprimer dans divers registres. Je suis fan de Metal dans ses grandes largeurs du FM au Black dans certaines mesures et j’accepte énormément d’invitations. Malheureusement, d’ailleurs, je n’ai que 24 heures dans une journée comme tous et je ne puis me consacrer intégralement à plus de deux formations en tant que titulaire. C’est pour cette raison que j’ai du abandonner YORBLIND, mais je leur reste tout de même fidèle et leur souhaite le meilleur avec leur nouvelle recrue.


- Le registre vocal différent de L. Chuck D. a-t-il eu un impact sur la composition des derniers albums ?

Alain : Non dans la mesure où la musique est généralement composée avant les lignes de chant. Cependant vu que Chuck a un registre vocal étendu, on peut essayer plusieurs choses de manière à proposer une variété appréciable au niveau vocal de manière a rendre un morceau le plus efficace possible.


- Que pensez – vous de votre dernier album studio en date, « Inner Madness », sorti en 2012? En quoi selon vous se démarque – t – il du reste de votre discographie, de nombreux fans l’ayant qualifié de plus mélodique que les précédents?

L. Chuck D. : No Return est toujours resté sur une constance Thrash Death et il en est exactement de même sur le dernier opus en date « Inner Madness ». D’un point de vue strictement artistique je dirais qu’il est une évolution de « Manipulated Mind » car il est plus poussé que ce dernier. Quand à dire qu’il est plus mélodique je n’en ais personnellement pas l’impression, mais je comprends que ce sentiment puisse être suscité à l’écoute des 9 pistes que composent ce Cd. Dans un premier temps je pense que cette perception est probablement due à mon registre vocal un peu plus étendu que celui de mon prédécesseur, en particulier avec le retour en force des voix claires. Qui plus est Alain a composé des orchestrations monstrueuses en mettant en avant soli et chorus de toutes beautés et parsemant l’album de toutes ses lignes à la signature si particulière. Et pour finir il y a tout de même « Morgane’s Song » premier véritable brulot instrumental du groupe. Enfin il clair que nous ne serons jamais complètement satisfait d’un album, et pour cause c’est cette part d’insatisfaction qui emmène la créativité et l’envie de toujours faire mieux. Bien entendu nous restons très satisfaits malgré tout sur les retombées de notre dernier rejeton en date et nous ne renions rien de ce qu’il représente bien au contraire.

- Vous venez de sortir le 10 mai dernier une réédition de vos deux premiers albums, « Psychological Torment » et « Contamination Rises ». Pourquoi ce choix ? Les considérez – vous comme les pierres angulaires de votre discographie ?

L. Chuck D. : Je ferais une différence entre considérer ces albums comme les Pierres Angulaires d’une carrière de 24 ans d’âge et la genèse de cette dernière. Cette réédition est la volonté commune de trois facteurs qui sont le groupe, le label et surtout les fans qui nous demandent depuis des lustres de remettre dans le circuit classique ces enregistrements intemporels introuvables autrement que sur le marché que je qualifierais de noir. Nous retrouvions ces Cds à des prix prohibitifs entre 70 et 80€ ce qui est purement scandaleux. Alors par respect pour les aficionados qui nous suivent depuis le début et pour tous les autres qui pourraient vouloir découvrir les premiers émois du groupe nous nous devions de casser cette bulle financière et rendre à l’artiste et à ses auditeurs ce qui leur revenait de droit.


- Un petit mot sur votre prestation en première partie d’Arch Enemy, le 21 février dernier au Bataclan ?

L. Chuck D. : Je n’ai pas assez de superlatif pour qualifier ce qui nous est arrivé ce jour-là. Avant toutes chose je voudrais personnellement remercier Julien Pagnon et Sarah Layssac de K-Productions pour leur confiance et pour nous avoir permis de vivre cet évènement car sans eux rien de tout cela n’aurais pu ce faire. Je n’oublierais évidemment pas Michael Amott et Angela Gossow ainsi que leur entourage pour nous avoir acceptés sur cette date. Maintenant reste que le plus extraordinaire est l’accueil qui nous a été réservé. Le Bataclan a grondé comme jamais avec probablement le plus gros Circle Pit qui m’est été donné de voir depuis la scène, un moment purement inoubliable que tu peux retrouver filmer par certains Smartphone sur le Net. Depuis mon intégration cela reste mon meilleur souvenir car nous nous sommes jetés à corps perdus dans cette arène et je ne regrette rien !



- Et sur la dernière édition du Paris Metal France Festival à laquelle vous avez participé ?

L. Chuck D. : Dans ta question il y a tout un symbole, car tu parles bien de dernière édition. C’est donc avec une certaine tristesse que nous devons parler du PMFF au passé, mais nous savons pouvoir compter sur Phil pour rebondir une nouvelle fois. Sa passion du Metal est si intense que je ne le crois pas capable d’abandonner toutes idées évènementielles. Nous avons tous démontré que la qualité des combos nationaux n’avait rien à envier à la scène étrangère, et pour moi il ne manquait qu’un seul nom sur l’affiche, celui de SUPURATION. Bien entendu dans mes rêves les plus fous je vois également MASSACRA mais cela paraissait tout de même beaucoup plus improbable. Nous aurions aimé que cette session donne des intentions à d’autres afin de redonner vie à un « Brutal Tour » mais pour l’instant, même si l’idée n’est pas abandonnée, elle ne semble pas être d’actualité.


- Appréciez-vous de vous produire en compagnie d’autres grands noms de la scène Metal française tels que Loudblast ?

L. Chuck D. : Répondre négativement à cette question serait simplement une hérésie. Nous venons de la même scène, nous partageons la même passion indéfectible qui nous permet 25 ans après de toujours être présents et actifs sans vivre que sur notre passé. Il est évident que No Return et Loudblast sur une même affiche représenteraient parfaitement ce revival et nous l’appelons de nos vœux. Maintenant nous ne sommes pas les seuls décideurs et c’est bien l’avenir et l’action de chacun des membres originels qui pourrait rendre cela possible. Je ne puis que te confirmer mon plaisir de partager la scène avec les « Louds » et mon désir de revivre de tels moments avec eux.


- Quel regard portez-vous sur la scène Metal française actuelle ?

L. Chuck D. : Je suis personnellement très heureux de la manière dont les choses ont évoluées depuis mon début de carrière il y a plus d’un quart de siècle. Nos formations se sont professionnalisées et dans les circonstances actuelles j’aurais une pensée toute particulière pour DESTINITY au regard des derniers évènements qu’ils traversent. Tout en respectant le choix de chacun je tiens à dire que je suis déçu par ce qu’ils traversent et leur souhaite à tous le meilleur. J’irais jusqu’à dire que je marque mon soutien à Mick pour que nous puissions le revoir d’une manière ou d’une autre sur scène, car nous ne pouvons pas, nous ne devons pas nous passer d’un tel talent.
Maintenant je n’oublie pas non plus les GOROD et consorts et sans parler d’extrême j’ai pris un plaisir monstrueux à l’écoute de « Hazardous Creatures » le dernier BUKOWSKI en date. C’est ma baffe de cette première partie d’année. Comme quoi cette fameuse scène est plurielle et jouissive. Et je suis fier d’appartenir à ce milieu !


- Quels objectifs souhaitez-vous atteindre dans le futur ?

L. Chuck D. : Nos objectifs sont désormais clairement identifiés. Continuer, reconquérir certains territoires, marquer nos 25 ans et polluer encore vos esgourdes pendant les 25 prochaines !


- Avez-vous d’autres projets en dehors du monde de la musique ?


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