Chronique | Eternal Flight - ''Diminished Reality, Elegies and Mysteries" : un CD de Dark Fantasy


Eternal Flight - ''Diminished Reality, Elegies and Mysteries”, 2011

Tracklist

01. Introduction To D.r.e.a.m.s.
02. Released The Unreal 
03. Firedancer
04. Fantasea 
05. Freedom Is My Race
06. Nightmare King 
07. Black Sun 
08. The Meeting
09. The Tower (extrait à écouter)
10. Goodbye 
11. Night People (Dio cover)

_________________________________ 


Eternal Flight est un groupe français et plus précisément de haute Savoie, qui évolue dans un style pouvant s'apparenter au Power Metal Progressif. Le groupe existe depuis 2001. Ils ont sorti en 2002 leur première démo. Deux ans plus tard, en 2004, ils sortent « Positive Rage » leur premier album. Ils continuent sur leur lancée et en 2007, sortent ''Under the Sign of Will''. Et en 2011 le groupe sort leur troisième album ''Diminished Reality, Elegies and Mysteries” (D.r.e.a.m.s).

Pour leur troisième album le groupe a fait participer des artistes comme Mark Mc Gee (ex-Vicious Rumors), Chris Caffery (Tran-Siberian Orchestra, Savatage) et Rob Love Magnusson (Dynazty), guitaristes de renom.

L'album débute sur une intro purement mélodique, qui pose les bases de l'album avec une ambiance sombre, faite par les claviers et une guitare lourde, tout en contraste avec une seconde guitare plus claire et rapide et la batterie qui la suit. Un début d'album qui nous donne son ambiance générale.

L'introduction est la marque du groupe dans cet opus car tout les morceaux sont structurés de la sorte : une introduction, le morceau puis une conclusion. Cette structure donne une impression de chapitre : lorsque l'on écoute l'album chaque piste est un nouveau chapitre qui s'ouvre à nous. Cette impression colle bien avec l'idée de Power Metal souvent rapproché de l'héroïque fantasy.
Bien que possédant le même archétype, chacune d'elle ouvre sur des morceaux totalement différents. Chaque intro est aussi variée que les morceaux qui composent "D.R.E.A.M.S." Par exemple, sur le premier morceau « Release To Unreal » l'intro est tout en douceur mais laisse rapidement place à un chant clair et puissant typique du power metal. Alors qu'un morceau comme « Freedom Is My Race » possède une introduction puissante qui est à l'image du reste du morceau. « Fantasea » débute de manière plus douce avec un son très éthéré rendu par le piano et une voix calme alors que le reste du morceau contraste totalement avec cette introduction. Chaque début de morceau ne reflète pas forcément la musique qui va suivre, ce qui permet de ne pas donner une monotonie à l'album en sachant dés le début comment va être le morceau.
Le morceau « Black Sun » s'inscrit dans les intros calmes avec une ambiance nocturne rendue grâce aux bruits de grillons et à une guitare acoustique douce et claire. Le groupe arrive à nous faire plonger dans des paysages et à nous mener dans leur monde dés les premières notes de chaque morceau. Nous devenons spectateurs de l'histoire qu'il décide de nous conter.
Le contraste que l'on peut voir entre l'intro et le morceau est à l'image du titre « Tower » qui ne s'inscrit pas dans la continuité des pistes de l'album.
Le second morceau « Firedancer » est représentatif de cette volonté de contraster. Il est composé d'une instrumentation puissante à l'opposition du début qui lui pose une ambiance très aquatique, avec un synthétiseur jouant les mêmes notes, telles des gouttes de pluie, ce n'est pas sans rappeler le morceau « Turbular Bells » de Mike Oldfield.
La voix, bien que puissante, n'est pas violente et elle est en accord avec une des guitares. La seconde joue sur un rythme différent ; c'est sur cela que repose la dualité que nous propose le groupe. Alors que cela pourrait nous donner une trop grande complexité qui ne nous permettrait pas de saisir tout le morceau, le groupe arrive à jouer sur les deux tableaux et à créer un certain équilibre.
A l'inverse, un morceau comme « Freedom Is My Race », qui est globalement rapide et puissant, a un fond et certains passages calmes et mélodiques rendus par le piano et le violons. Les riffs Metal sont typiques du Power. Ils sont accompagnés en arrière par des instruments qui sont là pour noircir l'ambiance, ils reflettent bien l'ambiance musicale de "D.R.E.A.M.S."
On retrouve bien cette ambiance dans le morceau  « Black Sun » avec une voix douce qui est à l'image de l'ambiance mélancolique donnée par les violons. Le morceau tente de faire des montées en puissance, notamment la batterie qui est cependant rapidement rappelée à l'ordre. Ce jeu musical nous frustre mais c'est ce qui nous fait plonger avec intérêt dans le morceau.

Cette instrumentation mélodique se retrouve tout au long de l'album avec, notamment, le morceau « Goodbye » où dés le début le piano tient une place importante, il est par moment même accompagné par des chœurs qui soutiennent le chant.
Un morceau comme « The Meeting » alterne entre des passages purement instrumentaux avec guitare sèche, flutes et même des instruments plus orientaux, des jumbés puis des passages Heavy renforcés par une seconde voix. Le groupe, là encore grâce à cette alternance, décrit un certain paysage et se l'approprie avec leur musique. Dans un certain sens les parties non Metal posent le paysage et l'arrivée de celui-ci met en place l'histoire que va nous conter le groupe dans le décor posé précédemment.
On peut retrouver cette idée dans le morceau « Nigthmare King » qui peint un tableau noir grâce à la guitare sèche donnant une ambiance de marais réhaussé par des bruits de fond très spectraux comme dans « Release To Unreal ».

Deux morceaux sortent du lot à l'écoute par leur structure qui diffère de l'ensemble. Il s'agit de « Nightmare King » et de « Fantasea ». Ils comportent une introduction certes, mais se trouvent être composés en deux parties. « Fantasea » débute calmement avec une instrumentation faite de guitare sèche et de flute, puis s'enchainent les riffs Power Metal. On y retrouve l'alternance des parties mélodiques composées du piano et de la flute face à un Heavy puissant et une voix soutenue par un timbre démoniaque. Puis dans l'évolution du morceau la musique donne un effet plus aqueux, ce qui contraste avec le début. Le chant fait place à une voix qui conte une légende, l'effet est très mystique car celle-ci est accompagnée par des chœurs d'église et un violon. C'est la prophétie d'un futur grand malheur car la gaité des flutes a disparu au profit de la voix démoniaque.
« Nigthmare King », quant à lui, est un morceau sombre. L'ambiance pesante est donnée par les cuivres en fond qui accompagnent le reste de l'instrumentation plus rapide. Les chœurs donnent cette impression d'âme errante dans un marais sous la pleine lune. Alors que la seconde partie voit l'apparition de violons en fond dans un style très Dark Mélo. La voix en soutient donne plus de puissance et d'importance à la voix principale. Le morceau possède aussi des sonorités électroniques, entre les deux parties l'univers change radicalement mais reste dans cette continuité obscure.

La voix quant à elle est un élément principale de Eternal Flight. Nous avons pu le voir avec les nombreux chœurs présents sur l'album. Le chanteur joue sur deux styles : le Heavy et le Power. Il joue également de sa voix dans les intonations et les montés lyriques. Le morceau « Freedom Is My Race » nous montre toute la puissance dont fait preuve le chanteur avec une montée dans les aigües bien maitrisée. La voix à ce moment est un mélange entre le Heavy Metal et le Power. A l'opposé, dans « Black Sun », la voix est calme et posée, il arrive à être sur plusieurs registres ce qui permet d'éviter la monotonie mais également de diversifier les paysages musicaux.
Dans « Nigthmare King » on retrouve une voix beaucoup plus Heavy Old School, ce style prendra sa pleine mesure sur le dernier morceau de l'album « Night People » qui est une cover de DIO.
La voix est parfaitement maitrisée sur l'ensemble de l'album à l'exception du morceau « Tower » où, lors d'un effet, nous pouvons entendre que le chanteur n'arrive pas à la maitriser, mais on passera rapidement outre, compte-tenu du fait de sa réelle qualité dans l'ensemble de l'album.

''Diminished Reality, Elegies and Mysteries” (D.r.e.a.m.s) est donc un album qui, à chaque nouvelle chanson, nous ouvre un nouveau chapitre, avec des paysages musicaux extrêmement bien rendus musicalement et une voix qui nous accompagnera et donnera le rythme aux histoires que le groupe désire nous raconter.
Chaque nouvelle histoire bien que différente s'inscrit dans une ambiance sombre, ambiance qui contraste avec les nombreux groupes de Power Metal classiques qui jouent plutôt sur un répertoire entrainant.
Si le Power Metal est l'héroïque fantasy du Metal, Eternal Flight avec ce nouvel album nous offre de la dark fantasy.

_________________________________

 

Commentaires

  1. Angpsy15:29

    Un groupe bien sympathique vanté par une chronique bien élogieuse...

    Un groupe qui n'est pas sans me rappeler d'une légère ambiance à la Rhapsody, mais en bien plus nerveux, bien plus saturé et moins guilleret.

    Comme il est dit, un groupe très visuel, on s'imagine tout de suite une ambiance fantaisy en écoutant leurs morceaux, une véritable énergie.

    A ne pas écouter pour dormir =) !

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire