Chronique | AD VITAM INFERNAL - Le Ballet des Anges (Album, 2024)

Ad Vitam Infernal - "Le Ballet des Anges" (Album, 2024)

Tracklist :

01. The Overture - 01:22
02. And the Watchers Will be Frightened - 02:09
03. Shemihazah the Great - 03:59
04. Asael (God has made...) - 02:29
05. Enchain Them All ! - 05:09
06. A Peaceful Place to Wait... - 04:32
07. Wandering Spirits - 02:59
08. I Saw Everything - 02:42
09. Free Will Has Set Us Free - 03:36
10. Everyone, Everywhere - 03:39

Streaming intégral :

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En 2020 sortait de l'ombre un nouveau projet, Ad Vitam Infernal, avec un premier album Infernal Comedy particulièrement réussi et qui attira un peu d'attention sur lui au sein de la sphère Death Metal, hexagonale notamment. Ce premier album redoutable d'efficacité attira également l'attention de Dolorem Records, à qui l'on doit régulièrement de très bons groupes issus de la scène Death Metal française en particulier. C'est donc fort de cette nouvelle alliance que le projet mené par Jérôme Mahé et Samuel Girard (et rejoint pour cet album par le bassiste Christophe Helwin) revient en cette fin d'année 2024 avec son second méfait Le Ballet des Anges.

Une fois de plus, l'artwork illustrant l'album attire le regard. On y voit une danse blasphématoire entre un démon et un ange, qui, bien que générée par intelligence artificielle, s'avère néanmoins particulièrement efficace. Ces teintes de jaunes malsains confèrent à la fois une aura diabolique à la scène et un grain rappelant les tableaux des peintres classiques représentant des scènes bibliques (Pierre Paul Rubens, John Martin...). Choix volontaire sans doute, puisque le concept de cet album est tourné vers le Livre d'Hénoch, texte pseudépigraphique de l'Ancien Testament attribué à Hénoch et traitant notamment de l'origine des Démons, des Nephilims et des Anges déchus. Une thématique biblique, non canonique, qui sied à merveille à la musique blasphématoire de Ad Vitam Infernal.

L'album s'ouvre sur une piste instrumentale grandiloquente avant la chute vers les Enfers et les riffs de "And the Watchers Will Be Frightened", qui reprend exactement là où s'était arrêté le premier album. Là où s'était arrêté le premier album, mais en encore mieux, plus mature et travaillé. Tant les compositions, plus riches et complexes, que la production (faite maison par Samuel Girard) ont sur ce deuxième album gagné en qualité, constat évident à l'écoute du redoutable "Shemihazah The Great", sans doute le meilleur titre de l'album (selon moi tout du moins). On notera aussi une petite nouveauté sur ce second opus avec une alternance de chant en anglais et en français dans les paroles de Samuel Girard. Et ça fonctionne plutôt bien en donnant plus d'impact et de noirceur à certains passages.

Les influences Hate Eternal et Centurian, déjà présentes sur le premier album, se font toujours sentir, comme sur le survitaminé "I Saw Everything", morceau direct et à l'intensité punitive. Mais à celles-ci s'ajoute l'ombre d'Immolation, avec cette atmosphère diabolique plus développée, ces mélodies sournoises et grandioses, et des riffs de guitare plus tordus, à l'image de l'excellent "A Peaceful Place to Wait...", qui n'est pas sans rappeler la musique de Vigna et Dolan.
Et si les morceaux composant cet album sont généralement rapides et agressifs, avec des rythmiques furieuses et assassines, Ad Vitam Infernal ralentit néanmoins de temps à autre le tempo, ajoutant de la variété et de la lourdeur à ses compositions. Le titre "Free Will Has Set Us Free", morceau particulièrement mid-tempo, offre ainsi quelque « répit » après le survitaminé "I Saw Everything" et avant le diabolique "Everyone, Everywhere" clôturant l'album.

S'il devait y avoir un reproche, celui-ci resterait le même que pour le premier album Infernal Comedy, à savoir l'absence d'un véritable batteur pour ajouter ce petit côté plus organique à l'ensemble. Mais néanmoins, comme dit plus haut, la production a gagné en qualité autant sur le son plus incisif des guitares que sur la batterie programmée, qui sonne moins synthétique et plus équilibrée, en plus d’être particulièrement redoutable.

Avec ce deuxième album de grande qualité, Ad Vitam Infernal se place dans le haut du panier des sorties françaises de cette année 2024, déjà nombreuses et qualitatives (Mercyless, Skelethal...). Et si l'attente a pu paraître longue avant la sortie de ce second album, elle en valait clairement la chandelle... Ne reste plus maintenant qu'à patienter d'ici à la sortie du troisième chapitre infernal en écoutant et réécoutant à l'excès celui-ci...

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Nyarlathotep

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