Invoking Yell, le film de Patricio Valladares (Hidden in the Woods, Downhill) est un found footage suit trois jeunes musiciennes chiliennes de DSBM en 1997 qui se rendent en forêt pour enregistrer une démo. Leur projet se transforme rapidement en une expérience terrifiante mêlant musique extrême et phénomènes paranormaux. Le film s'inspire des faits réels liés à la scène black metal des années 90. Financé de manière indépendante et tourné à Los Lleuques par Vallastudio Films, le film a été réalisé avec un budget très limité. Le tournage a duré trois jours, précédé d’un mois de pré-production et suivi de six mois de post-production.
Chili, juin 1997.
Tania et Andrea, membres du groupe de depressive suicidal black metal Invoking Yell, partent en forêt accompagnée de Ruth, camérawoman, afin de terminer l’enregistrement de leur première démo.
Ok, très bien. Ça me va. J’ai déjà vu tellement de found footages avec des prémisses bien moins excitants que ça, je ne suis pas à un mauvais film près.
En effet.
Que font Tania et Andrea pendant une bonne cinquantaine de minutes ? Elles marchent, jettent des cailloux dans l’eau, font des doigts d’honneur et des cornes du Diable à tout va, dissertent sur l’état de la scène metal de leur pays (vous excitez pas, ça ne dure même pas 90 secondes), évoquent une histoire tragique d’accident de bus, se comportent comme les adolescentes métalleuses élitistes qu’elles sont en devisant sur la qualité de leur musique et se moquent un peu trop de Ruth pour être honnêtes (on voit le twist arriver au bout de 5 minutes de métrage).
Bref, c’est aussi inintéressant que crédible, sauf que la dernière partie se vautre dans la confusion et la facilité, loupant ainsi un climax péniblement mis en place. Les bonnes intentions sont tuées dans l’oeuf par des erreurs de débutant (le montage, la musique industrielle extradiégétique qui sort de nulle part, putain de bordel c’est pourtant pas compliqué de respecter la pureté du genre - désolé, je fais mon intégriste du found, mais pour un film sur le black metal c’est plutôt à-propos, non ?), on ressent totalement l’absence de budget et d’ambition dans les scènes sensées être cathartiques (action molle et hors-champs) et malheureusement aucun payoff in the end si ce n’est le soulagement que le film soit enfin terminé.
Alors oui, certes, ça fait plaisir de voir des meufs badass plutôt que des incels petit-bourgeois faire les guignols devant une caméra, Maria Jesus Marcone et Macarena Carrere jouent leur rôle de jeunes musiciennes prétentieuses et énervantes avec conviction, et puis je suis toujours content quand on me trimballe de cette façon en forêt, mais ça ne suffit clairement pas à faire d’Invoking Yell un bon film. Y’avait pourtant d’autres pistes à explorer pour élever le métrage, comme par exemple contextualiser plus intelligemment l’impact du black sur les scènes sud-américaines, utiliser le triste passé du Chili pour politiser le propos, et surtout mettre l’accent sur l’aspect horrifique (raison principale pour laquelle je regarde ce genre de films et des found footages en particulier).
Ca ressemble à un premier film alors que c’est déjà le treizième long-métrage de son réalisateur (Patricio Valladares) et c’est peut-être ça, au final, le plus inquiétant.
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Flo
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