TOPs 10 de l'année 2023


Alors que nous amorçons ce nouveau voyage musical à travers l'année 2024, il est essentiel de réfléchir à la richesse et à la diversité qui ont caractérisé les douze derniers mois. Dans un monde en constante évolution la musique demeure un phare, une source de réconfort et d'inspiration. L'équipe de Scholomance Webzine, toujours à l'affût des pépites sonores, s'est une fois de plus engagée dans l'exercice fascinant de sélectionner les albums les plus marquants de l'année écoulée.

2023 a été une année où la musique a continué de nous transporter au-delà des frontières physiques, explorant des paysages sonores variés et captivants. Les albums que nous avons choisis reflètent cette diversité, offrant une plongée dans les univers musicaux les plus éclectiques et innovants de l'année.

À l'image des années précédentes, nous sommes fiers de vous présenter notre sélection, fruit d'une exploration minutieuse et passionnée de la scène musicale extrême et underground. Que vous soyez un fervent amateur de métal, un adepte du post-punk ou un passionné de rock progressif, nous espérons que cette liste saura éveiller votre curiosité et vous accompagner dans votre propre voyage musical.
Alors, sans plus attendre, laissez-vous emporter par les rythmes et les mélodies qui ont marqué l'année 2023. Il est temps d'écouter, de découvrir et de célébrer la diversité de la musique qui continue de nous inspirer et de nous unir.

L'illustration de cette année a été réalisée par Marine Février, artiste aux multiples facettes, musicienne, dessinatrice, pixelartiste et chroniqueuse en nos pages.


Une constante avec l’année dernière, c’est la présence du Post-Black. Après quelques années, le style retrouve sa place dans mes écoutes et dans mes tops. Si au précédent top annuel ces sorties n’étaient pas dans les premières places, cette fois-ci le podium a accueilli le très (très… très) attendu nouvel album d’Heretoir, et le très (très… très) inattendu Bonjour Tristesse (projet solo de Nathanael d’Heretoir). Évidemment, la présence du musicien dans des projets évoluants dans le même style pourrait faire penser à une redite, mais ce n’est pas le cas. Là où Nightsphere d’Heretoir nous plonge dans un Post-Black naturel, mystique, mélancolique, le Against Leviathan! de Bonjour Tristesse est plus « Black Metal », plus brut, plus dépressif, mais aussi plus vindicatif ; pourtant, la nature y est aussi omniprésente. Ces albums sont, pour moi, complémentaires. Ils représentent ce que le romantisme (le courant littéraire, pas le fait d’offrir des chocolats à ton crush à la St-Valentin) a de mieux à nous offrir : une souffrance à la fois intérieure et extérieure, une fascination mystique et brute pour la nature. Des éléments que l’on retrouve également dans le sublime 616 de Loth, sur lequel je ne m’étendrai pas plus, car une chronique vous a déjà été proposée par mes soins.

Pour autant, ce n’est toujours pas un album de Post-Black qui aura été pour moi le plus marquant de l’année écoulée ; por cette place j'ai choisi Chapitre Second de Wegferend, groupe de « Folk Onirique ». Sous cette étiquette qu’ils se sont eux-mêmes attribués se cache un mélange de Dark Folk, de Médiéval et de musiques traditionnelles locales, comme nous l’avaient déjà offert des groupes comme Malicorne, Mélusine ou Les Ménestriers. Mais là où ces derniers nous contaient la vie et les chants d’autrefois, Wegferend nous conte les légendes immortelles, avec des influences plus païennes, plus multi-culturelles, plus Coldwave, et même Black Metal. (Je les ai vus en concert dans un temple avec Solventis, c’était fou.)

La rêverie et la mélancolie furent les compagnes de cette année, mais pas les seules, car la réalité nous rattrape bien trop souvent de façon brutale. Et cette réalité brutale qui se rappelle à moi porte le doux nom de Dummy Toys, groupe exclusivement féminin de Qingdao en Chine (car il y allait forcément avoir une formation chinoise) qui, après un album plus Punk Rock, nous a offert avec War Is Nightmare un virage Hardcore incroyable qui a survolé les sorties du style, tant la puissance, la violence, les thématiques fortes mobilisées sont maîtrisées puis exécutées. Il en va de même pour le premier très (voir au-dessus) album de Kerberos, groupe indonésien de Black / Crust dont j’attendais cette sortie depuis presque 10 ans ! Il a ouvert l’année 2023 avec sa sortie le 1er janvier avec cet album qui reprend tout ce qu’ils ont toujours fait (du Black Metal anarchiste Crust, en gros) mais en mieux.

Cet aller-retour entre rêverie/réalité marque l’ensemble de ce top, car on y retrouve aussi le sublime Taika Fasciation 帯化, un voyage psychédélique sur les terres du soleil levant entre Post-Punk, Neo Folk, Field Recordings et musique traditionnelle, avec une appréhension très « Rock ». 御​池​塘​自​治, c’est un peu comme se retrouver dans une parade de yōkai pour finir dans un matsuri perdu dans « le Royaume des Marais alpestres ». Mais cet instant festif est de courte durée, un pas, une marche du top, le plongeon dans les horreurs lovecraftiennes de Blut Aus Nord. Après Disharmonium Undreamable Abysses sorti l’an dernier (et déjà présent dans mon top), voici Disharmonium – Nahab, une continuité, une nouvelle facette.

Cette rétrospective se clôture sur deux surprises. La première, бѣсъ Bes, rejeton démoniaque né des ténèbres russes, est une des raisons pour lesquelles le top de Scholomance ne sort pas en décembre. Il s’agit d’une découverte « sur le tard », lorsqu’on prend ce fameux mois de décembre pour se replonger dans les sorties de l’année, celles qu’on a passées un peu vite, celles qu’on n’a pas eu le temps d’écouter correctement, ou qu’on a découvert plus tard après leur sortie. Бѣсъ, c’est la rencontre de Bathuska et d’un chant Trap Metal qui rappellera Mora Prokaza, le tout avec des passages « folk », Heavy Metal, ainsi que des atmosphères Black Orthodoxes. Un album riche qui s’est inscrit sur le tard dans ce top, tant il demande une écoute attentive, puis un temps pour assimiler sa richesse.

Pour clôturer ce top annuel, retour au pays du soleil levant, mais loin de la chaleur fantasmagorique, une nouvelle chaleur plus infernale nous enveloppe avec le premier EP de Vandal. Ils nous ouvrent une fenêtre sur l’enfer bouddhiste tout en Black Metal. Nul besoin d’instrumentation folklorique ici, l’atmosphère dantesque de 地​​​獄​​​変 Jigokuhen se pare des attributs japonais, pour un voyage dans les tréfonds de Naraka. Et vous auriez préféré l’enfer chrétien…


 
J'ai sélectionné pour vous les plus belles pépites du dungeon synth qui sont récemment parvenues jusqu'à mes oreilles. À travers ces albums je vous propose une envolée existentielle entre les hauteurs célestes les plus pures et l'ombre de nos souffrances, que la rudesse de nos batailles nous inflige parfois... Des difficultés que nous chercherons ici à surmonter, à transcender. Que les chaînes soient rompues ou non, et quelques soient les réponses, les albums que je vais vous présenter ont tous en commun cette recherche et cette profondeur. Ce sont des voyages propices à l’introspection, à l’évasion. Si leur alchimie résonne avec la vôtre, ces œuvres ne vous laisseront pas intacte.

1. Bakt - Hadeano

L’œuvre de Bakt est minérale, elle nous berce dans les chaudes entrailles de la terre, et c’est ce qui m’a tant plût dans cette découverte. Avec trois albums sortis cette année, que j’ai écoutés et réécoutés sans lassitude, Bakt est mon artiste phare de l’année 2023. J’ai sélectionné le dernier car il me semble encore plus abouti, mais je recommande aussi chaudement « Corres de Arquea » et « Arqueano ». Ce qui m’a d’abord tapé dans l’œil en se sont les pochettes d’album et le logo. On notera la beauté, les qualités graphiques et l’originalité de ces artworks qui je pense sont créés par le musicien lui-même, cet artiste brésilien dont je ne sais rien et qui officie dans un mélange entre dungeon synth et doom metal assez personnel. L’évolution et le mouvement dans « Hadeano » sont remarquables, et dans ces atmosphères mélodiques ou plus ambient, rien n’est laissé au hasard. Il s’agit sans doute de son opus le plus reposant et lumineux, mais toujours aussi intense et profond.

2. LANDSRAAD - Mark of the Worm

Le troisième album de LANDSRAAD sonne de manière évidente et témoigne d’une grande maîtrise de la texture sonore et de l’art de faire évoluer les mélodies. Toujours aussi profondément immergés dans l’univers de Dune, nous nous laissons aussi porter dans un voyage méditatif et introspectif, où l’ombre et la lumière s’entrelacent pour nous montrer le chemin. Si le projet de « Berlin School Cosmique » n’enchaîne que les succès depuis son commencement, cet album me semble plus mature encore que les précédents opus.

3. Frostgard – Urulókë

La magie de Frostgard a encore opéré dans cette épopée grandiose et nostalgique tissée dans un dungeon synth old school d’une grande fraîcheur. On retrouve un élan, un souffle épique et des mélodies accrocheuses dignes de Summoning. D’ailleurs ces deux projets partagent pour univers celui imaginé par Tolkien. La musique est fine, élégante, on se laisse aisément porter par ce lyrisme grave et vaillant de chevalier.

4. Aura Merlin - Illuminations

Un album réjouissant, lumineux et envoûtant qui figure nettement parmi les meilleures nouveautés dungeon synth de 2023. La pochette enluminée représente à merveille l’ambiance délicate et envolée de l’album. Acceptant le mystère et la magie de cet album, on se laisse porter et on accueille chaque évolution inattendue avec émerveillement.

5. Bassement Key – Cryptadia

Dans un mélange habile d’époques et de styles, allant du moyen-âge à un futurisme tantôt industriel tantôt numérique, Basement Key dans son premier album nous désoriente et nous embarque dans ce que j’imagine être une sorte de souterrain labyrinthique constitué de cryptes gothiques habitées, ou hantées… C’est épique, orignal, profond, sombre comme une crypte, lumineux comme une clef dorée à la lueur d’une lanterne. Un vent nouveau souffle dans le donjon.

6. Cimerion - Contresort

Voilà un joyau du dungeon synth, digne d'une BO de film d'auteur qui se déroulerait dans l'espace. Sombre, scintillante, mouvante, comme une pierre fine, c'est une texture sonore taillée par une oreille minutieuse qu'on nous dévoile. Cimerion nous invite dans son univers épique de dark fantasy stellaire aux accents berlin school avec ses synthés analogiques. Inutile de lutter, vous embarquerez très vite dans cette nébuleuse ambient, indéfinie, qui semble peuplée de divinités aux corps géants de pierres, comme dans le dessins cosmiques et colorés de l'auteur de bande-dessinée Philippe Druillet. Un voyage véritablement transcendant qui nous englobe comme un long et puissant souffle.

7. Quest Master - Sword and Circuitry

Sans mentir, ce qui m'a fascinée et poussée à découvrir le nouvel opus du très renommé Quest Master, c'est cet artwork, si atypique, aux lignes futuristes, aux couleurs vaporeuses, un ovni visuel dans l'univers du dungeon synth. Magnifique découverte pour cet album tout droit sorti des nuages, qui joue avec certains codes de la vapor wave, sans s'y conforter totalement. C'est un grand souffle épique, serein, aérien, lumineux, qui nous entraîne mécaniquement à travers des paysages rythmés de percussions solides, noyées dans une chaleureuse reverb. Un album rafraichissant, accessible, aux sonorités audacieuses et déjà familières.



Une nouvelle année s'achève, 2023 a été riche en émotions et remplie de bonnes découvertes musicales. Cette année a marqué le début de mon apprentissage de la basse, ce qui a largement influencé mes choix musicaux, notamment avec la découverte de la nouvelle scène Funk/Fusion.

Dopelord est de retour et ne fait pas dans la dentelle avec son gros Stoner/Doom gras, des riffs et des refrains entêtants. Ce sera l’album qui tournera le plus pour moi cette année, un incontournable !

Oceill, un groupe découvert par hasard, a été une excellente surprise. Leur Metal Prog instrumental est rafraîchissant, avec des expérimentations intéressantes, une production moderne, des claviers brillants et une touche de Djent bien dosée.

Je l'attendais et je ne suis pas déçu, le nouvel album de Blood Ceremony est rempli de tubes, suivant la même recette que les précédents, un Heavy Psych/Doom avec une flûte traversière ultra efficace, puissant et entêtant.

Le projet Monika Roscher Bigband, mêlant Rock Progressif, Jazz, Pop et Metal, le tout joué par un big band, a accompagné tous mes longs trajets de l'année, un excellent compagnon de route.

Si vous êtes amateur d’expérimentation, cet album vous plaira. Fire Toolz est un projet solo mêlant Electro, Metal, Jazz, et Indus. Un patchwork sonore qui ne vous laissera pas indifférent.

Canned Dream est une petite pépite chinoise sortie du label Maybe Mars, encore une fois dans ce top, un album s’amusant avec les styles, où l’on retrouve du Psy Rock, Noise Rock, Jazz, voire même quelques touches Post-Punk.

Wytch Hazel est de retour avec son quatrième opus, peut-être le mieux produit depuis le début, avec du Heavy/Hard, des tubes, rien à demander de plus.

Encore un album instrumental avec Nuclear Power Trio, réunissant trois fous furieux de technique pour un ovni de la scène prog, avec de grosses lignes Funk, des passages Flamenco, une touche de Synthwave, une petite dinguerie auditive avec du gros slap !

Dans ce top, j'ai essayé de rester proche de la scène Metal, mais je ne pouvais ignorer Mokhtar, groupe rennais. Leur EP Funk/Fusion teinté de musique arabe, dansant et groovy, se passe en boucle. Six titres, six pépites.

Pour clôturer ce top, direction le côté extrême de la scène avec Kostnatění, un one man band de Black Death Avant-gardiste/Psychédélique qui se distingue avec ses sonorités turques.

Mentions Honorables :
 
 
 
2023, une nouvelle année qui se termine avec son lot de sorties. Surprises, confirmations et déceptions ont une fois de plus été au rendez-vous. Et comme à mon habitude, l'élaboration de ce traditionnel top de fin d'année s'apparente à un casse-tête. Non pas que j'aie écouté une centaine d'albums que je ne saurais départager, je me contente en général d'un petit nombre de nouveautés, me laissant naviguer dans ce marasme grouillant de sorties annuelles et d'une ribambelle de vieilleries. Mais les albums qui le composent étant tous de qualité, mon top devient assez mouvant dès que j'écoute un album qui pourrait y figurer...

Le choix de la première place a été assez simple, hésitant entre Fossilization et Excarnated Entity, chacun avec deux premiers albums d'une qualité extrême. Finalement, ce sont les Brésiliens de Fossilization qui ont hérité de cette première place avec leur premier album tant attendu. Leur EP et leurs sorties en split ces dernières années avaient attiré l'attention des amateurs de Death Metal noir et rampant, annonçant du très bon pour l'avenir de la jeune formation. Et à l'écoute de ce premier méfait, on ne peut qu'abonder en ce sens, tant cet album est redoutable. Du Death Metal dans toute sa grandeur, noir, écrasant et puissant, aussi efficace sur album qu'en live. Juste derrière, c'est une autre jeune formation, Excarnated Entity, qui, fort d'un excellent premier album, s'octroie cette seconde place. J'avais découvert le groupe avec sa démo il y a quelques années, avant de le ranger quelque part dans un coin de ma tête. C'est donc avec surprise que je suis tombé sur ce premier album et son Death/Doom aux effluves old-school, fleurant bon les nineties, qui a su me charmer et me faire longuement hésiter.

Derrière ces deux premiers albums, on retrouve en bas du podium Cruciementum, auteur d'un excellent premier album en 2015, et dont ce second album était attendu de pied ferme. Sans surprise, le groupe confirme son excellence avec un album mature et inspiré, et un sens du riffing aiguisé et particulièrement redoutable.

Au pied de ce podium 100% Death Metal, un classement assez arbitraire, tant les albums suivants se valent en termes de qualité, chacun dans son registre avec du Black Metal et du Death Metal toujours. En matière de Black Metal, on retrouvera le nouvel album du projet australien Runespell, prolixe mais à la qualité constante, avec son Black Pagan racé entre riffing guerrier et atmosphère mélancolique. La surprise créée par le projet américain Kostnateni et son BM chaotique et dissonant aux effluves orientales très marquées m'a surpris et conquis, un régal ! Et la confirmation d'un de mes groupes favoris en matière de Black Metal avec le nouvel album des Norvégiens de Tsjuder, toujours aussi efficace et diabolique avec leur BM au riffing thrashesque décidément très inspiré et redoutable. Côté Death Metal, on retrouvera sans surprise pour qui me connaît le nouvel album de Kommand avec son Death Metal 100% Bolt Thrower. Riffs à s'en dévisser les cervicales et vocaux bourrés de réverbération sont au rendez-vous. Et petite surprise avec Garoted, groupe de Death Metal américain qui m'était inconnu et qui joue un Death Metal très américain à la Deicide, Cannibal Corpse, d'une efficacité monstrueuse. La violence.

Enfin, dans le bas du tableau qui m'a particulièrement embêté, changeant constamment au gré des écoutes, on aurait pu retrouver les nouveaux albums d'Incantation, fidèle à lui-même, ou le retour attendu de Vomitory, mais finalement la loi de la platine et des écoutes aura tranché différemment avec le nouvel album surprenant de Tomb Mold et le nouvel album des vétérans d'Autopsy. Le Tomb Mold m'a causé de nombreux doutes à savoir si j'accrochais ou non à ce « changement d'orientation » beaucoup plus progressif de leur musique, pour finalement finir par me plaire, bien que je préfère leurs prédécesseurs, et ce nouvel Autopsy qui fait du Autopsy sans surprise, dans la veine de son prédécesseur avec une touche un peu plus Punk.

Voilà de quoi écouter, réécouter en attendant les nouveautés de cette année 2024 qui ne sauraient tarder !
 
 

SUP - Octa
Wolvenest - RITUAL - MMXX - The Dark Path To The Light
Saturnus - The Storm Within
Moonstone - Growth
Drache - Devenir le Rien
Silver Moth - Black Bay
October Tide - The Cancer Pledge
Green lung - This Heathen Land
Baroness - Stone
Modèle Martial - Dystopie

L’année 2023 est passée comme un clin d’œil pour moi avec ses vagues de sorties dont j’ai peine à suivre, tellement le temps m’a manqué cette année. Et dans ce genre de moment, on a tendance à se tourner vers les valeurs sûres.

En effet, c’est en se réfugiant là-dedans qu’on sait ce qu’on va trouver. Comme cette magnifique sortie qu’est Octa des nordistes de SUP, disque que je n’attendais pas mais qui m’a rendue tellement heureuse quand j’ai appris sa sortie au détour d’une conversation avec un pote, et j’ai même une petite larme aux yeux quand j’ai pu aller à leur date où ils partageaient la scène avec les légendaires Voïvod ! Parce que franchement, SUP sonne comme du SUP, ce metal teinté de gothique avec des passages qui flirtent un peu avec l’indus, il n’y a qu’eux qui maîtrisent cette parfaite alchimie. Et, peut-être qu’il y a une part de chauvinisme dans cet amour inconditionnel ? Peut-être, mais personne ne pourrait dire que ce n’est pas un bon disque. Disque que, personnellement, je place très haut dans ma sélection!

Toujours dans les valeurs sûres, je ne les attendais plus, je les croyais finis à tout jamais, mais Saturnus nous a fait cette superbe surprise en sortant The Storm Within pour cette année de grâce. Pour une fan de longue date comme moi, c’est du pain béni, car 11 ans après, rien n’a changé, nous avons là un joyaux signature de Saturnus, dans les plus subtiles des arpèges, et ça fait du bien au moral !

Si c’est un peu moins de surprises, il m’est tout de même très agréable de découvrir les dernières sorties de Baroness et d’October Tide, qui sont respectivement, Last Word et The Cancer Pledge. Si Baroness reste fidèle à leur formule, October Tide, en revanche, affirme ce tournant plus death et plus mélodique dans leurs compositions. Le temps de mes premiers amours, leurs deux premiers et emblématiques albums avec un doom glaçant et pluvieux est révolu ; il reste, cependant, des réminiscences de ce doom mélancolique dans chacune de leurs dernières sorties (depuis In Splendor Below) et c’est ce qui fait leur charme.

Restons donc dans le doom et stoner, le dernier Green Lung m’a transporté avec ce stoner très énergique, solaire et gras, avec toujours des passages graves et psychédéliques, un super album réconfortant !

Au rayon découverte, j’en ai fait peu cette année, mais chaque découverte est une pépite. Si Silver Moth a déjà piqué ma curiosité avec leur teaser Mother Tongue diffusé à la fin de 2022, découvrir l’album en entier a été un pur moment. Ce disque est une caresse sombre et réconfortante pour toute âme mélancolique en recherche de rêveries vespérales. Je recommande vraiment vivement. Moonstone fait partie des groupes qui m’ont tombé dessus avec des hasards de Youtube, tout comme Novere (Nothing Stays Hidden in Daylight) que je n’ai pas mis dans la sélection car à l’heure où je rédige ces lignes, je n’ai toujours pas eu le temps d’écouter correctement l’album en entier, mais ce que j’ai pu écouter est très très prometteur. Avec Growth, Moonstone nous offre un stoner doomisant à la fois grave, gras et lourd, du stoner qui tache et dont la beauté marquera longtemps les esprits après l’écoute. Et en dernier, Dystopie de Modèle Martial, groupe de dark wave nordiste, précédemment nommé Bunker Strass. Ils nous proposent, pour leur retour, dans ce court album un new wave énergique, sombre et décadent, comme les musiciens qui les composent. Vraiment à découvrir !


Et puis chez les Belges, mon cœur a été conquis par Devenir de Rien (qui ne serait pas conquis avec ce titre totalement taoïsme vibe, sérieusement ?) de Drache. Déjà que De Mauvaise Augure sortie l’année dernière a été un superbe disque, celui-ci est encore plus sombre, plus torturé, plus bourbeux, et plus beau encore ! Surtout quand vous avez la chance d’en avoir un petit aperçu dans l’atmosphère particulière du Mcp Apache, salle de concert emblématique belge.

Restons donc chez nos voisins avec un disque que j’ai failli passer honteusement à côté avec tout le gâchis que ça représente ! Heureusement que les membres d’une certaine Communauté du Riff m’ont remis sur le chemin en me rappelant cette sublime sortie, restée trop discrète. Il s’agit de RITUAL - MMXX - The Dark Path To The Light ! Une messe ritualistique vertigineuse ! Je n’ai pas d’autres mots pour décrire la splendeur de ce disque. Courrez vous en procurer/découvrir si ce n’est déjà fait !



Cette année a été marquée par des écoutes de styles très divers. 2023 s’est avéré être un véritable voyage musical lors duquel j’ai exploré maints endroits, du plus affriolant et rythmé au plus sombre et tortueux. Encore une fois, les mélanges de genres me régalent, et ce top-ci est un joli panorama de différents horizons musicaux qui ravissent mes oreilles.

Ce qui pour moi n’avait pas d’autre choix que de se retrouver en premier, c’est la réédition de Meteora de Linkin Park. Pour les 20 ans de l’album, le groupe nous a dévoilé une nouvelle box collector remplie de vinyles, de CDs et autres artworks qui ont ravi le fan inconditionnel que je suis. Mais c’est surtout les titres inédits que j’attendais avec impatience et qui m’ont fait replonger dans ma jeunesse et dans ma découverte du Metal. Linkin Park est un groupe qui compte énormément pour moi, car il fait partie intégrante de mon évolution musicale. Il a marqué des moments importants de ma vie, et m’accompagne encore aujourd’hui. Les styles et les goûts changent au long du chemin, mais il y a toujours cette même pierre de nostalgie sur laquelle on aime se reposer.

Cependant, si la nostalgie n’avait pas pointé le bout de son nez, c’est sans conteste cette pépite monumentale qu’est le nouvel EP de Battlejuice qui aurait occupé le sommet du classement haut la main ! Associé à LeBrock pour l’occasion, le musicien russe réalise la prouesse de délivrer une masterclass de darksynth en seulement 3 titres. Un rythme effréné, des mélodies mémorables et une bonne dose d’épique, voilà la recette de Battlejuice pour combler mon appétit musical et être le son que j’ai probablement le plus écouté en 2023.

À cela s’ajoute une sortie non moins attendue de ma part, celle du jeu vidéo Trine 5. On retrouve là encore à la direction musicale le compositeur finlandais Ari Pulkkinen qui réalise, toujours dans la même veine des jeux précédents, la bande originale du jeu. Cohérente avec le lore maintenant bien établi des précédents opus de Trine et Nine Parchments, l’ambiance y est médiévale fantastique, épique, mélodieuse et inspirante. L’univers musical est tellement prenant que l’on s’y plaît à imaginer sa propre aventure, connaissant le jeu ou non.

Je l’attendais depuis le premier extrait dévoilé, et Isiliel ne m’a pas déçu ! Himari Tsukishiro s’exprime en solo en dehors de Necronomidol aux côtés du musicien norvégien Nicholay Hovland avec un album remarquable aux sonorités inspirées nordiques, mais toujours avec la patte nipponne mélancolique si caractéristique au groupe. Un mélange de Blackgaze et de Black Metal aux sonorités J-Pop qui fonctionne à merveille pour combiner légèreté et atmosphère sombre. Entre elle et Sari, les projets des Necronomidol n’ont pas fini de nous surprendre !

White Frost and Elder Blood de Firienholt est un autre album qui m’a particulièrement envoûté. Inspiré de la saga du Sorceleur, notamment avec cette reprise habilement adaptée de « The Wolven Storm », le groupe délivre un Black Metal sur fond de Dungeon Synth tout à fait ensorcelant. Je reste parfaitement obnubilé et perdu dans mes pensées durant toute l’écoute. L’échappatoire parfaite, en somme.

Puis sorti de nulle part, voilà que débarque la suite spirituelle du jeu de roller Jet Set Radio, j’ai nommé Bomb Rush Cyberfunk et son OST cyber… et funk quoi. Plus sérieusement, il s’agit donc d’une bande originale composée de plusieurs artistes proposant des sons allant du funk à l’électro en passant par le lo-fi ou encore le hip-hop. Une ambiance sonore éclatante et dansante incroyable pour un jeu qui l’est tout autant.

On continue ces albums de 2023 avec le groupe japonais View From The Soyuz, qui avec un Death mélodique bien lourd teinté de hardcore, expose en quelques morceaux une violence rafraîchissante qu’il fait bon de se prendre dans la tronche.

Je reprends finalement de nouveau une petite dose de nostalgie en replongeant dans un style remontant à ma découverte du Metal, le Power. Et Twilight Force incarne à merveille ce style ! Tous les codes bien caractéristiques du genre sont présents, mais la patte du groupe fonctionne et il propose une épopée épique et folklorique qui finalement donne envie de ressortir son épée du placard et d’aller chasser du dragon.

On termine ce classement avec deux groupes japonais : ケケケッ (KEKEKE) et son rap / hip-hop inspiré horreur, ainsi que Taika (帯化) dans un style beaucoup plus traditionnel très poétique et théâtral.


FVNERALS - Let the Earth Be Silent
Camlann - Dismantle!
Saigon Blue Rain - OKO
Reflection Black - Last Stop to Nowhere
NNHMN - Circle of Doom
SDH (Semiotics Department of Heteronyms) - Fake Is Real
Agent Side Grinder - Jack Vegas
She Pleasure Herself - Latex
Mareux - Lovers From The Past
Italia 90 - Living Human Treasure

Cette année, mon top représente à la perfection les états d'âme qui m'ont traversé en cette année troublée.

Pour éviter la noyade : une bonne dose d'électro darkwave ; danser pour oublier, le temps d'une soirée, d'un verre, d'un souffle. NNHMN avec Circle of Doom, Agent Side Grinder avec Jack Vegas, SDH avec Fake Is Real. Trois groupes que j'estime pour leur capacité à me sortir de la brume pour me plonger dans celle des dancefloors endiablés.

Et si je ne peux danser, alors je gesticulerai ! Avec le post-punk très « british » de Living Human Treasure par Italia 90, le plus rock Last Stop to Nowhere par Reflection Black, ou le sulfureux Latex par She Pleasure Herself. Et pour dormir un peu, une petite pause bienvenue, avec le premier opus onirique de Mareux : Lovers From The Past.

En parlant d'onirisme, le dernier bébé de Saigon Blue Rain reprend une recette qui marche. OKO est somptueux et envoûtant. Et même s'il ne m'a pas autant transporté qu'un What I Don't See ou un Noire Psyché, car moins fantasmagorique, l'album est un véritable bijou de rock, qui mérite sa place sur le podium.

Avec un album par an depuis 2020, le duo indonésien Camlann a su conquérir la scène internationale. Après moult chemins expérimentés, ils ont stabilisé, avec Dismantle!, leur style « Dark Disco », sortant peu à peu de la darkwave pour s'orienter vers quelque chose de plus dansant et pop, avec quelques expérimentations, comme... le rap. Un album surprenant et captivant.

Let the Earth Be Silent de FVNERALS est sans aucun doute la bande-son de mon année 2023. Une année passée à affronter la Vie. Doutes, colère, dépression, agressivité, repli sur soi, lutte, dysphorie, survie... Entre drone, ambient, doom et post-rock, la dernière pépite du duo allemand est un concentré de pessimisme. Parfaitement dans l'air du temps.

Sleep Token - Take Me Back to Enden
To The Grave - Director's Cut
Invent Animate - Heavener
Atena - Subway Anthem
Currents - The Death We Seek
Polaris - Fatalism
Silent Planet - Superbloom
Health - Rat Wars
Volkor X - The Loop
Sierra - A Story Of Anger



Si on me demandait de résumer l'année 2023 en un mot, je dirais : renaissance. Cette année fut particulièrement riche en rebondissements du côté de mes groupes favoris. La reformation de Shields après un excellent album sorti en 2018. Le retour de Before I Turn, après 3 ans d'absence sans nouvelles. Un revirement également inattendu du côté des Parisiens de Novelists avec l'annonce du départ de Tobi au chant. Cependant, les Parisiens ne se laisseront pas abattre puisque l'annonce de non pas un, mais une nouvelle frontwoman suivra rapidement : Camille Contreras. Les fans de la première heure auront sans doute reconnu celle qui était présente sur leur single "c'est la vie" sorti 3 ans plus tôt. Du côté du Canada, mon coup de cœur de l'année : le nouvel EP de Spiritbox, The Fear Of Fear. Après un virage expérimental via leur EP Rotoscope, le groupe revient à ses racines modernes et alternatives pour nous proposer 6 tracks toutes plus géniales les unes que les autres. On peut d'ailleurs noter que cette sortie leur vaudra un Grammy aux côtés des mastodontes de Metallica, rien que ça. 2023 c'est aussi l'énorme révélation aux yeux du grand public de Sleep Token. Après avoir attendu This Place Will Become Your Tomb comme un enfant qui attend le Père Noël, Take Me Back To Eden promettait d'être grandiose. Le groupe est désormais partout, à côté des plus grands. Du côté des surprises, je ne m'attendais pas à voir un nouvel album pour Unprocessed avant au moins 2024. La sortie de ...And Everything In Between fut donc la bienvenue. Un opus plus sombre que son prédécesseur, avec cette technique et cette virtuosité qu'on leur connaît si bien. En somme, une grande cuvée cette année 2023.

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