Live report | IGORRR + AMENRA + DER WEG EINER FREIHEIT + HANGMAN'S CHAIR, Le Transbordeur Lyon (17.03.2023)

Après moults reports et une attente qui nous semblait interminable, nous y sommes ! Igorrr et son univers unique, s'accompagne de groupes aux univers tout aussi marqués : j'ai nommé Amenra, Der Weg Einer Freiheit et Hangman's Chair. C'est dans un Transbordeur complet qu'ils posent leurs valises. Retour sur une soirée incroyable, offerte par nos amis de Sounds Like Hell Productions.

L'ouverture à été confiée à Hangman's Chair et leur sludge/stoner metal pesant, puissant, nous étourdit dès les premiers accords dans une ambiance sombre avec un éclairage minimaliste. Devant un public fourni, les parisiens nous proposent une mise en bouche étouffante comblant chaque espace du Transbordeur. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si l'ouverture se fait sur "An Ode to Breakdown", histoire de poser l'ambiance.
Les échanges avec le publics se font rares. L'expression musicale est ici le message principal adressé à une audience qui balance sa nuque au rythme de la musique. Et après une setlist courte mais intense, le combo quitte la scène pour laisser place à une forme de metal plus sombre.

Setlist : 
An Ode to Breakdown
Cold & Distant
Who Wants to Die Old
Loner
Sleep Juice
Naïve







Petit détour par la terre teutonne avec l'entrée sur les planches du quatuor de Der Weg Einer Freiheit aux sons de "Morgen", titre choisi avec pas mal de justesse pour entamer le set ; comme une ouverture sur l'univers du groupe, qui se détache de celui de ses prédécesseur et nous introduit à la noirceur du Black Metal. 
Si l'ajout du groupe à l'affiche peut sembler décalé par rapport à Igorrr, la vérité est que l'influence Black Metal est présente par nuances dans la musique de Gauthier Serre et au moins citée dans ses influences. Le groupe est donc chaleureusement accueilli par un public qui saura profiter de l'art des allemands. 
Je m'attendais à quelque chose de sombre dans la mise en scène pour soutenir la musique, et pourtant, les musiciens évoluent dans une mise en lumière plutôt claire et travaillée au niveau des couleurs. Cela dit, en aucun cas l'immersion dans l'univers du groupe n'en aura été altérée. Au contraire, les musiciens mis en lumières de la sorte montrent une proximité bienvenue avec le public.
Après une setlist qui balaye les trois sorties les plus récentes du groupe, le quatuor tire sa révérence sur les dernières notes de "Aufbruch".

Setlist :
Morgen
Repulsion
Am Rande der Dunkelheit
Einkehr
Aufbruch






Plus on avance dans la soirée, plus les groupes ont un univers marqué, et à ce jeu, Amenra se place très haut avec un univers musical soutenu par une forme de rituel scénique qui promet une prestation hors du temps. 
Projections sur la scène, lumière blanche uniquement, beaucoup de flash, la mise en lumière est faite pour une immersion totale dans l'univers musical du groupe. Le chanteur nous tourne le dos et déclame son texte avec ferveur ; il semble comme possédé par la musique et les sons qu'il produit. A côté de ça, les musiciens nous offrent une prestation carrée, mise en avant par une sonorisation aux petits oignons. 
Rarement nous est donnée l'occasion de voir Colin H. Van Eeckhout de face, qui se retournera rapidement pour poser son regard sur le fond de la scène.
Dans un set hors du temps qui a empli les murs du Transbordeur, Amenra nous a régalé d'une offrande sans bavure, avant l'arrivé du plat de résistance de la soirée.

Setlist :
Razoreater
De Evenmens
Plus près de toi (Closer to You)
Am Kreuz
A Solitary Reign
Diaken





Le dernier passage à Lyon d'Igorrr remonte à 2021, au CCO de Villeurbanne. Depuis, Igorrr a grandit, et les murs de certaines salles sont maintenant bien trop étroits pour accueillir la musique de Gauthier Serre et de ses musiciens. Le transbordeur semble aujourd'hui être exactement le type de salle qui leur correspond, avec un sold-out mérité. 
Le public est là pour eux, l'impatience est palpable. C'est sur les premières notes de "Paranoid Bulldozer Italiano" que se lancent les hostilités.
Igorrr a changé depuis 2017 avec notamment en résultante du covid, et de propos conspirationnistes, un changement de voix masculine, aujourd'hui occupé par J.B. Le Bail, qu'on connait notamment pour être la tête pensante de feu Svart Crown. Marthe Alexandre assure le rôle de la voix féminine et le duo vocal offre une prestation absolument parfaite, en symbiose tant musicalement que scéniquement. 
Malgré une place derrière les platines, l'aura de Gauthier Serre empli toute la salle et sa position statique n'empêche pas de le sentir en avant ce soir. Le musique se concentre principalement sur le dernier et excellent opus Spirituality and Distortion, avec pas moins de 10 titres joués ce soir. L'épreuve du live pour ces titres est d'ailleurs franchi avec brio. Savage Sinusoid est également bien représenté, et seul l'incontournable "Tout petit moineau" viendra rappeler les plus anciennes productions du projet.
Un set tourné vers les productions récentes qui dégage une énergie incroyable sur scène, en témoigne la montée en température de la salle et les nombreux mouvements de foules du public qui ne feront que prendre de l'ampleur avec le temps, et qui ne s'arrêteront que sur les dernières notes du génialement barré "Very Noise" qui clôturera la soirée.

Setlist : 
Paranoid Bulldozer Italiano
Hollow Tree
Nervous Waltz
Downgrade Desert
Camel Dancefloor
Tout petit moineau
ieuD
Parpaing
Polyphonic Rust
Overweight Poesy
Viande
Opus Brain
Himalaya Massive Ritual

Encore:
Cheval
Apopathodiaphulatophobie
Robert
Very Noise





Textes et images : William G.

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