Live report | GAAHL'S WYRD + SAOR + GAEREA, CCO Villeurbanne (13.10.2022)


Quelques années après avoir ouvert pour Mayhem, Gaahl's Wyrd revient frapper plus fort, en tête d'affiche cette fois. Entouré par les écossais de Saor et les portugais de Gaerea, retour sur cette soirée qui nous a été proposée par Golden Stone Events, Adipocère et Garmonbozia Inc..


Quinze minutes après l'ouverture des portes, les portugais de Gaerea foulent les planches du CCO devant un public clairsemé. Car dans la farandole de concerts qui s'alignent dans l'automne, ce n'est un secret pour personne qu'un grand nombre d'entre eux peinent à aligner les préventes. Cependant, les absents ont eu tort, car dès l'ouverture, la barre est placée très haut. Sous une musique où dissonances, tremolos et ambiance lourde se mélangent en harmonie, Gaerea nous plonge dans une forme d'introspection, en accord direct avec les thèmes développées dans leurs longs-formats. 
Chaque membre est cagoulé à la manière de Mgla, cagoule ornée d'un symbole propre au groupe. Les musiciens baignent dans une lumière de fond de scène qui les découpe en ombres chinoises, de notre point de vue. Le chanteur danse, se prélasse avec grâce, avant de se saisir avec violence du micro et de scander les paroles de leurs œuvres. 
Le contact avec le public n'existe pas pour Gaerea, et ce dans l'unique but de nous plonger un peu plus dans leur rituel qui s'étale, tout au long des 40 minutes de leur set, avant que les musiciens ne s'éclipsent comme des ombres, comme ils étaient venus...

Setlist : 
Conspiranoia
Salve
Deluge
Mantle
Urge
Laude


La galerie complète ici.


Après la musique lourde et toute en rythmique que nous venons d'entendre, place à la mélodie, aux paysages sonores, et à la musique mélancolique et unique des écossais de Saor. Dans son genre, le groupe n'a pas attendu pour devenir la référence, car dès le premier opus, Saor s'est placé comme un pilier incontournable de la scène atmosphérique. 
Dès l'introduction, les instruments traditionnels, couplés à la fureur de la distorsion se mélangent dans une parfaite alchimie. Le quatuor nous distille le meilleur de son art au travers de ses rythmiques répétitives et envoûtantes, tout en gardant un contact permanent avec son public.
L'expressivité de leur musique s'apprécie avec le temps. Ainsi, malgré une prestation de 40 minutes, la setlist se compose de seulement quatre titres, choisis avec soin : deux titres d'Aura, un de Guardians et un d'Origins, le petit dernier. Malgré tout, la durée est parfaite. On se laisse enivrer sans ressentir le temps qui passe, et lorsque les dernières notes de "Tears of a Nation" se perdent dans la salle, le public reprend peu à peu la notion d'un temps, qui s'était comme figé. 

Setlist :
Origins 
The Awakening
Aura
Tears of a Nation


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Nous voici face au plat de résistance, la pièce finale. Personne ne le niera, nous sommes avant tout là pour être dans la même pièce que la légende du Black Metal Gaahl. Car malgré des productions propres à son projet Gaahl's Wyrd, qui auraient suffit à remplir la setlist, la prestation du groupe sera plus une forme de biographie musicale de la carrière du frontman. 
Entre titres iconiques de Gorgoroth ("Carving a Giant", "Wound Upon Wound"...), petit détour par God Seed ("Aldrande Tre"), et intermède Trelldom ("Slave til en kommende natt", "Sannhet, Smerte og Død"), les pièces maîtresses de la carrière prolifique de Gaahl's ont résonné dans l'enceinte de la salle. 
Si les musiciens qui l'accompagnent ont la bougeotte, c'est bien sur Gaahl que tous les regards se portent, et ce, malgré une position stoïque et une économie maximum de ses mouvements. Tout est lent chez Gaahl, ses gestes, ses notes tenues. Et ce décalage entre la lourdeur de ses mouvements et l'agitation qui règne autour, au travers de ses musiciens, nous oblige à rapporter notre attention sur lui. Honnêtement, ça impose le respect. Car une présence si pesante en étant en soit si peu actif est une prouesse que Gaahl a entretenu, par l'aura de légende qui baigne autour de lui. 
L'exemple parfait de l'argument précédemment développé intervient lorsque l'un des guitaristes de la soirée est obligé de quitter la scène pour remplacer une de ses cordes qui vient de céder. Plusieurs minutes durant, Gaahl restera strictement immobile sur scène, la tête baissé sur son micro, en marmonnant diverses choses plus ou moins audible, mais installant une ambiance presque ritualiste dans la salle. 
L'apogée d'une soirée où les présents ont eu droit au meilleur des trois groupes et où le silence retombe après les dernières notes de "Alt Liv".

Setlist :
Ghosts Invited
Carving a Giant (Gorgoroth cover)
Wound Upon Wound (Gorgoroth cover)
The Humming Mountain
The Dwell
Awakening Remains – Before Leaving
Carving the Voices
Aldrande Tre (God Seed cover)
From the Spear
Slave til en kommende natt (Trelldom cover)
Sannhet, Smerte og Død (Trelldom cover)
Through and Past and Past
Exit - Through Carved Stones (Gorgoroth cover)
Alt Liv (God Seed cover)


La galerie complète par ici.
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Textes et photos : G. Live Pics

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