Chronique | MAR - Everything is Alive (Album, 2022)



Mar - Everything is Alive (Album, 2022)

Tracklist :

01. Rewild - 03:01
02. We Thought We Were Gods - 02:27
03. Veins - 03:12
04. Solitude - 00:46
05. A Bitch in Grief - 01:09
06. Secret Dream - 01:23
07. Radiant - 03:10
08. Everything is Alive - 01:02
09. Burn - 03:22
10. The Sun and The Moon and All the Things - 00:59

Streaming intégral :


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C’est assez rare qu’un album me donne cette envie pressante d’écrire dès la première écoute. Surtout que Everything is Alive est loin d’être une bombe qui a le pouvoir "d’hyper" et d’happer totalement l’auditeur. 

Pourtant, me voilà en train d’écrire ces lignes, tout ça pour un album que je trouve assez brouillon à cause des enchaînements étranges des morceaux et l’inégalité dans la qualité de ces derniers. D’autant plus que l’album précédent de Mar, Pressed in The Earth, était un magnifique monument de douleur coagulée, écrasée par tout le poids de l’humanité. Une jolie petite bombe, en somme ! 

Mais il faut reconnaître que dès le premier morceau, "Rewild", on retrouve la lourdeur et la sauvagerie massive très familière à Kay Belardinelli, artiste multi-talent originaire de l’île de Rhodes. Sa voix rocailleuse pose déjà l’ambiance de cet album très personnel, doté d’une authenticité touchante. C’est peut-être là que réside le secret du charme de cet album. "We Thoughts We Were Gods" continue dans la lancée avec l’ambiance de suie et de plomb, précédé par une intro de sample aux sonorités sombres et mornes. Mais très bientôt, les riffs lourds et la batterie lente et grave vont accompagner ses incantations rauques, pour une messe d’apocalypse.

Veins arrive dans la foulée, comme pour donner un peu d’air sous cette chape de plomb, mais même cette voix claire et éthérée, parfois fausse, n’arrive pas à enlever la gravité ambiante, créée par la nappe de guitare solennelle et imposante, qui rampe et qui gagne du terrain sur une terre déjà désolée.

La transition entre "Veins, Solitude", et "A Bitch in Grief" est brutale à mes oreilles, même si Solitude reste une interlude assez plaisante, je ne comprends pas ces coupures, cet enchaînement et j’avoue que je ne comprends pas non plus l’existence de Solitude entre ces deux morceaux, surtout que A Bitch in Grief dure à peine 1 minute 09. Et "Secret Dream" qui les suit a été pénible, musicalement parlant.

Avec "Radiant", nous reprenons le voyage dans les terres noires de suie, cette fois-ci la voix claire accompagne parfaitement la ligne de riffs lancinante, ponctuée par une batterie indolente, le tout crée une ambiance hypnotique et psychédélique qui fait sortir ce morceau du lot. 

Le morceau titre s’enchaîne sur la guitare et ses chapelets de riffs lâchés nonchalamment, avant de s’évanouir dans les airs pour laisser la place à "Burn" et ses riffs épais, accompagnant la petite voix de Kay, le tout est un mélange de gravité et de vapeur, comme une flamme qui s’intensifie peu à peu, qui nettoie tout sur son passage et qui, au bout de ses langues incandescentes, laisse seulement échapper quelques étincelles dans les airs.

L’album se termine avec "The Sun and The Moon and All The Thing", petite outro samplée pleine d’élégance, avec les arpèges écrasants, profonds mais aussi terriblement éthérés. 

Malgré un enchaînement quelque peu bâclé au milieu de l’album, cet album est touchant de par sa sincérité et son authenticité. Sans oublier les morceaux du début et de la fin, qui sont d’une beauté écrasante et qui transportent.

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Dee Cooper

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