TOPS 10 des écoutes (et de certaines sorties) de la mi-2022

Il était question de faire un top 10 ou 5 des sorties de cette mi-année, mais chacun de nos chroniqueurs ayant son rythme de découverte. Certains attendent la fin de l’année pour se replonger dans l’ensemble des albums qui les ont marqué pour faire le tris, d’autres notant au fur et à mesure. Nous nous sommes mis d’accord dans un élan démocratique, pour faire un Top 10 des albums qui ont marqué l’année en court, qu’ils soient sortis cette année ou non. L’occasion de découvrir certains albums, anciens, que l’on découvre récemment et qui nous marque tout aussi durablement qu’une sortie récente.

La sublime illustration est signée par Antoine B. et s'inspire de la nouvelle d'Edgar Allan Poe, Le Masque de la mort rouge (The Masque of the Red Death).

 Morgan (猛龍過江):


 
 

Ce début d’année fut propice à la redécouverte de certains classiques et groupes cultes chinois tel que Hades (冥界), que j’avais à l’époque de ma découverte passé assez rapidement à cause de leur évolution musicale vers un Death mélodique assez peu original et fade. Mais ce premier « album », regroupant en fait les différente productions du groupe (entre 1993 et 1998) s’inscrit dans un Death Metal Old-School aux relents Thrash Metal et Black Metal avec des touches païennes et folkloriques chinoises. Un album sublime à la fois old-school et novateur dans son utilisation des éléments chinois (et qui marquera durablement la scène extrême chinoise).  Resurrection (復活) groupe culte de Wuhan, a également connu une évolution stylistique passant du Black Metal au Death Metal, pour autant c’est avec ce premier opus que le groupe gagnera son statut culte au sein de la scène chinoise. Tout comme Hades (冥界), Resurrection (復活) pratique du Metal extrême Old-School mais dans une veine plus Black Metal, bien que les riffs Death et Thrash ne soient pas en reste. Ils se distingue d’Hades (冥界) dans leur utilisation d’éléments chinois par les paroles, qui sont structurées sur le modèle des « Chants de Chu » (IVᵉ et IIIᵉ siècles av. J.-C), une anthologie poétique de Qu Yuan et Song Yu. La réédition récente de l’album par WV Sorcerer productions propose en bonus sur le CD une déclamation prenante et sombre d’un poème de ce style. Restons chez Hades avec l’incroyable OST de  Darren Korb qui mêle à la perfection moments épiques et mélancoliques. De quoi contraster avec le bloc de violence et de tristesse qu’est le premier Biollante, un album aussi sombre qu’inventif entre Hip-Hop, Black Metal, Trape et musique industrielle / Noise.
Cette année a également a vu la disparition d’artistes qui ont marqué ma vie d’amateur de musique en général. Vangelis qui m’a fait voyager entre univers électroniques psychédéliques, spatiaux, lointains (physiquement et temporellement) mais surtout dans l’univers Cyberpunk de « Blade Runner » qui a tourné pendant des jours en la mémoire de cet artiste incroyable. Un autre artiste qui m’a marqué c’est Gloomy Grim lorsque je commençais à me plonger dans les bacs Black Metal des disquaires. Dès les premières écoutes ce Black Metal symphonique avec ses ambiances de films d’horreurs de série B m’avait énormément plu pour ce côté unique et singulier, étant très fan des OST des vieux films d’horreur de série B, faites avec les moyens du bords, mais qui possèdent des atmosphères creepy, angoissantes et très prenantes. Les OSTs sont toujours de mise puisque l’on retrouve celle de Jon Everist pour le jeu « Shadowrun: Hong Kong », jeu auquel je n’ai pas joué mais dont j’adore la BO entre musique ambiant cyberpunk et musique chinoise, entre celles de Deus Ex et Blade Runner. Puis la nouvelle sortie de la compositrice et pianiste japonaise, Risa Takeda qui nous offre avec « ​The Sorcerer's Castle » une œuvre neo-classique et progressive qui n’est pas sans rappeler les compositions de Michiru Yamane pour la saga Castlevania.
Un peu de sorties récentes en Metal avec  Arkhtinn dont j’attendais le LP pour me plonger dedans et encore une fois aucunement déçu. N’étant pas fan de Black Metal atmosphérique et cosmique qui tourne rapidement en rond et qui me laisse assez insensible, pour autant, Arkhtinn arrive à retranscrire l’infinité chaotique de l’espace et ainsi me fasciner.
Sortie qui sera sans nul doute dans mon top annuel, Ainotameni (あいのために). Projet assez obscur, dont l’origine semble être tout à la fois, chinoise et japonaise ou mexicaine, aux atmosphères sino-japonaise bref… dans tous les cas Ainotameni (あいのために) a donné naissance à un premier album orignal entre ambiances expérimentales glauques et Dream pop parfois psychédélique. C’est sublime.
 
Pangolyn :

Ce début d'année fut fort chargé de part mon engagement politique, du coup peu de temps à chercher la nouveauté, ce top sera donc constitué majoritairement de sorties attendues ou de classiques.

Tout juste sorti, ce dernier Wormrot est une grande claque dans la gueule, le groupe de Grind singapourien ne déçoit pas avec ce nouvel opus qui sera sans aucun doute dans le top de cette fin d'année.

Dans les sorties de l'année on retrouve également le nouveau Médine après un album en demi teinte en 2020, je retrouve le rappeur en pleine forme, un album bourré de punchlines et un engagement présent sur quasi chaque morceaux.

Autre sortie de 2022 que j'attendais avec impatience c'est le nouvel album de la japonaise Haru Nemuri, son mélange Hip-hop, J-pop, J-rock frôlant par moment le Post-Hardcore est toujours autant rafraîchissant.

Avant la sortie prochaine du premier album de Chat Pile je voulais me refaire leur précédente sortie, leur spleen noisy et cacophonique est d'une efficacité remarquable.

Upon A Field's Whisper est un groupe que j'ai pu découvrir grâce à son artwork réalisé par Alex CF, un album aux accents Crust / Post-Black qui se laisse écoutéer d'une traite.

Pour les moments de douceur je me suis tourné en ce début d'année vers Hitsujibungaku, leur Dream Pop / Indie Rock marquée de leur touche japonaise est parfaite pour se poser et pour le moment où les oreilles ne veulent pas plus de brutalité.

Après la dernière saison de Stranger Things je me suis moi aussi laissé aller à la Synth Pop 80's et je suis retombé sur une compilation que mes parents passaient étant gamin, Sandra c'est kitch, c'est pop, c'est 80's et voilà.

Dans mes écoutes on trouve toujours un album de Kadavar, le premier est peut être le plus entêtant, mais il y a toujours un album de Kadavar quelque soit le moment de la journée ou l'humeur.

Envie de danser ? Envie de Trance et de psychédélisme ? Infected Mushroom est là. Chaque album a sa spécificité mais tous sont à découvrir. La petite touche rock et le coté électro instrumental est parfait si vous voulez vous mettre à la Psytrance.

Pour finir du Punk Oï/ Post-Punk avec le nouvel album de Syndrome 81 qui me ferait presque renouer avec la scène punk francophone.

 

Nyarlathotep:


Depuis ce début d'année 2022, force est de constater que je n'ai pas écouté grand chose de nouveau. Peu de sorties m'attirant véritablement au point de me procurer l'album, du coup je me retourne vers des valeurs sur et des classiques. Au rang des nouveautés toutefois il est a noter une fois de plus l'excellent nouvel album des patrons du Death Metal américain Immolation. Cet Acts Of God est un véritable brûlot de Death Metal comme sait si bien le faire Immolation, noir, écrasant et blasphématoire, sans doute la meilleure sortie de l'année pour le moment. Deux formations françaises ont su faire briller le blason tricolore avec Dawohl et Misgivings tout deux sortis chez Dolorem Records pour un Death Metal brutal d'un côté comme de l'autre mais dans deux registres pour le moins différents. Au rang des inattendus découvert complètement par hasard, le premier album de Sacrifizer et son Heavy/Speed aux effluves black vicieuses et diaboliques, quel régal ! Et enfin le nouvel EP du projet australien Runespell qui me plaît tant avec son Black Pagan authentique aux mélodies aussi froides qu’envoûtantes. L'occasion également de me replonger sur l'avant dernier album du projet. Pour le reste j'oscille entre classiques et valeurs sures avec Necrophobic, Kawir, Alda et Phrenelith.

Iviche :


01. LANDSRAAD - The Golden Path
02.
Lovi - Kirmukarmu
03. 
Erreth-Akbe - A Lantern Swathed
04.
Spell of Unseeing - Weaving Light & Shadow 
05.
Frostgard - Valaquenta I
06.
Royaume des Brumes - La Dimension Inconnue
07.
Criptadel - The Goblin Market
08.
Tales Under the Oak - The Toad King
09.
Skhemty - Sunrise on the Old Kingdom
10.
Médine - Médine France


C’est un top particulièrement dungeon synth que je vous propose de découvrir. Du dungeon synth, oui, mais qui sort généralement de « l’ordinaire », avec des albums remarquables. J’ai eu beaucoup d’affinités avec des sons assez planants, reposants, élégants qui évoquent plutôt les années 70. Rien de très joyeux, ni très sombre dans tout ça, mais des albums qui diffusent leur propre paix, leur propre lumière.

Survoler un paysage désertique, comme on navigue dans le cosmos, c’est ce que nous propose LANDSRAAD dans son magnifique premier album inspiré de l’univers de Dune. Je ne me lasse jamais d’écouter The Golden Path tant ses atmosphères sont reposantes et grandioses à la fois. La trame musicale y est lentement et délicatement tissée, grâce à des synthés aux textures délicieuses. Un vent de nostalgie souffle du début à la fin, dans un minimalisme élaboré rappelant la Berlin School. Un voyage idéal pour s’adonner à la méditation dans un demi-sommeil.

Le second album de Lovi est une majestueuse traversée dans le folklore finlandais. Entre les samples d’ambiance qui nous immergent dans la forêt, sur fond de guitare sèche et les mélodies enchanteresses, plus médiévales et citadines, cet album est repos et lumière pour l’âme. Les titres sont variés, étoffés ou simples, mais toujours justes. Kirmukarmu m’évoque un après-midi de printemps, où, assis à l’ombre des arbres dans des habits de lin blanc, un homme d’âge certain, ayant vécu il y a fort longtemps, contemplerait la rivière, attendant qu’un poisson morde à l’hameçon.

Dans A Lantern Swathed, Erreth-Akbe nous conte majestueusement son épopée. La composition et les arrangements nous font voyager entre des atmosphères remarquables, hautement émotionnelles et subtiles. C’est un album monumental, primitif et raffiné, qui nous emporte en pays barbare, dans la steppe ou la toundra et qui nous laisse le sentiment d’avoir, l’espace d’un instant, inspiré à plein poumons l’air frais des larges étendues.

Spell of Unseeing invite nos émotions à resurgir à travers de sublimes paysages atmosphériques. Une perle rare, d’intensité vibrante et tout à fait unique que ce Weaving Light & Shadows. Les mots sont impuissants à décrire l’élégante magie qui émane de cet album, ni toute l’étrange et familière nostalgie que cela m’inspire.

Frostgard, avec Valaquenta I marque un début remarquable : pur, sincère et profondément dungeon synth. Une petite pépite du genre à n’en point douter. Une élégante lumière feutrée, poussiéreuse, semble émaner des nappes de claviers. Une beauté sans nom, un refuge où se mettre à l’abri, où perdre la notion du temps, où vivre un instant irréel dans les terres de Tolkien : cet album est un peu tout ça à la fois. Une des meilleures sorties dungeon synth de 2022.

Royaume des Brumes frappe fort, comme à son habitude. Toujours aussi nostalgique que les précédents opus, La Dimension Inconnue nous fait voyager dans un monde gardé par de nobles chevaliers, tout autant qu’à l’intérieur de notre être véritable. Nous nous trouvons, par les chemins de cette rêverie profonde, marcheur errant au grand bâton de mage. Ici la magie est bien vivante, alors nous en profitons pour nous ressourcer et pour vibrer...

Criptadel nous fait voyager avec une incroyable puissance évocatrice dans les dédales souterrains du Goblin Market. Du dungeon synth à l’état pur, qui, tout en respectant les codes, repousse les limites de l’imaginaire habituel. L’aura austère des synthés se mêle habilement au « grotesque » d’un univers fantasy peuplé de gobelins et de trolls. Ce coup de maître du projet argentin, sortit en 2020, occupera certainement une place de choix dans l’histoire du dungeon synth.

Un paysage sonore hypnotique et doux nous berce, nous fait peu à peu quitter ce monde, pour nous faire lentement évoluer dans une autre dimension. Chacun de nos pas de souris se perdent dans une ambiance lumineuse et feutrée. Les mélodies partagent la simplicité et la pureté des berceuses. Non nous ne sommes pas en train de rêver, nous écoutons seulement le premier album de Tales Under The Oak. Il faut aussi souligner la splendeur de la pochette, représentant The Toad King, un crapaud qui nous fixe avec son regard sévère et ses allures de souverain des marais.

J’attendais avec impatience le premier album de Skhemty, que son auteur, John Lordswood, aussi à l’origine du projet de space dungeon synth Weress, prépare en secret depuis semble-t-il des années. Une envie probablement déclenchée par « l’échec » du projet collaboratif Anubis, qui depuis a été retiré d’internet. J’avais eu l’occasion d’écouter, j’avais apprécié la thématique égyptienne, mais je dois avouer que cette nouvelle sortie est bien plus incroyable et aboutie que ce qu’il reste de l’autre dans ma mémoire. Je parlerai davantage de Sunrise on the Old Kingdom prochainement, car il figurera sans aucun doute dans mont top de l’année. S’il ne figure qu’en 9ème position c’est qu’il est sorti il y a quelques jours à peine et que je n’ai pas encore eu le temps de beaucoup l’écouter.

Je souhaitais finir ce top en beauté par le nouvel album de Médine, que j’ai trouvé vraiment incroyable. Grâce à son combat qui n’a cessé d’être malmené, méprisé par les médias, le rappeur semble avoir gagné en maturité politique, il s’engage franchement et c’est galvanisant. Il n’oublie pas non plus de nous toucher avec des titres plus intimistes. Médine France est un album sincère et total. Les punchlines sont terribles et atteignent leur cible avec justesse. Cette écoute m’a émue, m’a ravie. Je recommande chaudement.

Mohamed Kaseb :
 

01. Stevie Wonder - Journey Through The Secret Life Of Plants (1979)
02. Spin - Spin (1976)
03. Phil Collins - Hello I Must Be Going (1982)
04. Diana Ross - Baby It's Me (1977)
05. Mohamed Mounir - El Tool Wel Loon Wel Hourriya (1992)
06. Mahogany Rush - Maxoom (1972)
07. The Jackson 5 - Get It Together (1973)
08. Pat Travers - Black Pearl (1982)
09. Keane - Strangeland (2012)
10. The Silencers - A Letter From St. Paul (1987)

1. Stevie Wonder - Journey Through The Secret Life Of Plants (1979)Le mal-aimé de la discographie du maitre qui peut certes se montrer déroutant, mais dont l'alliage d'instrumentales expérimentales planantes et de titres soul plus typiquement wonderiens fait des merveilles, un monument qui mériterait d'être réhabilité!

2. Spin - Spin (1976)Obscur projet jazz fusion néerlandais alliant groove funky dansant et ambiances aériennes typiques du prog européen, une véritable pépite oubliée!

3. Phil Collins - Hello I Must Be Going (1982)Un héritage Genesis évident mêlé à des sonorités plus modernes issues des expériences de Phil avec Hugh Padgham, le tout saupoudré de soul Motown 60s, un vrai plaisir du début à la fin!

4. Diana Ross - Baby It's Me (1977)Concentré de tubes funk disco-isants enflammés et de balades plus suaves sublimés par la classe de Diana, un sommet de sa discographie assurément!

5. Mohamed Mounir - El Tool Wel Loon Wel Hourriya (1992)Savant mélange de musique nubienne, de chanson égyptienne, de jazz, de soul, de reggae, de rock, et de plein d'autres choses qui rendent la musique de Mounir si belle et si grande, une valeur sure!

6. Mahogany Rush - Maxoom (1972)Quelque part entre hard rock, blues funk et rock psyché, avec une forte influence Hendrix, tout simplement irrésistible, le début d'une belle carrière pour Frank Marino!

7. The Jackson 5 - Get It Together (1973)Rencontre au sommet entre Norman Whitfield, tête pensante des Temptations, et les Jackson 5, pour un régal de soul psyché débordant de puissance et de groove, une étape essentielle dans la carrière des frangins!

8. Pat Travers - Black Pearl (1982)Virage plus hard FM pour le guitariste canadien qui conserve tout de même sa patte heavy blues et sa classe naturelle, une vraie usine à tubes qui aurait mérité un meilleur sort

9. Keane - Strangeland (2012)La britpop à la fois énergique et délicate de Keane se sublime sur ce disque beaucoup moins plébiscité que ses prédécesseurs mais pourtant meilleur sur bien des points, tout simplement magnifique!

10. The Silencers - A Letter From St. Paul (1987)Un disque dans le sillage de U2 et Simple Minds, rempli de mélodies charmeuses entre britpop, new wave et musique celtique, l'ambiance de toute une époque!
 
Loucach :

 

1. The Witcher 3Original Soundtrack
2. Battlejuice - Fire & Blood

3. Sari - A U Se
4. HumanInstrumentality Project - The Broken Angel Thesis
5. Nine Parchments -Original Soundtrack

6. Chthonic -Takasago Army
7.
簡諧點源 (HARMONESE) - 電子歌劇
8. Judas Priest -Redeemer of Souls
9. Skáld - VikingsMemories

10. Stinky - Resolve

Beaucoup d’écoutes déjà en cette moitié d’année ! Pas étonnant quand on est fan de musique, mais des écoutes très disparates, tellement que certaines ne sont pas présentes dans le top ; pas très Scholomance friendly (et je ne parle pas de bords politiques douteux, mais bien de style de musique).

L’album que j’ai le plus écouté depuis le début de l’année, et depuis des années maintenant de manière régulière, c’est bien la BO de the Witcher 3. Un mélange de moments épiques et envoûtants qui font remonter la nostalgie et qui restent pour moi la meilleure échappatoire musicale.

On retrouve ensuite l’incontournable de mes tops : Battlejuice et sa darkwave entêtante qui ne quitte jamais mes écouteurs partout où je vais ! Puis nouveau coup de cœur de cette année, qui sans nul doute trouvera sa place dans mon top de 2022, le premier album de Sari. Il s’agit d’un mélange de pop japonaise avant-gardiste sur fond d’Electro / Coldwave, autant dire un régale pour mes oreilles adeptes du mélange de genres. Toujours dans un délire japonais, mais bien plus violent et fait par des Chinois, Human Instrumentality Project reprend le thème de l’anime Neon Genesis Evangelion et te l’envoie à travers ta gueule de weeb avec toute la puissance d’un Deathcore qui tâche, et c’est très appréciable ! La suite est cependant plus douce et onirique. La BO du jeu Nine Parchments, à l’instar des productions musicales médiévales fantastiques d’Ari Pulkkinen, est véritablement d’un enchantement incroyable qui me transcende à chaque écoute. Par ailleurs, je vous recommande vivement les BO des jeux Trine par ce même compositeur si vous êtes adepte du genre.

Retour en Asie avec le groupe taïwanais qu’on ne présente plus, Chthonic et son album Takasago Army, qui pour moi possède l’un des titres les plus fabuleux qu’il m’ait été donné d’entendre, version acoustique comprise : Takao. Si vous n’avez pas encore sauté le pas du Metal asiatique (déjà en lisant Scholomance Webzine je sais pas comment vous faites), Chthonic est une valeur sûre ! Autre découverte de cette année qui m’a séduit instantanément, c’est le projet Electro / Darksynth du duo chinois 簡諧點源 (Harmonese). Tous les éléments y sont pour passer sa meilleure promenade urbaine au milieu de la nuit.

Pour finir, j’aime retourner régulièrement sur cet album plutôt récent de Judas Priest. Beaucoup de titres qui pour moi font mouche, d’une efficacité que l’on connaît au groupe, l’assurance d’un bon moment à passer quoi qu’il arrive. Même chose pour Skáld dont la musicalité est prenante, et Stinky qui armé de seulement deux titres sait apporter l’énergie nécessaire pour bien démarrer la journée en pleine forme !

Aladiah :

 

01. Stereo - Somewhere In The Night
02. ExperimentalProducts - Tracks To Glow In The Dark
03. DoCtor MuTantO & Tango Mangalore - Dragcula Y Sirena Maricon
04. ΓεμάτοςΑράχνες,Ρε Φίλε! - Γεμάτος Αράχνες!
05. DEAR DEER -Collect And Reject
06. Raskolnikov -Hochmut Kommt Vor Dem Fall
07. Noctivagus - Ecosda Noite
08. Age Of Heaven -Armageddon
09. Scorpions - RockBeliever
10. Scooter - GodSave the Rave


Grâce au revival de la synthpop et des musiques électroniques minimalistes plus ou moins apparentées aux courants post-punk et new wave, redécouvrons, en cette année 2022, quelques perles nous transportant dans un univers kitsch et catchy. Plongeons-nous à corps perdu dans cet océan de classiques, comme avec Stereo et Expérimental Products, avec des albums récents contenant des versions remastérisés de titres des années 80.

En parlant océan, continuons notre exploration avec les récentes compositions des grecs de DoCtor MuTantO & Tango Mangalore, dérangeantes, fantomatique et frénétiquement dansantes. Poursuivons notre descente aux enfers avec Γεμάτος Αράχνες,Ρε Φίλε! (littéralement  « Plein d'araignées, mec ! ») dont le seul nom annonce la couleur. C'est froid, incisif et brut ; une sorte de punk électronique sans fioritures.

2022 c'est également l'occasion de retrouver les concerts et autres événements musicaux. Pour ma part, je ne me suis pas remis de la claque que j'ai prise face au post-punk des franco-suisses de Raskolnikov, mais surtout par DEAR DEER et sa no wave glam electro-pailletée. Rennes a tremblé le soir du 9 avril, pour sûr. À consommer sans modération.

Ne laissons pas le goth rock et le deathrock de côté. Lorgnons du côté du Portugal avec Noctivagus et les compositions, bien que peu originales vu les genres et les thèmes, aient le mérite d'être très efficaces. Mention spéciale au titre « Corta-me a Cabeça Devagar » qui reste longtemps en tête (attention, un jeu de mots pourri peut se cacher dans cette phrase). Direction l'Allemagne ensuite, avec Age Of Heaven. Même commentaire que précédemment, mais avec un groupe allemand en plein spleen, en somme.

Reste ensuite les groupes en dehors du domaine post-punk. Oui, ouvrons nos oreilles à d'autres sonorités, ça fait du bien. Scorpions pour commencer et le très bon Rock Believer, un album qui rattrape largement l'exécrable Return To Forever, et qui a été pensé comme une suite directe à leur album classique de 1982 : Blackout. Pari gagnant. Finissons avec Scooter et son God Save the Rave ; oui, j'assume complètement ; un album de happy hardstyle moyen selon moi, mais qui permet de se vider la tête en attendant les sorties nous attendant en cette seconde moitié d'année.


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