Chronique | MISGIVINGS - Misgivings (Album, 2022)

Misgivings - "Misgivings" (Album, 2022)

Tracklist :

01. Deny The Divine Praise
02. Demonically Stigmatized
03. Masquerading As God
04. Stormblood
05. Disgraceful Lust
06. The Age Of Christic Sorrow
07. Serenity In Shades
08. Supreme Regression
09. Ancient Fear

Streaming intégral :

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30 ans c'est le temps qu'il aura fallu à Misgivings pour sortir son premier album. Formée en 1991, Misgivings sort 4 démos entre 1994 et 2006 : Trouble Scars (1994), Time-Decomposed (1995), Prophetic Redemption (2001) et Masquerading As God (2006), puis un split Requiem For Gods Perdition avec Drowning en 2017 chez Osmose Productions. Malgré tout le nom du groupe reste relativement inconnu au sein même de la scène hexagonale. Pour autant, c'est fort de compos affûtées et d'un line-up expérimenté, comprenant Infamist de Ritualization et David B. aux guitares, ainsi que Guilhem Auge et Esteban Martin de Impureza, respectivement à la batterie et au chant/basse, que sort ce premier album éponyme, chez l'excellent Dolorem Records. Alors l'attente en valait-elle la peine ?

Oui clairement, dès les premières notes de "Deny The Divine Praise" le ton est donné : C'est sauvage et brutal, tout en agressivité du début à la fin ! Pendant 34 minutes, sans le moindre temps-mort Misgivings nous réduit en bouillie avec son Death Metal impitoyable, noir et violent, dans la veine d'Angelcorpse, Morbid Angel ou Ritualization (ça saute bien aux oreilles ici même si, plus directement, on sent la touche de Infamist à la guitare).

L'album est blindé ras la gueule de riffs assassins, parfaits pour se dévisser les cervicales, à l'image de ceux du redoutable "Stormblood" ou du furieux "The Age Of Christic Sorrow", aux effluves thrashisantes. Les guitares sont parfaitement soutenues par une batterie qui dévaste tout, à gros coup de blasts et par les imprécations haineuses d'Esteban Martin, parfois pas très éloignés de celles de Glen Benton. C'est rapide, c'est furieux et méchant, ça sent le souffre et ça dégueule le mal comme sur "Masquerading As God", et même dans les moments plus lourds où le groupe ralentit (un peu), il se dégage cette aura de puissance et de bellicisme qui, tout du long, caractérise l'album. À noter que quatre des neuf titres composants l'album, ont été repris des démos Prophetic Redemption et Masquerading As God.

Pour parfaire ces compos en béton armé, la prod sied merveilleusement bien à l'album : ça sonne juste et authentique, ni trop moderne, ni trop sale, parfait pour mettre en valeur la puissance des compositions et l'artwork diabolique l'illustrant, qui est signé du grand Chris Moyen.

30 ans d'attente pour sortir cet album. 30 ans de haine et de fureur assenés en 34 minutes. Forcément, ça fait mal, très mal ! Avec ce premier album ravageur Misgivings s'impose et sera très sûrement à compter parmi les meilleures sorties de l'année. Tuerie !
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Nyarlathotep




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