On ne va pas s'étendre sur les déboires de 2021 : tout autant que la précédente, cette année nous a encouragés à nous replier sur ces mondes alternatifs, utopiques ou dystopiques, imaginaires ou cruels de vérité, que constituent les disques. Notre équipe s'est une fois de plus prêtée au jeu habituel d'en classer 10 parmi ses préférés : chaque membre de Scholomance vous invite à le/la suivre dans ses environnements sonores de l'année, pour découvrir ou redécouvrir ce que les artistes ont réussi à créer en ces temps troubles. Nous avons fait le choix de sélectionner des albums dont la sortie physique date de 2021 - aussi ne soyez pas surpris de voir quelques disques parus dès 2020 au format numérique manquer à l'appel. Nous espérons que cette liste d'écoute géante vous donnera l'énergie d'avancer à pas fermes dans cette nouvelle année !
Blackmass Siren (獻血) - 獻血
Æthĕrĭa Conscĭentĭa - Corrupted Pillars of Vanity
水树 (Tassi) - Northland I • II (北之国 一 · 二)
Owl Cave - Broken Speech
Zankoü - Evil Cat Bastard
Agrypnie - Metamorphosis
Abstract Void - Wishdream
Twillght Blooming (暮色绽放) - Twilight Blooming
Wÿntër Ärvń - Abysses
Senyawa - Alkisah
L’année 2021 aura vu (enfin) la sortie d’un album que j’attendais depuis de nombreuses années, le premier album éponyme des hongkongais de Blackmass // Siren (獻血). Cet opus tant attendu, ne m’aura en aucun cas déçu puisqu’il figure comme mon album de l’année ! « 獻血 » regroupe absolument tout ce que j’attends d’un album de Black Metal avant-gardiste, des influences des maîtres comme Blut Aus Nord jusqu’au très Noisy Dodecahedron et La Torture Des Ténèbres. J’avais abordé le groupe dans mon article sur les formations hongkongaises et pour éviter une redite je vous invite à le découvrir ainsi que les 9 autres projets qui l’accompagné. On reste dans le Black Metal « Avant-gardiste » avec Æthĕrĭa Conscĭentĭa et leur incroyable et surprenant album, Corrupted Pillars Of Vanity. Ne connaissant pas la formation avant la sortie de cet opus cela a été une double surprise pour un album qui tourne régulièrement depuis, cosmique, progressif avec des touches jazzy et tribales. Très peu d’album me font ressentir l’immensité du cosmos et son inconnu et celui-ci y arrive, rappelant les compositions de Yoko Kanno sur l’OST de Cowboy Bebop. Fin du podium, avec le double album de Tassi (水树) « Northland I · II (北之国 一 · 二) », (side-projet de Dryad de Bliss-Illusion) sorti fin 2020 au format digital, l’album est sorti au format physique début 2021, divisé en deux en Chine puis regroupé, il s’agit là de la version occidentale. Cette version occidentale a la particularité d’être ornée d’un nouvel artwork signé Alcide Nathanaël (qui pour moi est le plus beau que j’ai vu cette année) qui reflète à merveille le mysticisme, la spiritualité, la lumière, la noirceur qui émanent de cet album de deux chapitres. L’album est long, c’est un fait mais tellement prenant, oscillant entre moment d’extase bouddhiste et noirceur dépressive, Blackgaze et Dream Pop, Post-Black et Black Metal. Bref une œuvre singulière et sublime paraîtra prochainement au format LP. Revenons aux surprises, avec Owl Cave, album uniquement instrumental et inspiré de Twin Peaks, ne connaissant pas la série Broken Speech m’a pourtant fait traverser les dimensions et les horreurs avec ses influences industrielles et cinématographiques, entre l’atmosphère de Blackmass // Siren (獻血) et le mysticisme de Tassi (水树). La cinquième place est aussi occupée par un groupe que j’attendais depuis plusieurs années, Zanköu et son Evil Cat Bastard. Groupe sino-japonais localisé à Pékin je les ai croisés sans jamais pouvoir les voir sur scène a mon grand désespoir, mais la musique présente sur les réseaux chinois (avec leur esthétique féline et à la Bathory) m’avaient suffisamment intrigué pour que je suive assidûment leur actualité et c’est cette année après quelques années à arpenter les scènes qu’ils libèrent leur premier album. Un mélange de Black Metal, de Hardcore et de Crust qui a tout pour me ravir avec des influences dans les compositions de la musique chinoise et japonaise. Toujours dans les albums attendus, Agrypnie et son Metamorphosis, du Post-Black Metal comme seul Agrypnie sait le faire, où les rêves des hommes et ceux des dieux se mêlent dans une transe chamanique qui nous transformera et nous éveillera au monde spirituel. On continue avec Abstract Void, projet à la croisé du Black Metal Atmosphérique et de la Darksynth. Après un premier album sorti en 2017 et qui m’a totalement pris au dépourvu tant au niveau de l’innovation que des compositions surprises, quelque peu déçu avec le second album que j’ai trouvé trop fait « à la va vite » pour surfer sur le succès de Into The Blue. Mais, après trois ans et ce second album, Abstract Void sort Wishdream où on retrouve cette création innovante et pas seulement un mélange attendu de Black Metal et de Dark Synth. Repartons en Chine avec le dernier album de ce top venant de l’Empire du Milieu, le premier album éponyme de Twilight Blooming (暮色绽放). Six ans après leur changement de nom et de line-up, le plus vikings des groupes chinois marque sa présence sur la scène chinoise mais aussi Folk Metal avec un album qui a ravivé l’âme de ce que le Folk metal faisait de mieux avant de devenir un Metal dansant pour metalleux bourré au Hellfest. Le Folk metal était, il y a quelques années un des styles que j’écoutais le plus, mais les années passant, le style et les groupes de plus en plus « légers » sont devenus au Metal ce que les jeux à boires sont aux jeux de société. Puis, cette année Twilight Blooming (暮色绽放) a réveillé l’atmosphère sombre et folklorique des premiers Finntroll et Arkona ou encore Moonsorrow. Le groupe pratique ce Folk Metal païen qui sait jouer des mélodies dansantes mais blackisante, une danse guerrière et non une danse alcoolique s’offrant le luxe de passages plus Neo Folk que Folk Metal dans une cohérence et une maîtrise incroyable. Twilight Blooming (暮色绽放) a simplement sorti l’album que je ne savais pas attendre dans le Folk Metal. Après cette longue tirade, le Folk n’a pas dit son dernier mot avec Wÿntër Ärvń et son album Abysses. Entre Neo Folk, Dark Folk et musique de film, il me rappelle sur certains passages les OST mélancoliques des films Ghibli. Moins de lignes mais ne vous y fiez pas, l’album est un voyage complet à découvrir.
L’album qui clôture ce Top 10 2021 est un album à l’histoire étrange. Publié dans une trentaine de formats par plus de 40 labels, le dernier du groupe indonésien de musique expérimentale / tribale Senyawa Alkisah est ici présent dans son édition chinoise. Si j’ai sélectionné cette sortie spécifiquement et pas seulement l’album c’est qu’en plus de l’excellent album cette édition est accompagnée d’un CD de remix du groupe avec des morceaux de Senyawa retravaillés à la sauce Zaliva-D, Li Jianhong et Ruò Tán.
Pour les moins intrépides des lecteurs voici en quelques mots cette année. Entre énormes surprises tant au niveau d’album pas attendus ou de groupes complètement découverts, cette année a été ponctuée par des albums attendus qui n'ont en rien déçu. Ce top principalement Black metal est né d’une année foisonnante en groupes avant-gardistes et novateurs. De quoi rafraîchir une scène où se multiplie les groupes de « raw » ou « true » aussi insipides les uns que les autres.
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Malignat Altar - Realms Of Exquisite Morbidity
Mortiferum - Perversed In Torment
Nekromantheon - Visions Of Trismegistos
Ferriterium - Calvaire
Alda - A Distant Fire
Phrenelith - Chimaera
Creeping Fear - Hategod Triumph
Cambion - Conflagrate The Celestial Refugium
Unanimated - Victory In Blood
Unto Others - Strenght
Altesia - Embryo
Dvne - Etemen Ænka
Swallow The Sun - Moonflowers
Orelsan - Civilisation
Deafheaven - Infinite Granite
Gojira - Fortitude
Gonemage - Mystical Extraction
Turnstile - Glow On
Ad Nauseam - Imperative Imperceptible Impulse
So Hideous - None But a Pure Heart Can Sing
Eldovar (Kadavar & Elder) - A Story Of Darkness & Light
Radio Supernova - Takaisin
Pupil Slicer - Mirrors
Replicant - Malignat Reality
水中スピカ (Suichu Spica) - mEq
Knoll - Interstice
L'heure du bilan de l'année 2021 a
sonné, encore des tonnes d'albums écoutés, plein de pépites mais
il a fallu n'en selectionner que dix, que voici.
Pour la première
place voici une sortie du prolifique Garry Brents, il n'a pas été
facile de choisir une seule sortie du bonhomme, entre Sallow Moth,
Gonemage et Cara Neir, Garry nous aura gâtés, j'ai choisi le premier
sorti sous le side project Gonemage, issu du monde pixel-fantasy créé
dans l'album Phase Out de Cara Neir. Rien de mieux qu'un mélange
Chiptune, Black Metal pour nous partir à la découverte de son monde de pixel
coloré qui m'aura fait voyager tout au long de cette année.
Pour la deuxième place, le dernier album de Tunrstile. J'était au début sceptique devant cette nouvelle sortie, le coté hyper pop collé au hardcore me faisait tiquer sur la première écoute, puis vint la seconde puis une troisième, quatrième, cinquième... Turnstile m'avait emporté dans son album bourré de tubes rafraîchissants et entêtants qui défilent encore minimum une fois par jour dans mon lecteur.
Pour mon troisième choix place à la tourmente. Ad Nauseam nous a livré en 2021 un des meilleurs albums de Death Dissonant. Nous plongeant dans un cauchemar sombre et oppressant où tout n'est que chaos. Chaque écoute est captivante et nous fait découvrir un peu plus la déconstruction du monde peint à travers ces dissonance, ces rythmiques changeantes tantôt lancinantes et oppressives puis violentes et brutales. Un chef d’œuvre immanquable.
Une bonne surprise cette année c'est le retour de So Hideous, avec un mix Post-Black/Post-Rock/Screamo encore plus orchestral, plus expérimental, pour encore plus d'émotions.
Une autre surprise cette année la
collaboration de Kadavar et Elder pour une album de toute beauté aux
notes psychés et très « pinkfloydesques » , un album très
atmosphérique et immersif.
On sort des sentiers battus et l'on
s'aventure vers le monde de la dream pop, Post-Punk et shoegaze du
groupe finlandais Radio Supernova, qui nous font revivre les années
80 au travers de leur musique dansante, et obsédante qui m'aura fait
fredonner leur titres avec mon plus beau finnois façon yaourt.
On replonge dans la dissonance et le chaos avec en premier lieu le mathcore survolté de Pupil Slicer et leur chanteuse survoltée qui m'aura donné encore une fois envie de tout casser, puis le Death assez old School de Replicant qui nous emmène dans une folie stridente, torturée, mixant mid-tempo alambiqué et brutal death violent.
Retour à la douceur avec le Math Post-Rock mixé à la J-pop de 水中スピカ (Suichu Spica) qui accompagna parfaitement tout mes petit moment chill de l'année, avec ces mélodies douces et la voix apaisante de Chiaki.
On finit ce top avec encore une fois du chaos, et de la dissonance avec le deathgrind noisy du premier album des américains de Knoll.
Encore une année pleine de découvertes, de surprises et de bons albums. 2021 aura encore été une bonne année sur le plan musical, on déplorera le manque de concerts, mais j'aurai quand même enfin pu voir Déluge pour une prestation scénique folle et mémorable. On souhaitera pour 2022 beaucoup plus de concerts et peut-être enfin voir le second opus de Hällas sur scène après ces innombrables report.
Mentions Honorables :
Cara neir - Phase Out | Gonemage -Sudden Deluge | Sallow Moth - Stasis Cocoon | Slant - 1집,
Effluence - Psychocephalic Spawning | Lonely Leary - Passenger on the Eve | Gonin-Ish - 死人賛歌 | High Cost -
What's Living Worth ? | Moira - bi polar | Noctambulist - The Barren Form |
Charnel Grounds - Molecular Entropy Examined in the Bowels of a GreatOne | Thirdface - Do It With a Smile | Capra - In Transmission |
Perturbator - Lustful Sacraments | Kurushimi - Chaos Remains | Abstract Void - Wishdream | Grey Aura - Zwart Vierkant | Gojira - Fortitude | Between the Buried and Me -Colors II | Vildhjarta - Måsstaden Under Vatten | Dreamwell - Modern Grotesque | Æthĕrĭa Conscĭentĭa - Corrupted Pillars OfVanity | Gravesend - Methods Of Human Disposal | Mental Cruelty - AHill to Die Upon | Sunless - Ylem | Tassi (水树)
- Northland I • II | The Armed - Ultrapop | Logistic Slaughter - Lower Forms of Life | Body Void - Bury Me Beneath ThisRotting Earth | To Forget - Echoes Take TheirPlace | Frontierer - Oxidized | Mythic Sunship - Wildfire | Tenue -Territorios | Knocked Loose - A Tear in The Fabric of Life | Closer -Within One Stem | Japanese Breakfast - Jubilee |
Karoline Wallace - Stiklinger | YoneKo - ちょっとだけ二日酔い。| Cannibal Corpse - Violence Unimagined | Dying Wish - Fragments of a Bitter Memory | Cerce - Cowboy Music | Herzel - Le Dernier Rempart | Nightmarer - Monolith of Corrosion | Parannoul - To See the Next Part of the Dream | Lucid Express - Lucid Express | Seputus - Phantom Indigo | Yautja - The Lurch | Dead and Dripping - Miasmic Eulogies Predicating an Eternal Nocturne |
Swallow The Sun - Moonflowers
Cynic - Ascension Codes
Grey Aura - Zwart Vierkant
Cult Of Luna - The Raging River
Quoiqu’il en soit, il est toujours plaisant de se prêter à l’exercice, ça me permet de me rendre compte du nombre de découvertes que j’ai fait pendant l’année et des artistes qui m’ont beaucoup marquée par leur art.
Il faut dire que la crise mondiale a ceci de bon qu’elle stimule la créativité de pléthores artistes de toutes les scènes tant elle a provoqué des temps d’arrêt qui entraînent l’isolement, les remises en question, la réflexion, sans parler des pertes, tout ce qui constitue un terreau favorable à la création.
Ainsi, placé haut dans mon top est le dernier album de Swallow the Sun. C’est évidemment un choix de coeur, mais cet album se distingue aussi par sa qualité musicale extraordinaire, que ce soit en version metal ou en version classique jouée par Trio Nox.
Mon deuxième choix est aussi un choix de coeur avec Cynic qui nous ont offert un magnifique album cosmique. Expérience sensorielle unique que je vous recommande d’écouter au casque et faire des expériences avec l’ordre des morceaux, jusqu’à l’ascension finale.
Parmi les belles découvertes de cette année, il faut noter Grey Aura, qui était à la 1ère place dans mon top de mi-année, ils n’ont laissé place qu’à mes deux choix de coeur, c’est dire que j’ai été fortement marquée par leur excellente fresque musicale. Continuons dans les découvertes, Sunnata et Akhenaten m’ont aussi beaucoup impressionné par leurs musiques, musiques qui reviennent très souvent dans mes écoutes cette année et la qualité de leur compositions justifient leur place dans ce classement.
Faisons place aux artistes qui ne déçoivent jamais, il y a Rivers of Nihil et Cult of Luna. Je me souviens que j’étais déjà très impatiente de découvrir The Raging River dès la fin de l’année dernière, et j’avoue que l’attente en valait la peine. Quant à The Work, c’est du même acabit, technique et efficace, tout ce que j’adore! Ils méritent leur place dans mon classement.
A la 5ème place est Dzanca, un album important pour moi car c’est la cristallisation du talent musicale de Dzung et l’héritage culturelle vietnamienne qui se trouvent dans cet album.
Lake of Tears et Omnious est, encore une fois, un choix de coeur. C’est comme un petit péché mignon, comme quand on déguste un Chuppa Chupps à 30 ans, en cachette dans son salon devant une vieille série. C’est l’album de la nostalgie, un beau retour.
Dream Unending a faillit passé à la trappe car je m’étais dit qu’en fin d’année, j’arrête d’écouter les nouveautés car je ne souhaitais pas étendre trop mon top déjà sous processus de dilatation alarmante. Finalement, la couverture de l’album m’a attiré et je les ai écouté un soir solitaire. Nectar! Il a même battu Akhenaten que j’aime énormément!
En résumé, 2021 a été une année riches en sortie et en découverte. Pour ma part, elle a été une année de doom de black, de metal technique et de black, sans parler des beaux retours comme ceux d’Accept, d’Alice Cooper, d’Hypocrisy, de Pestilence ou encore d’Exodus!
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Unsheathed Glory - A Journey Through Realm And Region
Sven Mor - Dernière Couleur D'un Monde Vivant
Torchlight - Of Breathing Forests & Uncharted Seas
Oublieth - A l'ombre Du Royaume En Cendres
Amiina - Pharology
Descort - Ysopet 1er
Umbria - The Entombed Wizard
Imbaru - Acacia Caven
The Sun Or The Moon - Cosmic
Alors devant toute l’absurdité du monde, c’est peut-être le bon moment pour entamer une démarche introspective, pour se replier un peu en soi-même, bien au chaud dans sa bulle et se renforcer en soi et pour soi. L’année 2022 qui s’annonce, sonne aussi comme un retour à la nature, un retour aux sources, à l’intimité et à l’imaginaire. Peut-être l’art, dans sa vie, dans sa matière organique, fera jaillir de nouveaux mythes.
Cette année je me suis beaucoup éloignée du black metal, bien qu’il y ait eu d’excellentes sorties, dont l’une de mes préférées est le dernier album de Stormkeep, qui est excellent. J’aurais aussi pu vous parler du nouveau Seth ou du dernier Sanctuaire. Pourtant, j’ai décidé de ne pas les faire figurer dans mon top. J’ai préféré partager avec vous des pépites méconnues, qui s’inscrivent majoritairement dans la scène dungeon synth. Les projets que j’ai sélectionnés résonnent bien avec ma vision actuelle du monde et je pense, avec l’air du temps. C’est pourquoi j’ai voulu les mettre en lumière. Le classement reste assez arbitraire, mon idée étant vraiment de vous faire découvrir dix albums qui m’ont fait vibrer.
Ce top rend hommage aux années 70, et sent bon l’océan et surtout l’introspection. Commençons par la fin, avec un album qui sort des sentiers battus : Cosmic. Une aura planante, psychédélique et progressive se dégage de cet album sans prise de tête. Ensuite, vient la danse de la vie sauvage et de la mort, la floraison mortuaire, avec le dernier Imbaru. On s’ennivrera de la dernière sortie d’Umbría, toujours aussi féerique et lumineuse. On gagnera en légèreté en écoutant Descort, nouveau venu sur la scène dungeon synth française. Son style est d’une élégance lumineuse, une véritable bouffée d’oxygène. Le premier album qui parle de la mer dont j’aimerais vous parler s’appelle « Pharology », du projet islandais Amiina. L’ambiance, maritime et obscure, progressive et intense, dévoiles des splendeurs feutrées d’émotion. On ne perd pas en élégance avec le dernier Oublieth, où la lenteur hypnotique offre une atmosphère presque familière, dans se grésillements, ses sonorités analogiques, dignes héritières de la Berlin School. Torchlight se place une démarche très introspective dans son nouvel album Of Breathing Forests & Uncharted Seas. La tête pensante du projet de dungeon synth italien, finit la description de son album par les mots suivants : « Bring nothing else beside yourself and escape, get lost in uncharted seas and into lands where no one will be able to reach you except the real you. / N’emporte rien d’autre que toi-même et évade-toi, perd toi dans les mers inexplorées et les terres où personne ne pourra t’atteindre, excepté le vrai toi. » Un nouveau souffle déferle sur le black metal, c’est la « dernière couleur d’un monde vivant » de Sven Mor et ça sent bon le goémont, l’air marin et la Bretagne. C’est froid, humide et ça claque le visage comme une bonne brise. Moins corporel, moins sensuel, plus épique et idéalisé, le dernier Unsheathed Glory impose la richesse épique de ses mélodies, de ses textures analogiques, et nous embarque dans une contrée de la fantasy médiévale. Dans un esprit similaire, plus organique et vivant, DIM, dans ses mélodies enchanteresses, nous dépeint un charmant et pittoresque paysage. Une vraie réussite pour qui prend plaisir à voyager dans sa tête.
J’espère qu’avec toutes ces suggestions, vous aurez pu rêver un peu, vous échapper, et vous retrouver seul, bien avec vous-même, afin d’affronter le monde et ses défis plus sereinement.
Doric - Great Dead Cities
Information Society - ODDfellows
Nuevo Testamento - New Earth
Xeno & Oaklander - Vi/Deo
Kælan Mikla - Undir Köldum Norðurljósum
Squid - Bright Green Field
Moins de goth, plus de pop. Tel est le crédo qui pourrait résumer mon année musicale 2021.
Cette édition, riche d'un nombre important de sorties en tous genres, ne m'a pas pris aux tripes comme je l'aurais aimé ; mon esprit balloté entre mon amour de la darkwave et une scène en crise. Sexisme, racisme, fascisme même ; il y a définitivement quelque chose de pourri au royaume du gothique. Mais les esprits chagrins et autres aveugles enragés n'auront pas réussi à émousser ma passion. Donc pour ce top : moins de complaisance, plus de contestation.
Camlann. Voilà je pourrais m'arrêter là et juste faire un top 1. Le trio de jeunes indonésiens s'est imposé en deux ans comme un groupe incontournable dans le paysage darkwave. Avec Circa 1983, un deuxième LP plus rythmé, aux accents 80's, la jeune formation se place incontestablement, et comme je l'avais prédit, dans la cour des grands.
Puisque l'on parle des années 80's, beaucoup d'autres groupes que j'ai apprécié cette année se place dans la catégorie synthpop, aux doux parfums des pistes de danse. Le grec de Doric, dans la veine d'un Tango Mangalore ou d'un Werner Karloff, NUOVO TESTAMENTO, ou Xeno & Oaklander vont vous faire danser toute la nuit. Mention spéciale à Information Society, qui a fait son grand retour avec un ODDfellows passé généralement inaperçu, mais qui est un concentré de ce que le groupe a fait de mieux tout au long de sa carrière.
Changement de ton avec Squid et Beige Banquet. Résolument post-punk jusqu'au bout des ongles, les deux formations m'ont offert ma dose de contestation et d'adrénaline. Obsédant et hypnotique, avec des pistes de plus de 10 minutes, Bright Green Field est un bijou du genre.
Plus apaisant, l'hypnotique Undir Köldum Norðurljósum de Kaelan Mikla ou, dans un autre genre, le Gold de Riki, ont su trouver leur place dans mes écoutes, apportant douceur et évasion lorsque la tempête faisait rage,. La tempête étant représentée ici par les sonorités industrielles d'Odonis Odonis, voire de Hante., qui manque le podium de peu.
Rien n'est définitivement figé, et la scène ne doit pas s'endormir, confortablement lové dans une certaine facilité intellectuelle. J'ai de l'espoir car à travers ce top, nous pouvons voir que les années 80, dévorées et digérées, ont accouché du meilleur et peuvent dorénavant mourir en paix.
Mentions spéciales :
Hante. - MorningTsunami ; Sadorn – Gender Dysphoria ; Rosegarden FuneralParty – In the Wake of Fire ; S Y Z Y G Y X –(Im)mortal ; Whispering Sons – Several Others ; Motorama – Before the Road ; Deathsomnia - You Will NeverFind Peace ; Zanias – Unearthed ; Veil of Light– Landslide ; Pink Turns Blue – Tainted ; TheKVB – Unity ; Ploho – Фантомные Чувства ; ACTORS – Acts of Worship ; TRAITRS – Horses in theAbattoir ; Creux Lies – Goodbye Divine ; Male Tears– Trauma Club ; Affet Robot – Fiyasko ; NoxNovacula – Ascension
Absolute Valentine - American Nightmares
Cross Vault - As Strangers We Depart
1914 - Where Fear And Weapons Meet
水树 (Tassi) - Northland I • II (北之国 一 · 二)
Midnight Danger - Nights At Lake Milsen
Kavrila - Mor
Moira - Bi Polar
Ulver - Scary Muzak
Marunata - Amaurosis
Cette année fut plutôt calme musicalement. Pas de découverte particulièrement révolutionnaires de mon côté, mais de belles découvertes tout de même qui ont su capter mon attention.
Et le premier album qui a retenu mon attention, et ce depuis les quelques extraits lâchés par le groupe avant sa sortie, c’est bien celui d’Ildaruni. Un concentré de black metal agrémenté de sonorités folk et épiques dépeignant un univers médiéval sombre mais glorieux, il n’en fallait pas plus pour que mes oreilles soient ravies et que le sommet de mon classement soit déjà occupé. Mais c’était sans compter sur mon deuxième coup de cœur dans un autre style qui m’est particulièrement cher, Absolute Valentine et sa darksynth bien dystopique et retro-futuriste comme on l’aime, suivi de près par Cross Vault dont la lourdeur de son doom et ses riffs envoutants auraient pu achever de me mettre en transe et de laisser ce top avec seulement le podium. Cependant le troisième opus de 1914 est sorti cette année également, et lui non plus ne m’a pas laissé de marbre. Le groupe continue de faire avancer la machine de guerre dans la plus crue des réalités, et l’on balance constamment entre mélancolie terrible et énergie explosive du désespoir. La suite est au contraire plus douce, et Tassi nous dévoile ici une atmosphère ésotérique déroulant le long voyage introspectif d’un esprit torturé et amoureux. Puis retour à nouveau dans un style rétro, cette fois-ci orienté slasher, avec le projet synthwave Midnight Danger qui se prête même le luxe de sonner parfois heavy metal avec ses solos à l’ancienne. Kavrila et Moira c’est un peu les bombes de cette année à mes oreilles, l’explosion de rage sale libératrice dont j’avais besoin pour recharger mes batteries et regonfler ma motivation. Enfin, on clôture ce top avec la BO d’Halloween, pas le film la période, avec le dernier d’Ulver qui non seulement se réapproprie les thèmes des classiques du genre, mais en fait sa propre bande son pour un sabbat des plus rétro-horrifique. Finalement, Marunata achève de nous chanter une tristesse lancinante et de mettre le doigt sur une mélancolie que vous ne saviez pas que vous aviez.
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