Chronique | LES CHANTS DU HASARD - Livre Troisième (Album, 2021)


Les Chants du Hasard - Livre Troisième (Album, 2021)

Tracklist :

01. Chant I - Le Moine - 02:50
02. Chant II - Les Prismes - 05:14
03. Chant III - Le Reflet - 05:51
04. Chant IV - Salve Regina - 07:29
05. Chant V - Les Milliers d'une Fois - 05:22
06. Chant VI - La Comptine - 05:12
07. Chant VII - L'oubli - 07:40
08. Chant VIII - Le Repos - 05:11

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Le Black Metal revêt ses plus beaux habits de sombres dentelles alors que débute le troisième chapitre des Chants du Hasard. Après deux parties aux illustrations fantasmagoriques, visions offertes par divers opiacés traînant ça et là dans le boudoir d'Hazard, ce nouvel opus se centre sur sa personne. Un retour de delirium tremens qui fait se confondre les restes de rêves hallucinés et réalité. 

La brutalité grandiose s’éteint avec les premières notes du premier chant, « Le Moine », puis enfle de nouveau. L'être humain n'est qu'une image de flamme de bougie vacillante, cherchant une dernière fois à être la lumière dans ces ténèbres qui se répandent. Le chant guttural est sa représentation, une dernière force avant de plonger dans le sommeil éternel, accueilli par les anges dans un chœur d'opéra. Ils chantent tous « Les Prismes » de l'âme humaine, le chant guttural masculin et le chant d'opéra féminin deviennent un clair-obscur musical, se répondant et se confrontant pour enfin se compléter. C'est ainsi qu'ils saturent l'ensemble du paysage sonore à l'instar du Chant III, « Le Reflet » où l'orchestration soutient le chant en accompagnant ses envolées lyriques ou la brutalité du chant Black qui monte moins en puissance que le chant féminin d'opéra s'enveloppant d'un sentiment plus terrestre, moins « divin ». Il est l'homme qui hurle à la face de dieu pour déverser dans les cieux ses noirs désirs et ses plus vils sentiments. 

Puis, vient la contemplation. Ce Livre Troisième contemple son œuvre de corruption dans une instrumentation cinématographique. La musique est plus calme , contemplative, l'atmosphère prend le temps de s'étendre dans chaque recoin de cette œuvre romantique. Quelques cris désespérés retentissent et rappellent les effets de voix de Gaë Bolg

Profondément inspiré du mouvement romantique, ce travail place au centre les émotions. Le lien au divin, la place de l'homme face à celui-ci tiennent la place d'un chemin dans ce nouveau livre. S'ajoute à cela l'angoisse de la mort et d'une quête de pureté qui n'existe que dans les sphères divines ou de l'enfance comme sur « La Comptine » où le chant sombre endort cette insouciance qui ne connaît pas encore la terreur de la mort. 

Dans ce Livre Troisième, Hazard a quitté les sphères aussi noires que réconfortantes des hallucinations et de leurs sentiments d'extase et d'invulnérabilité. Il se confronte de nouveau à la déchéance et l'agonie de l'humanité dont il fait partie. Mais il veut laisser une trace de sa décadence, car la sienne est grandiose et démoniaque. Il ne sera pas oublié lors de son repos éternel. 
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Morgan

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