Chronique | ABYSSAL ASCENDANT - Chronicles Of The Doomed Worlds – Part II: Deacons Of Abhorrence (Album, 2020)
Abyssal Ascendant - "Chronicles Of The Doomed Worlds – Part II: Deacons Of Abhorrence" (Album, 2020)
Tracklist :
01. Offering Flesh To The Stars
02. Dissolved Into The Great Hive Of Shaggai's Progeny
03. The Dweller Awakens
04. March Of The Wind Walker
05. NILGH'RI VULGT'MAH EH'YEOG UH'EOG
06. Martyrs Of Mordiggian
07. Wombs Of Torment
08. The Church Of Free-Will
09. Coven Of Agony
Streaming intégral :
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L'influence qu'exerce Lovecraft sur la scène Metal
et Death Metal en particulier est indéniable. On ne compte plus le
nombre de formations rendant hommage à l'écrivain misanthrope et à
sa cosmogonie, et ce avec plus ou moins de réussite. Abyssal
Ascendant, formation française originaire de la région de
Montbéliard, est de ces formations. Si le groupe féru de l’œuvre
et de l'univers créé par l'homme de Providence s'en inspire, il
s'en inspire en puisant ses thématiques dans l'intégralité de ses
écrits et de ceux en découlant, plongeant au plus profond de son
œuvre et s'attardant sur les nouvelles les moins connues, évitant
une énième litanie cthulhuesque. Déjà géniteur d'un premier
album Chronicles Of The Doomed Worlds - Part I: Enlightenment From
Beyond paru chez Dolorem Records en 2015, Abyssal Ascendant s'est
depuis agrémenté d'un second guitariste avec l'arrivée de Lucien
pour soutenir Fanny et Florent dans leur sombre projet - celui-ci se
concrétisant en cette fin d'année 2020 avec un deuxième album
Chronicles Of The Doomed Worlds – Part II: Deacons Of Abhorrence
toujours via Dolorem Records.
Si son premier album avait quelque peu partagé avec
des compositions laissant pourtant entrevoir tout le potentiel du
groupe mais affublé d'une production plate et d'un artwork pas
franchement des plus attirants, force est de constater qu'Abyssal
Ascendant à su tirer partie de ces critiques. L'artwork, toujours de
Daniele Lupidi, est ici plus sombre, avec cette créature malfaisante,
représentant il fait peu de doute Nyarlathotep (pas moi mais le
vrai...), le Hurleur de la Nuit, s’apprêtant à posséder sa
prochaine victime. Bref une pochette plus sombre, plus brute également,
annonçant bien mieux son contenu.
Dès les premières notes avec ces orchestrations
grandiloquentes, puis venue d'ailleurs cette déflagration écrasante,
monolithique, le groupe s'impose avec un son puissant, loin de celui
de son premier opus, et une musique brutale, technique et diablement
efficace. Les morceaux composant
l'album sont tous d'une redoutable efficacité, tantôt lourds et
écrasants tels l'implacable "The Church Of Free-Will" au fort accent
Morbid Angel, tantôt plus brutaux et au tempos enlevés comme sur
l'excellent "Martyrs Of Mordiggian" et son thème principal vous
restant en tête pour un bon moment. Chaque morceau s'avère d'une
richesse incroyable, avec ces nombreuses cassures et variations, un
jeu de guitare riche, fluide et technique conférant à l'ensemble
une touche tortueuse délectable, en témoigne le très bon "The
Dweller Awakens" (et son solo cosmique rappelant le jeu d'un certain
Trey Azagthoth) ou "Offering Flesh To The Stars" aux relents Nile bien
sentis avec leur petite touche orientale.
Il est à noter,
outre le travail impeccable de la paire de guitariste et de la
bassiste, que Krzysztof Klingbein engagé pour l'enregistrement de la
batterie sur l'album effectue lui aussi un travail remarquable. De
même que Florent déversant ses incantations entre grognements gras
et profonds et éructations hémoglobineuses assez proches des vocaux
de John Tardy de Obituary.
Si l'on remarque aisément une certaine similitude avec des noms de la scène Nord-américaine, Morbid Angel et Nile en
particulier, Abyssal Ascendant ne manque pas pour autant d'apporter
sa petite touche personnelle avec quelques
samples de claviers épiques, parfois grandiloquents comme sur
l'écrasant "NILGH’RI VULGT’MAH EH’YEOG UH’EOG" avec son pont
monolithique et surpuissant, ou le majestueux final de l'implacable "Coven Of Agony" et ses chœurs aussi grandioses que malsains. Ces derniers,
utilisés avec parcimonie et judicieusement disséminés de part et
d'autres de l'album, apportent cette touche particulière au combo,
pouvant rappeler quelque peu la démarche de Sinister sur ses deux
derniers albums (Syncretism en particulier).
Avec les qualités
qui sont siennes, il va sans dire que l'album nécessitera de
nombreuses écoutes pour en capter toute l'essence, toutes les
subtilités et la richesse qui l'habite, pour plonger dans la
noirceur et la folie qui imprègne ce manifeste à la gloire des
Grands Anciens. Et il ne fait aucun doute que ce deuxième album de
Abyssal Ascendant s'impose parmi les meilleures sorties de cette
année et plus encore dans le haut du panier des sorties françaises.
Be Death Or Be Dead !
Vraiment un album incroyable !
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