Chronique | GORGOSAUR - Lurking Among Corpses (Album, 2016)

 


Gorgosaur - "Lurking Among Corpses" (Album, 2016)

Tracklist:

01. Basement Funeral Hymn (Intro)
02. Terror Incarnate
03. In Darkness They Come Crawling
04. Body Snatchers
05. Pyromaniac Narrations
06. Lurking Among Corpses
07. Gashes And Demise
08. The Antropophagus
09. Burial Of Rats
10. Death Is Psychosomatic (Outro)

Streaming intégral :


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Le Gorgosaur ou Gorgosaurus, de son nom complet Gorgosaurus Libratus, signifiant en grec « Lézard Féroce », est un dinosaure de la famille des Tyrannosauridae (cousin donc du célèbre Tyrannosaure) et de la sous famille des Albertosaurinae, ayant vécu dans l'Ouest de l'Amérique du Nord au Crétacé supérieur (soit il y a environ 75 millions d'années). Carnivore, il pouvait atteindre 9 mètres de long et peser jusqu'à 3 tonnes. Sa découverte et sa description sont dues aux paléontologues canadiens Charles Sternberg et Lawrence Lambe, respectivement en 1913 et 1914.
Quelques années après ces découvertes, en 2013, deux suédois, Martin Schönherr et Åsa Hagström, initient le projet Gorgosaur, afin de redonner vie à l’entité... Et c'est en 2014 que le duo effectue son premier essai sous le nom de code Gashes and Demise, donnant naissance à une créature crade et rampante qui s’avérera être un premier coup efficace. Finalement il faudra attendre deux années en 2016 et un deuxième essai, cette fois-ci sous le nom de code Lurking Among Corpses, avec l'aide du célèbre bidouilleur Tomas Skogsberg dans son non moins célèbre laboratoire du Sunlight Studio (qui a déjà vu passer quelques autres projets douteux : Entombed, Carnage, Dismember et consorts, soit tout le gratin de la scène Death suédoise !) pour que le monstre Gorgosaur fasse enfin parler de lui ! Et comme vous vous en doutez du coup, cette machine de guerre s'oriente inévitablement vers un Death metal à l'ancienne, influencée par ses idoles nationales que sont Carnage et Entombed pour ne citer qu'eux !

L'album démarre par une petite mélodie au piano, sinistre et fort avenante sur "Basement Funeral Hymn", bande-son idéale pour donner vie au monstre avant que dans un élan de fureur celui-ci ne surgisse pour vous asséner un premier coup et vous clouer au sol avec "Terror Incarnate" et son riffing direct et tapageur où le guttural gras et profond de Martin Schönherr (déjà entendu chez Deranged) et les vocaux hémoglobineux de Åsa Hagström s'allient à merveille ! Et c'est là toute la recette que Gorgosaur va appliquer du début à la fin de cet opus, à grand renfort de riffs sauvages et vicieux, écoutez donc ceux de "In Darkness They Come Crawling", une batterie tapageuse qui ne vous laisse que peu de répit et ne permet aucun temps mort (ici ce n'est pas le but de toute façon) et une redoutable alliance vocale entre le guttural putride de Martin Schönherr et les éructations toxiques et furieuses d'une Åsa Hagström en grande forme qui fait un travail monstre sur ce skeud, comme sur le redoutable "Burial of Rats" en fin d'album !

L'apport du chant féminin vitriolé de la dame permet d'autant plus à Gorgosaur de se démarquer de la concurrence très nombreuse du Swedish Death Metal et de se frayer un chemin tel un prédateur bien décidé à se faire sa place dans cette scène surbookée... L'énergie des morceaux, la fureur et la violence qui s'en dégage, aux relents limite punk, limite crust lui confère également un avantage certain dans le genre.

Côté production, ça sonne bien entendu suédois, avec un côté plus crade et baveux, ça suinte l'huile de moteur de partout, les guitares ont un son abrasif fait pour tailler dans le gras et la batterie un son bien claquant. À noter d'ailleurs que cette production donne un aspect différent aux morceaux "Gashes and Demise", "Pyrromaniac Narrations" et "The Antropophagus" de la démo de 2014 qui faisait elle plus penser aux américains d'Autopsy qu'à la scène suédoise.

Petit point négatif s'il devait en être un, l'album est court avec seulement 30 petites minutes et aurait peut-être mérité quelques titres plus développés... mais qui du coup auraient sans doute fait perdre de l'impact aux morceaux... Et l'impact des morceaux est justement là un des gros points forts de ce premier jet des suédois !

En à peine une demi heure de carnage Gorgosaur ne laisse derrière son passage qu'une masse informe de chair et d'os, et avec un nom pareil il ne fallait pas franchement s'attendre à ce que le duo fasse dans la dentelle ! Ça frappe fort avec ce Death Metal du crétacé, old school à souhait, crade et vénère et avec déjà ce petit quelque chose qui en fait un groupe à surveiller et une des excellentes sorties du cru 2016 ! Vivement la suite...


Be Death or be dead !

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Nyarlathotep



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