Chronique | CATAÈDES - Les Affæmmées - Contes d'Outre-Amante (EP, 2020)

 
Cataèdes - Les Affæmmées - Contes d'Outre-Amante
 
Tracklist : 

01. La Fille Vampire
02. Requiem pour Affæmmées
03. La femme qui ne mangeait rien
04. Instrumentales

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Cataèdes est un duo formé en 2017 par le conteur Quentin Foureau et le musicien Dorminn. S’inspirant des traditions orales, le groupe met en musique des contes folkloriques provenant du monde entier. S’il fallait donner une étique à leur genre musical, celle folk dark ambiant semblerait bien correspondre. Mais il ne faut pas s’y tromper, les contes qui nous sont ici narrés sont des histoires mystiques ou les sorciers et les démons se côtoient. La musique est à la fois horrifique et lugubre avec une utilisation maîtrisée d’instruments traditionnels qui nous plonge dans des âges sombres et inconnus. Signé sur le label Antiq, l'EP est d’ores et déjà disponible via le Bandcamp du groupe où vous pourrez en écouter un extrait si vous souhaitez vous faire une idée. Mais dites-vous bien que si vous faites ça, cet extrait en question vous mettra tellement l’eau à la bouche que vous voudrez écouter la suite. 

Le premier titre intitulé La Fille Vampire est donc entièrement parlé et mis en musique durant les presque 19 minutes que compose le morceau. On nous raconte l’histoire d’un roi désargenté qui pactise avec un être maléfique en échange de montagnes d’or afin de pouvoir faire la guerre à ses ennemis. Le roi promets en contrepartie de cet or quelque chose qu’il ne possède pas encore et qu’il devra donner à ce démon dans 20 ans…Sans trop vous raconter l’histoire ce conte traditionnel met en scène ce qui pourrait s’apparenter à une strzyga dans le folklore polonais qui est un esprit femelle démoniaque et vampirique. À noter que cette figure de la strzyga a été reprise dans de nombreux éléments de pop culture récent. Pour en revenir au morceau, nous sommes immédiatement plongés dans une ambiance médiévale de part les instruments utilisés. Ce qui m’a agréablement surprise c’est le large éventail de voix et techniques vocales utilisées par les musiciens pour illustrer tous les personnages du récit. On enchaîne ensuite avec un interlude instrumental à l’orgue avant de nous retrouver plonger dans une nouvelle histoire.

Cette fois-ci nous partons pendant 14 minutes au Japon avec La Femme qui ne mangeait rien. La voix accompagnée par le koto, instrument traditionnel japonais et parfaitement reconnaissable, nous plonge dans le Japon ancestral. Cette fois-ci c’est une Yama-Uba, traduit littéralement par "sorcière des montagnes", qui entre en scène. Capable de se transformer en très belle femme pour attirer les hommes, c’est en réalité un monstre hideux, vivant dans les montagnes et les forêts, qui a une bouche béante au sommet de sa tête. Enfin nous finissons avec les versions instrumentales des contes, réunis en une seule piste, qui laisse le temps à l’auditeur d’apprécier le travail de mise en musique des textes que nous venons d’entendre.

Le groupe est bien sûr tailler pour le live et j’adorerais les voir dans de petits festivals intimistes. Une bonne découverte à titre personnel. À noter que la pochette à été réalisée par Joanna Maeyens


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Taarna


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