Chronique | SMERTER - Smerter (Album, 2020)



Smerter - Smerter (album, 2020)

Tracklist :

1. Éveil
2. Au crépuscule
3. Souffle
4. Brouillard
5.Impulsif
6. Réveil
7. Déchéance
8. Ataraxie
9. Fracture

Streaming complet :

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Smerter, une gueule béante nous fait face, un trou noir effrayant duquel s'échappe un larsen grinçant et une voix lointaine qui nous murmure un propos difficilement audible. Une agression sonore dérangeante qui nous happe dans son tourbillon puis cesse. L'espace d'une demi seconde, on se sent vidé. Puis viennent les distorsions, des guitares, de la basse et le martèlement de la batterie, qui nous assènent de grands coups sans vergogne. 

L'univers musical du combo se pose et s'impose dès les premières notes. Un Black Metal rythmique, énergique, aux riffs efficaces et travaillés. Les mélodies sont sophistiquées, les rythmiques enrichies, et dans ce chaos musical se distinguent de subtils thèmes en arrière plan, venant apporter une grande profondeur aux différents titres, qui gravitent en moyenne autour des 5 minutes de durée.

La globalité de l'album s'ancre dans un post Black Metal brutal et cru. La guitare, à la distorsion rauque, nous déballe des riffs très précis et accrocheurs, oscillant entre Thrash/Black et Heavy Metal dans leur composition. De nombreux ajouts mélodiques apportent une vague de fraicheur et de richesse aux compositions et se marient à merveille avec le chant torturé de Thomas. 

Les divers passages clairs et/ou plus lents disséminés ça et là au fil de l'écoute sont bienvenus, toujours placés au bon moment, toujours beaux, entamant ou achevant les compositions avec brio. Leur courte durée ne nous empêche pas de les apprécier comme une bouffée d'air frais avant de repartir dans le tumulte distordu ponctué de blasts. Globalement, la virtuosité mélodique n'est pas forcément  mise en avant dans les courtes lignes mélodiques discrètes qui s'enchainent dans les morceaux. Pourtant, on aurait tort de ne pas parler du seul véritable solo de guitare de l'album, placé en plein centre de l'album en outro du titre "Impulsif". Ce solo surprend par une franche mise en avant de la guitare mélodique, et un caractère à part dans l'esthétique musicale de l'album tout en s'appropriant parfaitement ces quelques secondes volées, m'hypnotisant au passage par la beauté du passage. Alors tout est subjectif, vous n'allez peut-être pas l'apprécier autant que moi, mais je dois reconnaitre avoir à de nombreuse reprises reculé de trente secondes pour écouter encore et encore cet enchaînement de notes de toute beauté. 

Ce passage charnière conduit à la seconde partie de l'album, où l'esthétique ne varie pas, toujours aussi rauque et directe. La voix de Thomas change parfois de caractère pour être presque plaintive comme dans le titre "Ataraxie", un des rares morceaux courts de l'album, qui prépare au grand final, "Fracture", qui compile en 6 minutes ce que Smerter a développé dans son album. Un mix entre des riffs brutaux et directs, des passage clairs éthérés, et des mélodies justes, belles. Un final aux multiples facettes, aux rythmes et modes de jeux variés qui s'achève presque trop brusquement, nous laissant dans le silence et le vide. On ne demande qu'une chose, relancer l'album, encore, et encore...
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Deimos. 
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Smerter :

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