Chronique | MAQUERELLE - Siffler L'Indifférence (Album, 2020)


Maquerelle - Siffler L'Indifférence (Album, 2020)

Tracklist :

01. Toute Sortie - 06:43
02. Des Fées - 09:49
03. L'Homme de Bois - 04:13
04. Avenue - 10:13
05. Petit Plongeur - 10:40

Extrait à écouter "Des Fées" :


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Une bouteille de picrate, l’œil vide et vitreux se plonge dans ce verre, l'humain est indifférent. Les tourments qui l'accablent résonnent, M. Maquerelle est de retour. La Fée verte est absente, la Fée noire est là, le limon de cette bouteille vide.

« Ce soir c'est brut, les gars. On s'en va déplier les cratères
Mais ya plus seule une goutte, dedans les sphères
Sous les paupières, ya un gazier. Qui n'est plus... qu'est plus tellement à craindre »

Maquerelle est de sortie, agglutinez-vous et écoutez son discours, il est noir, crasseux. Lourd, dissonant, un tourbillon mystique entre musique industrielle, noise et Black Metal avec une approche très expérimentale et avant-gardiste comme on peut le retrouver sur Terra Tenebrosa, Blut Aus Nord, avec la dissonance de Neurosis. « Toute Sortie » nous hypnotise par une forme de folie fascinante, on se retrouve à plonger dans les profondeurs obscures de notre être. Quelques accords nous permettent de nous rattraper à quelque chose de tangible avant que ces derniers ne soient complètement distordus, et la chute reprend toujours plus loin dans la noirceur qui nous habite...

On se retrouve déchiré, enivré par la fascination de nos démons. Hurlez, devenez fou, les fées vont prendre le temps d'écouter vos conneries. Elles ne viennent pas vous aider, vous n'êtes pas une putain de Cendrillon, elles viennent vous tourmenter, continuez de courir, continuez de tomber. « Des Fées », oui des fées qui peignent un cauchemar, plus ambiant, plus pernicieux, la mort suspend son voile.

Les gratte-ciels se dessinent à l'horizon, la société post-industrielle s'est étendue, les sons sont plus électroniques, industriels, un sabbat urbain et tribal à la Devilman Cry Baby.

« Y'en a pas marre, là ?
à en croiser, des chemins de croiser des chemins... de croix!
à la venue d'un sens
à l'avenue ! »

Les portes s’ouvrent sur la souffrance, sur la quête de la fuite, d'un ailleurs pas forcément meilleur mais plus noir, un noir qui nous enveloppe, cette « Avenue » nous aveugle.

Maquerelle s'enfonce toujours plus loin dans la noirceur du monde, de la déviance de l'esprit et suit un chemin similaire a celui tracé par Diapsiquir mais encore bien loin de la rédemption. L'expérimentation se met au service de tout ce qui est brut, malsain et vulgaire dans nos rues, le Black Metal n'a jamais eu autant l'odeur du bitume crasseux, de la pisse, de l'alcool vomi et des corps avilis par la société. Et nous, êtres sans âmes, nous passons, Siffler l’indifférence.

« Au départ.
Y'avait qu'un départ.
À la surface y'avait plus rien...
Plus rien du tout... »
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Morgan
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